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Haïti : Plus de 50% de la population connaît une insuffisance en eau potable



  • jeudi 22 mars 2007




    P-au-P, 22 mars 07 [AlterPresse] --- Plus de 50% de la population haïtienne n’ont pas accès à l’eau de bonne qualité, au moment où l’on célèbre à travers le monde la journée internationale en faveur de l’eau, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

    La privation d’eau constitue la première cause de la mortalité dans le monde où des millions de personnes, soit un tiers de la population mondiale, n’ont pas à l’accès à l’eau potable, estime Paolo Texeira, représentant résident de l’Organisation panaméricaine de la santé/Organisation mondiale de la Santé (OPS/OMS) en Haïti.

    Le thème, retenu cette année, « Faire face à la pénurie de l’eau », pour la célébration de la Journée mondiale de l’eau ce 22 mars 2007, montre la nécessité de prendre toutes les dispositions adéquates pour assurer la gestion durable des ressources naturelles, selon le haut fonctionnaire onusien.

    Diverses activités sont organisées en Haïti pour sensibiliser la population sur la gestion de l’eau et son importance dans la vie quotidienne. L’OPS/OMS ainsi que d’autres institutions nationales et internationales sont très impliquées dans ces activités, selon Paolo Texeira.

    « L’accès à l’eau potable est un droit de l’homme, principe fondamental de base de développement », déclare Paolo Texeira lors d’une intervention, le 15 mars 2007, au siège de la Mission de stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH).

    En Haïti, l’accès à l’eau potable constitue une préoccupation constante des ménages qui, en maintes fois, sont contraints de parcourir plusieurs kilomètres, en ville et dans les sections communales, pour faire face à l’absence d’approvisionnement en eau potable de la part des services publics.

    Alors qu’en ville, particulièrement à la capitale, l’approvisionnement repose souvent sur l’achat par seaux fournis par des vendeuses « d’eau » ou par camions remplis d’eau puisée à la nappe phréatique de la plaine du Cul-de-sac (sortie nord de Port-au-Prince), l’accès à l’eau potable en province dépend de la disponibilité de fontaines publiques, de sources situées à de longues distances des maisons d’habitations.

    Les spécialistes évoquent régulièrement l’obligation pour les pouvoirs publics de considérer les actions environnementales comme la priorité nationale, devant les dégâts causés par les constructions anarchiques, la coupe systématique des arbres sans politique de substitution appropriée et l’exploitation inconsidérée des ressources naturelles, dont l’eau proprement dite.

    Différentes régions du pays ne manquent pas de ressources en eau, y compris l’eau potable, qui ne font pas l’objet de mise en place de systèmes d’adduction.

    Il reste tout de même que des systèmes sont établis en plusieurs points pour recueillir l’eau par des impluviums débouchant sur des citernes familiales ou communautaires.

    L’Unesco préconise une large coopération pour un accès équitable à l’eau dans son message à l’occasion du 22 mars 2007.


    Pour Koïchiro Matsuura, directeur général de l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), « faire face à la pénurie d’eau est un problème complexe qui exige une large coopération à tous les niveaux de la société. Les Nations Unies s’emploient déjà de concert, par l’intermédiaire de l’organisme de coordination de l’ONU-Eau, à relever ensemble ce défi ».

    Le responsable de l’Unesco invite la population mondiale à réfléchir sur cette question épineuse, tout en estimant que deux questions particulièrement préoccupantes devraient retenir l’attention de tous.

    Il s’agit de l’accès équitable à l’eau douce et l’impact social des politiques de répartition des ressources en eau.


    La croissance démographique, le développement économique, la pollution et le changement climatique sont autant de facteurs qui pèsent lourdement sur les ressources en eau. Les activités humaines telles que la déforestation, la construction de barrages, la prévention de l’érosion, l’irrigation et les prélèvements et transferts d’eau ont toutes des répercussions sur les processus hydrologiques et les ressources en eau dont nous disposons ; d’où l’importance d’une gestion responsable.

    « Il faut conserver l’eau disponible, réduire la demande et susciter une prise de conscience accrue de la nature limitée des ressources en eau. Des stratégies d’adaptation judicieuses sont nécessaires afin d’assurer la subsistance des habitants des zones marginales qui souffrent le plus de la variabilité du climat », lance Koïchiro Matsuura.

    Le directeur général de l’Unesco ajoute que des connaissances, des compétences et des technologies efficaces doivent être mises à la disposition des pays en développement, où les problèmes de pénurie d’eau sont souvent les plus graves. [do rc apr 22/03/2007 0 :00]
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