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Les HLM, nouvelle vitrine des bâtiments à énergie positive ?



  • Vendredi 12 septembre, Ségolène Royal a visité à un logement social à Paris dans le 11ème arrondissement. Un rendez-vous symbolique puisque le HLM en question est un bâtiment à « énergie positive » et que ce rendez-vous a eu lieu moins d’une semaine après que la ministre ait annoncé son intention de généraliser ce type de bâtiment. Et « les habitations à loyer modéré » de servir d’exemple.

     

    Tout bâtiment public devra être à énergie positive

    Ségolène Royal s’est rendue sur le massif du Mont-Blanc début septembre afin de recevoir un rapport sur l’évolution du climat en France d’ici 2100. Dirigée par le climatologue Jean Jouzel, cette étude prévoit à terme une hausse des températures de plus de 5 degrés avec de fortes conséquences environnementales. Les périodes de sécheresse et les épisodes de grosses pluies vont s’intensifier. Quant aux hivers, ils vont devenir plus doux. « Ce rapport confirme les scénarios du changement climatique », a déclaré la ministre avant d’ajouter « Cela aide à une prise de conscience, non pas pour un discours catastrophiste mais pour donner une clé pour agir ».

    Pour Ségolène Royal une des premières clés à activer pour lutter contre ce réchauffement climatique est la généralisation des bâtiments à « énergie positive » (Bepos). « Tous les nouveaux bâtiments publics ou recevant des subventions publiques devront être à énergie positive » a-t-elle assuré. Une obligation qui devrait figurer en bonne place dans son projet de loi de « programmation de la transition énergétique pour la croissance verte » présenté à l’Assemblée dès le 1er octobre. Cette initiative devra être également appliquée à « tout le logement social » puisque ce dernier est subventionné par l’État. Une politique qui va donc positionner les HLM comme un véritable porte drapeau de ce que la France  est capable de faire en matière d’éco-construction.

    « Le mouvement HLM s'est ému de cette accélération » a indiqué Ségolène Royal, alors qu’elle venait de recevoir certains membres de l'Union sociale de l'habitat, organisation représentative du secteur Hlm qui regroupe plus de 750 organismes. « C'est une formidable occasion d'être à l'avant-garde » a continué la ministre. Le gouvernement espère donc montrer l’exemple en rendant chacune des prochaines constructions éco-responsable. Pour donner davantage de lisibilité aux multiples projets amenés à voir le jour et afin de leurs donner un cadre réglementaire, le label Bepos-effinergie a été créé l’année dernière. Car si l’ADEME recensait en 2012 environ 180 bâtiments a énergie positive, aucun cahier des charges n’était jusque-là défini pour permettre de reconnaître telle habitation comme performante énergétiquement.

    Le BEPOS au service de la transition énergétique

    Le développement des bâtiments à « énergie positive » va permettre à la France de réduire significativement sa facture énergétique. Le bâtiment est le secteur le plus énergivore dans le pays, avec un taux de consommation d’énergie s’élevant à 44 %, la propagation de ce type de constructions est donc à encourager. Avec leur capacité à produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment, les logements BEPOS s’inscrivent dans une démarche environnementale associée à une amélioration de la qualité de vie des habitants. Ces « bâtiments passifs » présentent généralement une isolation renforcée qui limite la consommation de chauffage et d’énergie. Ils ont la plupart du temps recours à des moyens de production d’énergies renouvelables via des panneaux solaires, des pompes à chaleur, des éoliennes mais également en utilisant chaque partie des habitations susceptible de pouvoir produire de la chaleur ou de l’électricité (fenêtres, fondations, etc.).

    Basés sur une gestion intelligente de l’énergie, l’optimisation des logements BEPOS repose aussi sur le comportement des usagers, qui se doivent d’être davantage au fait de leur consommation énergétique. Pour aider les foyers français à prendre conscience de leurs comportements énergivores, des moyens vont être déployés, à l’image des compteurs intelligents Linky. Ces boitiers développés par ERDF vont remplacer nos compteurs existants et permettre de suivre de manière détaillée notre consommation d’énergie et ajuster ainsi nos habitudes en conséquences.

    Ce « smart metering », ou comptage intelligent inhérent à Linky va parfaire la dimension responsable de nos bâtiments propres, améliorer leur compréhension et nous donner l’opportunité de maintenir leurs performances énergétiques sur le long terme. Alors que les fabricants des boitiers intelligents viennent d’être dévoilés après un appel d’offre lancé par ERDF, c’est pas moins de 35 millions de compteurs qui devront être installés en France d’ici 2021, installation qui accompagnera donc l’essor des bâtiments à « énergie propre ».

    Imposer « l’énergie positive » à tous les bâtiments publics et aux logements sociaux prouve les efforts du gouvernement au travers son ministère de l’Écologie, pour montrer la bonne direction, que ce soit à la filière bâtiment tout entière mais également aux particuliers. Avec un surcoût de 10 % par rapport à une construction traditionnelle, il est sûr que ces bâtiments verts vont souffrir d’un manque de considération de la part du privé. Manque de considération auquel Ségolène Royal veut remédier, notamment en débloquant des aides financières censées faciliter la rénovation énergétique et imposer à terme la généralisation du label BEPOS au secteur privé. « Si certains y arrivent, pourquoi pas tout le monde ? », déclare la ministre. C’est vrai, pourquoi pas après tout. 

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