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Des recommandations variées, mais peu de moyens pour y arriver



  • Les participant-es de la conférence Du dire au faire - L'égalité femmes-hommes dans l'espace francophone ont proposé deux séries de recommandations finales samedi 13 septembre 2008 midi à Québec. La première série de recommandations vise spécifiquement les chefs d'États et de gouvernements qui participeront au Sommet de la Francophonie le mois prochain, alors que la deuxième série engage l'Organisation internationale de la Francophonie.

    Au terme de trois jours de discussions et de délibérations, les participant-es devaient s'entendre sur les priorités à cibler à et à communiquer aux chefs d'États qui se réuniront à Québec le mois prochain, en plus de convenir des moyens de réaliser ces priorités. Or, il a fallu de nombreuses tergiversations pour convenir des recommandations officielles, les participant-es ne réussissant pas à se mettre d'accord pas sur le processus à suivre pour formuler correctement leurs points de vue. Bien qu'un comité de rédaction ait rassemblé l'ensemble des propositions de chacune des sessions, certaines participantes tenaient à ajouter ou à éliminer certains éléments.
    La salle a finalement convenu d'une série de propositions et d'un préambule qui dénoncent les inégalités qui sont reproduites par le système en place, et qui incitent à l'action pour que l'égalité femmes/hommes deviennent une réalité de fait.

    Information, budgets sensibles et financement
    Parmi les recommandations faites au chefs des différents États et pays membres de la Francophonie, notons l'importance accordée à la collecte et la diffusion de données sexospécifiques dans tous les secteurs d'intervention, au financement de l'égalité grâce à des budgets sensibles au genre et à la création d'un fonds francophone de promotion de l'égalité des genres.
    Les participant-es demandent aussi à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de renforcer le mandat de son Unité de l'égalité des genres, en l'érigeant en direction et en accroissant ses ressources humaines et financières. Elles réclament la création d'un observatoire de veille et d'évaluation de l'égalité, le soutien aux initiatives qui permettent d'augmenter la représentation des femmes dans les différents parlements et instances décisionnels, et la facilitation d'accès des Francophones aux événements et aux documents qui touchent à l'égalité.

    Peu de moyens concrets envisagés
    Certaines participantes ont déploré, à la suite de cette série de recommandations, le peu de moyens concrets développés pour les réaliser. En effet, dans le cadre d'une conférence qui s'intitulait " Du dire au faire ", les recommandations finales sont pratiquement toutes liées au contenu à promouvoir plutôt qu'aux actions tangibles. Certaines participantes ont donc tenu à réitérer l'urgence de la situation et à suggérer à chacune de continuer la lutte, notamment en diffusant l'information par le biais de forums sur le web ou en écrivant aux dirigeants politiques.
    Par ailleurs, les participant-es ont aussi adopté en parallèle une déclaration provenant des associations de femmes et des ONG présentes à la rencontre. Cette déclaration, qui sera annexée aux recommandations officielles, précise qu'il est inexcusable que les différentes déclarations adoptées ne soient pas suivies d'actions concrètes, entre autres celle de verser 0,7 pourcent du PNB de chaque État à l'aide internationale au développement, et souhaite que l'OIF organise, d'ici deux ans, une réunion internationale permettant d'effectuer un suivi des engagements pris par les États dans le cadre de la Déclaration de Luxembourg.

    Rachelle Lanteigne, étudiante à la maîtrise en communication, Université Laval

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