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Lancement du rapport de la commission du secteur privé et du développement



  • Le temps est un facteur critique dans notre lutte contre la pauvreté et dans nos efforts pour assurer la réalisation des Objectifs du Millénaire en matière de développement, a déclaré ce midi le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, au cours d’une conférence de presse marquant le lancement du rapport de la Commission du secteur privé et du développement intitulé « Libérer l’entreprenariat: mettre le monde des affaires au service des pauvres ». Kofi Annan a particulièrement insisté sur le fait que ce rapport serait suivi prochainement d’un plan d’action et d’un ensemble d’initiatives qui devront être élaborées plus en détail, en tant que catalyseurs d’actions s’inscrivant dans la ligne des principales recommandations de la Commission. Elles comprendront des projets menés par le système des Nations Unies et d’autres conçus et administrés par nos partenaires pour le développement et le secteur privé, a-t-il précisé.

    Selon la Commission formée par le Secrétaire général il y a neuf mois, le secteur privé peut atténuer la pauvreté en créant des emplois et en accroissant les revenus et en autonomisant les pauvres. L’un des principaux points du rapport est relatif aux moyens à mettre en œuvre pour amener le secteur des entreprises informelles dans le courant principal de l’activité économique formelle.

    Les entreprises qui participent au Pacte mondial devront également être associées à ces efforts, a souligné le Secrétaire général, contribuant aussi à la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire. Les coprésidents de la Commission du secteur privé et du développement -le Premier Ministre canadien Paul Martin et l’ancien Président mexicain Ernesto Zedillo- ont expliqué que l’objectif de leur rapport consistait à déterminer les pratiques exemplaires, les réformes de base et les politiques intérieures et les partenariats nationaux et internationaux susceptibles de libérer l’entreprenariat dans les pays en développement.

    Nous mettons l’accent sur le potentiel inexploité des petites entreprises locales et des micro-entreprises informelles mises sur pied dans des villages et qui peuvent contribuer au développement économique intérieur, a indiqué le Premier Ministre canadien, avant d’ajouter que la libération de l’entreprenariat privé local constituait un nouveau pilier du développement. Les gouvernements qui souhaitent aider leurs populations à sortir du marasme chronique de la pauvreté doivent miser sur les conditions qui permettront aux entrepreneurs locaux de réussir, a déclaré ensuite Paul Martin, avant de mentionner, entre autres, dans ce cadre, la bonne gouvernance et la primauté du droit qui devraient permettre de répondre au besoin de prévisibilité des entrepreneurs locaux, de même qu’une réglementation qui soutienne l’esprit d’entreprise, très présent dans les pays en développement.

    Pour sa part, la communauté internationale peut contribuer à l’expansion des marchés, créer de nouvelles possibilités d’affaires, fournir une expertise et promouvoir la réforme de la réglementation, a estimé M. Martin, exhortant par ailleurs les sociétés multinationales à jouer un rôle dans la croissance des entreprises locales, en partageant là où elles sont implantées leurs connaissances et leur expertise. Revenant sur l’esprit d’entreprise très présent dans le monde en développement, Ernesto Zedillo a fait observer que même dans les pays où la croissance a stagné et où la pauvreté a augmenté ces dernières années, des millions de personnes ont survécu dans les bidonvilles grâce au secteur informel. La tâche essentielle aujourd’hui consiste à lever les obstacles qui se posent au développement de l’entreprenariat local, en particulier la bureaucratie et la corruption, a insisté M. Zedillo, ajoutant que si les entreprises ne peuvent s’épanouir, le progrès économique et la croissance demeureront impossible à atteindre et qu’à ce titre, la responsabilité première de la création de conditions favorables au secteur privé incombait aux gouvernements des pays en développement.

    L’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement, Mark Malloch Brown, qui participait également à cette conférence de presse, a cité l’exemple de la ville indienne de Bangalore qui est devenue progressivement un pôle de développement technologique et éducatif qui contribue à la croissance de l’économie nationale.
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