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L’évaluation environnementale : Quelles innovations pour un modèle de développement viable, solidaire et équitable?



  • Appel de communications pour un colloque lors du 73ième Congrès l'Acfas 2005, 9-13 mai, Université du Québec à Chicoutimi

    L’évaluation environnementale : Quelles innovations pour un modèle de développement viable, solidaire et équitable?

    Bonjour à toutes et à tous,
    Nous vous invitons à soumettre une proposition de communication sur la thématique soumise (voir ci-dessous) et ce avant le 10 février. Ce colloque se tiendra sur 1 1/2 journée, les jeudi et vendredi 11 -12 mai 2005, à l'Université du Québec à Chicoutimi.

    Votre proposition, d'environ 15 à 20 lignes, doit inclure les coordonnées complètes du ou des auteur(s), un titre et un résumé de la communication, selon les normes de l'ACFAS (www.acfas.ca). Elle sera d'abord envoyée à l'adresse courriel: waaub.jean-philippe@uqam.ca.

    La réponse du comité scientifique vous parviendra à la fin février. Vous devrez par la suite vous inscrire à l'ACFAS d'ici avril.

    Co-organisateurs :
    Christiane Gagnon, DSH, UQAC
    Directrice de l'axe DD et recomposition du territoire, Centre de recherche interuniversitaire sur le développement territorial
    Jean-Philippe Waaub, Dept. de géographie, UQAM
    Promoteur du projet de Chaire de recherche en évaluation environnementale et aide à la décision

    THEMATIQUE

    En 1968, l’UNESCO tenait une première Conférence internationale sur la biosphère et sa conservation. Depuis, le début de ces débats sur le développement écologiquement viable, les commissions internationales et les rapports se sont succédés  dont le plus célèbre est le rapport Brundtland  sans que les résultats, sur le terrain, soient à la hauteur des recommandations souhaitées et à réaliser. En 2002, les gouvernements locaux ─ présents au Sommet Mondial sur le développement durable, à Johannesburg ─ dénoncent le peu de progrès accompli dans les conventions de Rio et dans la mise en œuvre des Agenda 21. Ils lancent un appel pour une nouvelle forme de solidarité mondiale et se montrent inquiets au sujet de l’impact de la mondialisation au niveau local et en appel pour un nouvel ordre mondial plus juste et plus humain.

    Trente ans plus tard et dix ans après sa mise en oeuvre, le paradigme de développement viable, solidaire et équitable, privilégiant le redressement des inégalités, peut-il répondre aux attentes pressantes des communautés les plus vulnérables? Le développement durable (DD) ─ et surtout le concept de durabilité qui dessert des acteurs aux intérêts financiers multinationaux ─ est-il porteur de changement social ou du moins de pratiques alternatives? Ou une sorte de pensée universelle contrôlante ? Ou encore un maquillage discursif, une sorte de « fuite en avant » (Francesco Di Castri)?... Comme le propose le plan africain de la NEPAD, le DD commande des nouveaux rapports entre le Nord et le Sud et une orientation claire sur les conditions de vie (in)humaines. Comment faire cela?

    En 1969, aux États-unis, un nouvel outil est apparu, soit l’évaluation environnementale (ÉE). Conçue d’abord comme un moyen de prendre en compte la dimension environnementale dans la prise de décision, au fil du temps, l’ÉE est devenue un des outils du DD, spécifiant des considérations et des indicateurs, non seulement environnementaux, mais sociaux, culturels, des valeurs d’équité, de précaution, etc. Après plus de trente ans d’existence, sa pratique s’est diversifiée (évaluation de projets, évaluation environnementale stratégique, évaluation de la durabilité, médiation, suivi), bref consolidée, au point où elle pourrait faire l’objet d’une discipline scientifique à par entière. Elle fait maintenant partie d’une série d’innovations à la fois techniques et sociales (audit, bilan, diagnostic de l’environnement, certification ISO, tableaux de bord, système d’aide à la décision, etc.) à la disposition tant des gouvernements, des entreprises que des organisations internationales. Lorsque l’ÉE intègre des processus de consultations publiques, elle fait en quelque sorte appel à une nouvelle gouvernance, où la société civile et les communautés locales affectées jouent un rôle de premier plan à la fois dans les apprentissages collectifs et dans la prise de décision.

    Considérée par certains comme une innovation, l’ÉE permettrait un meilleur contrôle du risque, une prise en compte des conséquences sur un temps long et améliorerait la qualité des projets et des programmes. Toutefois, après plus de trente ans d’existence, l’ÉE n’est pas à l’abri d’une sclérose, sous-tendue par plusieurs problèmes qui perdurent: procédure administrative lourde, procédure contrôlée par les entreprises et les firmes d’ingénieurs, études d’impact non suffisamment rigoureuses et systématiques, suivi du changement réduit à la surveillance environnementale et n’incluant pas les engagements et les attentes, processus participatifs non renouvelés par les nouvelles technologies, prise en compte peu étoffée des valeurs et des générations futures, participation insuffisante des groupes vulnérables et directement affectés, etc.

    Ainsi le colloque permettra-t-il d’explorer les nouvelles pistes qui s’offrent à l’évaluation environnementale pour appuyer la matérialisation d’un modèle de développement viable, solidaire et équitable, tant au Sud qu’au Nord, tant en région qu’en centre urbain. Les participants au colloque seront invités à débattre des limites et des possibles de ce paradigme suscitant à la fois scepticisme et espoirs pour un futur meilleur.
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