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La France lâche sa langue dans les négociations internationales





  • La francophonie devra désormais se résoudre à se payer de mots et laisser la substance s'exprimer en anglais lors des conférences internationales sur l'environnement. Fini la ruée aux comptoirs des documents lors des conférences internationales sur le climat, la biodiversité, la désertification, ...pour se saisir chaque jour du précieux Bulletin des Négociations de la Terre en français édité chaque jour sur les contenus et avancées de la veille.


    Outil unique ce bulletin était en temps quasi-réel la seule manière d'avoir un aperçu précieux sur l'ensemble des débats en cours y compris ceux auxquels on n'avait pu participer La France brade pour 72 000 € - à vrai dire une fortune pour notre pays ! - l'un des espaces les plus précieux d'expression de la langue à la face du reste du monde, à savoir celui des négociations multilatérales. Une langue maîtrisée, ne l'oublions jamais, est non seulement un vecteur culturel, mais un outil d'expression inégalé de la précision des idées et des représentations du monde. Dans les négociations faut-il se résoudre à une représentation exclusive - donc univoque - d'un monde versus anglophone ? Triste réalité pour notre pays qui semble avoir de plus en plus de mal à combler le fossé entre les déclarations et les actes dans le domaine des négociations multilatérales.


    En date du 27 mars 2008 et sans préavis la Direction Générale de le Coopération internationale au Développement du Ministère des Affaires étrangères (DGCID) a fait savoir à l'IIDD que la France ne fournirait pas sa contribution privant les rencontres en cours sur la biodiversité et le changement climatique de leur couverture en français.


    De réforme en réforme la coopération française semble perdre ses hommes, ses services, ses moyens et ...ses ambitions ! Avec le recul de l'aide publique au développement de 12 milliards la prochaine présidence française de l'Union Européenne s'annonce périlleuse quant il faudra donner le cap sans pouvoir s'engager d'abord soi-même. Faut-il s'en réjouir ?


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