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Lutte contre la désertification pilier du développement durable



  • Le Maroc, à l'instar de tous les pays du monde, célèbre le 17 juin de chaque année la Journée mondiale de lutte contre la désertification, avec pour objectif de souligner d'une part, l'urgence qu'il y a à infléchir le processus de désertification et d'autre part de renforcer les moyens de lutte contre la dégradation des terres, à travers l'adoption d'une stratégie intégrée à même de consolider le développement durable du pays.

    Actuellement, le phénomène de désertification qui prend de plus en plus des proportions dramatiques, menace sérieusement l'agriculture, dont l'Onu a fait, cette année, le maître mot pour commémorer cette journée à travers le thème : "Lutter contre la dégradation des terres pour une agriculturedurable".

    En effet, en tant que problème écologique, la désertification est un obstacle de taille à la satisfaction des besoins fondamentaux des populations dans les zones arides, à l'accès aux soins de santé et au bien-être de 1,2 milliard d'individus dans de nombreux pays.

    La désertification est conçue comme étant "la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et sub-humides sèches par suite de divers facteurs, parmi lesquels les variations climatiques et les activités humaines", selon la convention des Nations Unies. Le fléau se traduit par une réduction substantielle de la productivité biologique et économique des terres.

    Au Maroc, le processus de la désertification affecte de plus en plus de terres et est d'autant plus prononcé que le climat est aride avec des cycles de plus en plus long de sécheresse.

    De plus, la précarité des conditions de vie des populations rurales les incite à surexploiter les ressources naturelles pour satisfaire leurs besoins croissants, ce qui accentue davantage la dégradation des milieux. En effet, 93 pc de la superficie du territoire national, à climat sec (aride à sub-humide), se caractérise par une sensibilité à la désertification à des degrés différents : une partie se trouve complètement en zones critiques (zones au sud des Atlas), une autre partie est sérieusement menacée (terres agricoles et pastorales dans les zones arides et semi arides des plaines et plateaux) et une troisième partie est partiellement menacée (zones sub-humides en bordures des montagnes du Rif, du Moyen Atlas et du haut Atlas).

    Les terres au Maroc sont marquées par la dégradation du couvert forestier estimée à l'équivalent de 31.000 ha /an, due essentiellement à la récolte excessive de bois de feu, le surpâturage, les défrichements pour la recherche de nouvelles terres de cultures, les incendies et l'urbanisation, l'érosion hydrique, outre l'érosion éolienne, l'ensablement, la salinisation et la remontée de la nappe phréatique qui touchent presque tous les grands périmètres irrigués.

    Selon le Haut commissariat aux Eaux et Forêts et la Lutte contre la désertification, le coût total de la dégradation des terres s'élève à près de 7,5 milliards de DH, soit près de 1,7 du PIB.

    Face à l'ampleur de ce phénomène, le Maroc a, depuis longtemps, initié des mesures susceptibles d'infléchir la tendance de la désertification et d'atténuer ses répercussions.

    Ces actions ont consisté en la construction de plus d'une centaine de barrages permettant la mobilisation de plus de 15,5 milliards de m3 destinés à l'irrigation, à l'eau potable et à la production d'énergie hydroélectrique, le développement de l'agriculture (plus de 1.450.000 ha sont actuellement aménagés et irrigués), l'aménagement des périmètres pastoraux (270.000 hectares) et la conservation et le développement durable des ressources forestières (reboisement de près de 624.000 ha).

    Il s'agit aussi de l'aménagement des bassins versants sur une superficie de près de 560.000 ha, la lutte contre l'ensablement sur près de 35.500 ha et la création de neuf parcs nationaux et de plusieurs réserves biologiques et de chasse en vue de sauvegarder le patrimoine floristique et faunistique du pays.

    En matière de développement rural, la stratégie adoptée vise globalement la correction des déséquilibres qui affectent actuellement le monde rural, la lutte contre la sécheresse et la valorisation des ressources naturelles.

    Ces actions portent également sur la mise en place, depuis juin 2001, par le Maroc du Programme d'action national de lutte contre la désertification (Pan-LCD) en tant que cadre stratégique d'intégration des plans et des programmes sectoriels dans le temps et dans l'espace. Le PAN repose sur 4 piliers à savoir la lutte contre la pauvreté, le développement rural, l'atténuation des effets de la sécheresse et la protection des ressources naturelles.

    A ces actions s'ajoutent également les efforts déployés dans les domaines de la législation et de la réglementation visant la préservation et la gestion durable des ressources forestières et les actions d'informations et de sensibilisation, outre les actions de partenariats.

    C'est dire que le processus de lutte contre la désertification au Maroc demeure un processus complexe, dont les piliers sont le développement rural intégré, la lutte contre la pauvreté, l'atténuation des effets de la sécheresse et la gestion durable des ressources naturelles.

     

    Source autorisée : Le Matin

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