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13 nouveaux sites ajoutés au Réseau mondial des réserves de biosphère de l'UNESCO



  • 13 nouveaux sites ont été ajoutées au Réseau mondial des réserves de biosphère qui compte désormais 631 sites -dont 14 sites transfrontaliers- répartis dans 119 pays. Les nouvelles réserves de biosphère ont été désignées par le Conseil international de coordination du Programme de l’UNESCO sur l’Homme et la biosphère (MAB, Man and the Biosphere), réuni à Jönköping et dans la Réserve de biosphère du Paysage de l’est du Lac Vättern (Suède), du 10 au 13 juin.

    Avec ces nouvelles désignations, l’Albanie et l’ex-République yougoslave de Macédoine rejoignent le Réseau mondial des réserves de biosphère.

    Suite à des évaluations nationales, deux pays ont décidé de retirer des réserves de biosphère du Réseau mondial des réserves de biosphère parce qu’elles ne répondent pas aux critères actuels requis pour faire partie du Réseau. Il s’agit de l’Autriche avec les réserves de biosphère de Gossenköllesee et Gurgler Kamm, désignées en 1977 et le Royaume-Uni avec la réserve de biosphère North Norfolk Coast, désignée en 1976.

    Le Programme sur l’Homme et la biosphère, créé par l’UNESCO au début des années 1970, est un programme scientifique intergouvernemental visant à améliorer les relations entre les habitants de la planète et leur environnement naturel au niveau mondial. Les réserves de biosphère sont conçues comme des lieux d’expérimentation destinées à concilier la conservation de la biodiversité et l’utilisation durable des ressources. Les nouvelles réserves sont désignées chaque année par le Conseil international de coordination du programme composé des représentants élus de 34 Etats membres de l’UNESCO.

    Les nouvelles réserves sont :

    Réserve de biosphère transfrontière d’Ohrid-Prespa (Albanie/ex-République yougoslave de Macédoine). Le paysage de cette réserve transfrontière est un ensemble harmonieux de plans d’eau, entourés de montagnes et bordés de plaines sur ses limites externes. Avec une superficie de  446 244 ha et une population de quelque 455 000 habitants, elle comprend une partie du lac d’Ohrid et de ses environs dans l’ex-République yougoslave de Macédoine qui figurent aussi sur la Liste du patrimoine mondial, ainsi qu’une partie du lac d’Orhid en Albanie.

    Valdés (Argentine). La réserve de biosphère abrite les écorégions de la steppe, des collines, des plaines et des plateaux patagoniens et de la mer d’Argentine ainsi que la presqu’île de Valdés, inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1999 et San José et Playa Fracaso, désignés sites Ramsar en 2012. Elle abrite une importante biodiversité, notamment des écosystèmes terrestres et marins très fragiles, dont la conservation est essentielle pour réduire la vulnérabilité des espèces clés parmi lesquelles figure notamment la baleine franche australe (Eubalaena australis) qui se reproduit dans le Golfo Nuevo et San José. Les quelque 214 196 habitants de la réserve vivent essentiellement de l’élevage, du tourisme, de la pêche, de l’industrie (aluminium, porphyre), des activités portuaires et, depuis quelques années, de la production d’énergie éolienne.

    Bosque Seco (Equateur). Située au sud-ouest de l’Equateur, cette réserve de biosphère couvre plus de 500 000 ha, dont une part importante de forêts sèches –les plus vastes et les mieux préservées du pays- et de broussailles. Elle abrite également l’une des plus grandes concentrations d’oiseaux endémiques d’Amérique du Sud et une importante population d’espèces emblématiques telles que le crocodile américain (Crocodylus acutus) et le singe hurleur à manteau (Alouatta palliata). Les principales activités économiques de ce site qui compte plus de 100 000 habitants, sont l’élevage et l’agriculture (café, fruits et maïs).

    Réserve de biosphère transfrontière Mont-Viso (France/Italie). Les parties française et italienne de ce territoire subissant l’influence alpine et méditerranéenne avaient été désignées réserve de biosphère en 2013. Elle devient désormais une réserve transfrontière à cheval entre la France et l’Italie.  Cette région se caractérise notamment par la présence de plusieurs lacs d'altitude, des paysages forgés par le pastoralisme et une importante richesse écologique et biologique. Le territoire est notamment composé de forêts, de formations rocheuses et de milieux aquatiques. Si le tourisme est le principal moteur économique de la région, l’agriculture, la sylviculture et l’artisanat y sont également développées.

    Sila (Italie). La réserve de biosphère se situe en Calabre, dans le sud de l’Italie et s’étend sur 357 294 ha. Ce site abrite un millier de plantes vasculaires et plus de 210 espèces de vertébrés. Il s’agit d’un centre de diversité végétale reconnu à l’échelle mondiale. Les quelques 230 000 habitants qui vivent sur le site pratiquent essentiellement l’agriculture. Depuis quelques années, le tourisme vert s’y développe et joue un rôle croissant dans l’économie locale, le site attirant plus de 500 000 visiteurs par an.

    Alpes de Minami (Japon). D’une superficie de 302 474 ha, cette réserve est constituée d’une région montagneuse, bordée par les fleuves Fuji et Tenryu, qui s’écoulent vers le sud. Il englobe les monts Koma, Akaishi et Ina. La flore des Alpes de Minami se caractérise par la présence d’espèces végétales qui ont migré vers le sud le long de l’archipel japonais durant la période glaciaire, lorsqu’il était encore rattaché au continent. Parmi les espèces végétales recensées à plus de 800 mètres d’altitude, on recense notamment 248 variétés de mousses et 98 espèces de lichens. Les régions situées sur les contreforts des Alpes de Minami sont restées longtemps enclavées mais l’objectif  de la réserve de biosphère consiste précisément à renforcer les interactions entre ces régions et favoriser le développement durable.

    Tadami (Japon). D’une superficie de 78 000 ha, le site de Tadami se situe à l’est des monts d’Echigo, à l’ouest de la préfecture de Fukushima. Il comprend des basses, moyennes et hautes montagnes (plus de 600 mètres) ainsi qu’un plateau de gravier et les plaines inondables des bassins des rivières Tadami et Ina. On y recense notamment 32 espèces de mammifères, 145 espèces d’oiseaux et 10 espèces de reptiles. En 2007, la ville de Tadami a lancé une initiative intitulée « La Capitale de Dame Nature », destinée à sensibiliser les résidents locaux à la richesse de leur environnement naturel.

    Ak-Zhayik (Kazakhstan). Ce site d’une superficie de 396 346 ha, dans la région d’Atyrau, occupe principalement les zones humides du delta de l’Oural et les territoires qui bordent la côte de la mer Caspienne. Il s’agit d’une des plus grandes routes migratoires allant de l’Eurasie à l’Afrique de l’Est. C’est un site de rassemblement pour plus de 240 espèces d’oiseaux migrateurs parmi lesquelles 110 espèces d’oiseaux aquatiques. La région représente par ailleurs un site de nidification pour près de 70 espèces d’oiseaux aquatiques. Le site abrite également un oiseau rare, le pélican frisé (Pelicanus crispus) dont la colonie compte plus de 600 couples nicheurs (12% de la population mondiale). Le site compte plus de 17 000 habitants. L’économie de la région est axée sur la pêche et la production animale.

    Katon-Karagay (Kazakhstan). Cette réserve de biosphère s’étend sur une superficie de 1 631 940 ha, à l’est du Kazakhstan. La section nord comprend une partie de la chaîne de Katunskiy, avec des altitudes allant de 2000 à 4500 mètres, tandis que la partie sud s’étage de 850 à 3487 mètres (chaîne de l’Altaï méridional). Parmi les herbes et fleurs de prairie abondantes de ce site, figurent plus d’un millier de plantes vasculaires –qui regroupent les fougères et les plantes vasculaires- ainsi que des mousses, des lichens et des champignons. La population locale pratique principalement l’élevage de bovins, de moutons, de chevaux et de cerfs de Sibérie. Elle cultive également des céréales fourragères (orge, avoine) pour l’alimentation du bétail pendant la période hivernale.

    Crocker Range (Malaisie). Le site couvre une superficie de plus de 350 584 ha et se situe dans le sud du Parc du Kinabalu – un site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial- situé dans l’Etat de Sabah, au nord de l’île de Bornéo. On y dénombre une centaine de mammifères, 259 oiseaux, 47 reptiles 63 amphibiens et 42 poissons d’eau douce. Le parc abrite également certaines espèces menacées telles que l’orang-outang, l’ours malais et la panthère nébuleuse. La communauté et les autorités locales ont été largement impliquées dans la conception de la réserve de biosphère.

    Mont Chilbo (République populaire démocratique de Corée). Ce site d’une superficie de 50 340 ha et situé au nord-est du pays est un réservoir majeur de biodiversité.  Il abrite 16 espèces végétales endémiques, 30 espèces végétales et animales menacées et compte 132 espèces d’herbes médicinales et de nombreuses variétés de légumes et de fruits sauvages. L’agriculture, la pêche et le tourisme sont les principales activités économiques pratiquées dans la réserve. Le site, qui propose de nombreuses attractions touristiques, a développé des infrastructures qui lui permettent  d’accueillir un grand nombre de visiteurs chaque année.

    Brighton et Lewes Downs (Royaume-Uni). Située sur la côte sud-est du pays, cette réserve de biosphère  - la première proposition  (hors extension) du Royaume-Uni depuis 1977- couvre une superficie de 38 921 ha. Elle englobe la ville de Brighton et une partie du Parc national des South Downs et compte 371 500 habitants permanents. Les collines crayeuses constituent le principal paysage terrestre de la région, avec une côte dominée par d’impressionnantes falaises de craie à l’est et par une plaine urbanisée à l’ouest. Le site abrite plus de 200 espèces figurant sur les listes de conservation internationales et plus d’un millier d’espèces locales rares. En raison de la diversité de ses habitats naturels rares, de son riche patrimoine et de la proximité de Londres, le tourisme y est particulièrement développé puisqu’il accueille jusqu’à 12 millions de visiteurs par an. Les autres activités économiques sont l’agriculture et la pêche commerciale en mer.

    Bioma Pampa-Quebradas del Norte (Uruguay). D’une superficie de 110 882 ha, cette réserve se compose d’une mosaïque d’écosystèmes variés, parmi lesquels une forêt primaire subtropicale. L’ensemble des écosystèmes de la pampa comprend des prairies tempérées et représente une zone de nidification importante pour de nombreuses espèces d’oiseaux. Mais seules 0,7% des prairies sont actuellement protégées et elles font faces à d’importantes menaces en termes de conservation. Parmi les rares espèces d’amphibiens et de reptiles de la région, on trouve le crapaud d’Uruguay (Hyla uruguaya), le crapaud de Devincenzi (Melanophryniscus devincenzii) et le crotale sud-américain (Crotalus durissus terrificus). Le site compte un petit nombre d’habitants qui  pratiquent des activités agricoles. Le projet de la réserve de biosphère consiste notamment à renforcer les traditions des gauchos, les gardiens de troupeaux de la pampa.

    Extensions de réserves existantes :

    Réserve de biosphère de la Rhön (Allemagne). Cette réserve de biosphère, qui constitue la partie centrale de la chaîne de montagne de la Rhön, comprend une région montagneuse formée par l’activité volcanique durant l’ère tertiaire. L’extension de 58 113 ha porte sa superficie totale à 243 323 ha. En 2010, la population de la réserve de biosphère s’élevait à plus de 135 000 habitants, la plupart représentant  des communautés rurales. Suite à l’extension, la population s’élève à plus de 225 000 habitants.

    Réserve de biosphère des lagunes Oca et Herraduras du Río Paraguay (Argentine). Avec  cette extension, la réserve de biopshère passe de 12 000 à 61 763 ha. La nouvelle aire intègre la ville de Formosa, la lagune de Herradura et le Riacho Salado jusqu’à Misíon Laishi, à travers un corridor de biodiversité et de culture appelé « Le chemin de l’eau », qui traversera la rivière Paraguay et ses affluents.

    Réserve de biosphère Mancha Húmeda (Espagne). Le site, désigné réserve de biosphère en 1980, s’étend sur une plaine vallonnée située entre 600 et 700 m au-dessus du niveau de la mer, remplie de dépôts de l’époque tertiaire et composée de nombreuses zones humides résultant des crues saisonnières des rivières et des remontées d’eau de l’aquifère Manchego. Avec l’extension, il passe d’une superficie de 25000 à 418 000 ha.

    Réserve de biosphère Montseny (Espagne). Désignée en 1978, cette réserve de biosphère située dans la sierra pré-littorale catalane présente une mosaïque de paysages méditerranéens et centre-européens riches d’une importante biodiversité. Passée de 30 000 à plus de 50 000 ha, elle compte désormais 51 310 habitants, contre 1250 dans ses précédentes limites.

    Réserve de biosphère de Shiga Highland (Japon). Située sur l’île centrale d’Honchu, à une vingtaine de kilomètres de Nagano, cette réserve de biosphère a été désignée en 1980. Toute la réserve est incluse dans le  parc national de Joshinetsu Kogen. Avec une extension de plus de 17 000 ha, ce site s’étendra désormais sur une superficie de plus de 30 000 ha et comptera plus de 21 000 habitants. 

    Communiqué de l'UNESCO

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