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Organisation d'un atelier sur la séquestration du carbone en mai, à Pittsburgh



  • (Cinquante personnes de six pays participeront à cet atelier organisé par le ministère de l'énergie des États-Unis.)

    Par Cheryl Pellerin
    Rédactrice de l'USINFO

    Washington - Le ministère de l'énergie des États-Unis organisera un atelier international en mai pour aider les participants de six pays en développement à acquérir les connaissances de base sur la séquestration du carbone, c'est-à-dire le piégeage du gaz carbonique (CO2) et son stockage de longue durée sous terre, qui devrait permettre de réduire la teneur en gaz carbonique de l'atmosphère et de ralentir le réchauffement climatique.

    Organisée dans le cadre du « Carbon Sequestration Leadership Forum » (Forum sur le leadership en matière de séquestration du carbone ou CSLF), cet atelier aura lieu à Pittsburgh du 7 au 11 mai, pendant la Sixième Conférence annuelle sur le piégeage du carbone et sa séquestration qui se
    tiendra dans cette ville du 7 au 10 mai.

    Un haut responsable du ministère de l'énergie, M. Justin Swift, qui est à la tête du groupe de travail du CSLF sur le renforcement des capacités, a indiqué que les participants assisteraient à des sessions de la conférence annuelle, qui devait réunir quatre cent cinquante spécialistes d'organismes fédéraux et d'organismes des États fédérés, d'instituts de recherche, de sociétés productrices d'électricité et de gaz naturel, du secteur pétrolier et gazier, etc.

    Les États-Unis, a-t-il dit, attachent une grande importance à ce groupe de travail et espèrent que d'autres pays se joindront à eux au sein de ce groupe et dans les activités visant à renforcer les capacités.

    Créé en 2003 par les États-Unis, le CSLF regroupe l'Afrique du Sud, l'Allemagne, l'Arabie saoudite, l'Australie, le Brésil, le Canada, la Chine, la Colombie, la Corée du Sud, le Danemark, les États-Unis, la
    France, l'Inde, l'Italie, le Japon, le Mexique, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et l'Union européenne.

    Les six pays dont les représentants participeront à l'atelier de Pittsburgh sont l'Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, la Colombie, l'Inde et le Mexique.

    Le piégeage du carbone et son stockage

    Le gaz carbonique se dégage de la combustion de combustibles fossiles et des exhalations des ruminants, ainsi que de la fermentation et de la photosynthèse. Sa présence dans l'atmosphère empêche une partie de l'énergie radiante de la Terre de retourner dans l'espace et contribue ainsi à produire l'effet de serre, c'est-à-dire la hausse de température qui se produit lorsque la vapeur d'eau, le gaz carbonique, l'oxyde d'azote, le méthane et l'ozone retiennent dans l'atmosphère l'énergie produite par le Soleil.

    L'effet de serre rend la vie possible sur la Terre. Toutefois, les gaz à effet de serre tels que le gaz carbonique augmentent trop rapidement et causent une élévation des températures terrestres, phénomène que l'on dénomme le réchauffement climatique.

    La séquestration du carbone est destinée à réduire les excès de gaz carbonique de l'atmosphère. Elle se compose du piégeage et du stockage du gaz carbonique.

    Lors du piégeage, le gaz carbonique est extrait des émissions de gaz des centrales à combustibles fossiles, des raffineries de pétrole, des usines d'engrais et d'autres usines. Après le piégeage de ces émissions, on extrait le gaz carbonique à l'aide de procédés chimiques, puis on le réutilise ou on le stocke.

    Il existe diverses formes de stockage du gaz carbonique, mais les membres du CSLF vont porter leurs efforts sur le stockage dans des aquifères salins, à savoir des couches souterraines de gravier ou de roche poreuse qui contiennent de petites quantités d'eau salée.

    Il est prévu que, une fois injecté dans ces aquifères, le gaz carbonique y reste des siècles. Les géologues étudient encore ce qui se passe en fait lorsque le gaz est sous terre.

    Le renforcement des capacités

    Le CSLF vise à mettre au point des procédés rentables pour piéger le gaz carbonique en vue de le stocker pour une longue durée, à mettre ces procédés à la disposition des autres pays et à aborder des questions de plus grande portée en matière de réglementation et de politique.

    Les membres du CSLF se sont réunis à de multiples reprises, en Italie et en Australie en 2004, en Espagne et en Allemagne en 2005, en Inde en 2006 et en France en 2007, depuis leur première réunion qui s'est tenue à Washington en 2003.

    Jusqu'à présent, le CSLF a approuvé près de vingt projets entrepris par des pays membres, notamment un projet exécuté par les États-Unis et par la Chine visant à établir les principales caractéristiques des sources de gaz carbonique d'origine humaine dans ce dernier pays ainsi que de ses formations géologiques de stockage afin d'estimer les capacités de stockage géologique.

    Un autre projet entrepris par les États-Unis et par l'Inde consiste en une étude de faisabilité de la séquestration géologique de gaz carbonique dans des formations de basalte dans ce dernier pays destinée à évaluer toute une variété de techniques d'injection du gaz dans ces formations rocheuses et de surveillance du stockage.

    Lors de l'atelier de Pittsburgh, les participants recevront un ensemble de documents de formation que le ministère de l'énergie prépare actuellement et que tous les membres du CSLF pourront utiliser. Le programme de cet atelier, a dit M. Swift, se fonde sur ce que les pays invités ont indiqué qu'ils jugeaient le plus utile en matière de renforcement des capacités.

    Chef d'équipe au Laboratoire national des technologies énergétiques du ministère de l'énergie, M. Scott Smouse a précisé que l'une des discussions porterait sur ce que l'on pouvait envisager par la suite.

    Il s'agit, a-t-il dit, du premier atelier de ce genre qui ait lieu aux États-Unis. La situation de chaque pays est différente en ce qui concerne les formations géologiques, les possibilités d'utilisation du gaz carbonique dans l'industrie, les centrales productrices d'électricité et les coûts.

    « Nous ne pensons pas que les participants de chaque pays repartent munis de réponses à toutes leurs questions, mais ils auront suffisamment d'informations à communiquer aux dirigeants de leur pays et à ceux qui n'ont pu assister à l'atelier. »

    Le ministère de l'énergie espère pouvoir par la suite adapter les cours de formation à chaque pays et les offrir à un plus grand nombre de personnes dans ces pays.

    Source : Washington File
    (Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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