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Les États-Unis se préparent à une invasion d'insectes en gestation depuis 17 ans



  • Cela fait 17 ans que leurs larves sont enfouies à une vingtaine de 20 centimètres du sol et, ce printemps, des milliards de cigales Magicicada septendecim vont sortir de terre et envahir toute une section de la côte Est des États-Unis, prêtes à noircir le ciel et à assaillir les arbres dans un vacarme assourdissant.

    Il existe plus de 170 espèces de cigales en Amérique du Nord, et plus de 2.000 dans le monde. La plupart apparaissent chaque année, mais certaines espèces se reproduisent sur un cycle de 13 à 17 ans. Les visiteurs de cette année, connus sous le nom de Brood II (Génération II), appartiennent à une espèce dont la dernière apparition remonte à 1996, et les insectes de cette génération seront particulièrement nombreux. Les habitants des États situés entre la Caroline du Nord et le Connecticut devront peut-être s'armer de pelles et de râteaux pour s'en débarrasser : on en attend en effet entre 30 milliards et mille milliards.

    On pourrait croire qu'il s'agit d'un fléau biblique, mais non : ces insectes sont certes agaçants, mais inoffensifs. Pour la plupart des gens, le seul inconvénient sera de devoir trouver les moyens de les éviter et de supporter les incessants craquètements des mâles qui chantent pour attirer les femelles. Pour les amoureux de la nature et des sciences, leur apparition périodique est en fait un phénomène très intéressant.

    La National Geographic Society évoque une hypothèse de chercheurs selon lesquels l'étalement du cycle de vie des cigales sur 13 à 17 ans est une adaptation liée au processus d'évolution, leurs prédateurs, oiseaux et écureuils par exemple, ne pouvant pas anticiper le moment où elles sortiraient de la terre pour se muer en insectes ailés et se reproduire.

    Selon une autre théorie, ce cycle s'est mis en place au pléistocène, époque qui s'étend environ de 2,6 millions d'années à 12.000 ans avant le présent. Au vu des fluctuations considérables de température caractéristiques de cette époque, il est possible que cet insecte se soit adapté à des périodes froides plus longues au cours desquelles il aurait été impossible aux cigales immatures, appelées nymphes, de sortir du sol.

    Une étude brésilienne publiée en 2004 suggère que, dans la plupart des cas, la durée du cycle de vie des cigales " n'a pas été tirée au hasard ". Il semblerait en effet que les intervalles basés sur des nombres premiers %u2013 nombres entiers divisibles uniquement par un et par eux-mêmes (3, 5, 7, 11, 13, 17, etc.) %u2013 présentent " la meilleure stratégie de reproduction pour la survie de l'espèce ", rapporte le National géographique le 19 avril.

    Source : "IIP Digital" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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