La Commission européenne vient de dévoiler son plan pour diminuer les risques d’approvisionnement en minerais et minéraux indispensable à la transition verte et numérique de l’Europe, ainsi qu’une liste de ces matériaux dits « critiques ».
Pour atteindre leurs objectifs climatiques en 2030 et 2050, les pays européens devront investir massivement dans les énergies renouvelables et la mobilité électrique, dont la production requiert des matières premières actuellement importées. Entre 75 et 100 % de la plupart des métaux utilisés proviennent de pays non-membres de l'Union Européenne (UE). Bruxelles s’inquiète notamment de la dépendance vis-à-vis de la Chine, qui fournit 98 % de notre approvisionnement en terres rares et exerce un quasi-monopole sur le silicium, un composant essentiel des panneaux solaires.
La liste des 30 matériaux critiques pour la fabrique des énergies renouvelables et des composants électroniques comprend notamment le graphite, le lithium et le cobalt, dont la demande va exploser dans les prochaines années. Rien que pour les batteries des voitures électriques et le stockage énergétique, l'Europe aura besoin de 18 fois plus de lithium d'ici à 2030 et jusqu'à 60 fois plus d'ici à 2050.
Il ne faudrait pas remplacer la dépendance actuelle aux énergies fossiles par une dépendance aux matériaux critiques. Une Alliance européenne des matières premières sera donc lancée, réunissant l’industrie minière, les États-membres, les régions, la Banque européenne d’investissement, ainsi que des ONG. L’objectif est de diversifier l’approvisionnement et de développer les propres capacités de l’Europe en matière d’extraction et de transformation des terres rares.
Bruxelles compte avoir recours à des observations satellites pour trouver de nouvelles ressources en Europe, mais risque de faire face à des protestations des populations qui ne souhaitent pas relancer de mines sur leurs territoires. Certaines matières devront également être importées, en raison des limites géologiques du territoire européen. L’UE envisage donc de s’engager dans des partenariats stratégiques avec des pays-tiers riches en ressources, comme le Canada, l’Australie ou certains pays d’Amérique latine.
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