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Haïti : Les jeunes, moteur du développement



  • mardi 11 juillet 2006
    par Fleurival Ladenson


    P-au-P., 11 juil. 06 [AlterPresse] --- Le gouvernement de la République d’Haïti compte avec les jeunes, en nombre imposant dans la société, pour la croissance économique du pays, à l’occasion de la journée mondiale de la population, célébrée cette année sous le thème : « une jeunesse saine et éduquée pour le développement durable d’Haïti ».

    Au cours de la cérémonie de commémoration à Port-au-Prince ce mardi 11 juillet 2006, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse, le ministre à la jeunesse et aux sports, Fritz Bélizaire, rappelle que les « jeunes constituent a la fois un capital humain et un facteur de développement durable pour le pays ».

    Bélizaire déplore cependant l’absence de structures d’encadrement à cette tranche de la société estimée à plus de 2 millions d’haïtiennes et d’haïtiens. L’État haïtien ne dispose pas d’une rubrique budgétaire attribuée à la promotion et à l’encadrement des jeunes.

    500 000 enfants en âge scolaire ne fréquentent pas l’école en Haïti, la capacité d’accueil de l’Université d’État est limitée à 3 000 places, ce qui ne permet pas aux détentrices et détenteurs d’un diplôme en baccalauréat deuxième partie d’avoir accès aux études supérieures.

    Le titulaire du ministère à la jeunesse et aux sports, re-créé en juin 2006 par la nouvelle administration politique [NDLR : une secrétairerie d’Etat était la structure publique s’occupant des jeunes depuis plusieurs annéees en Haïti], affirme vouloir s’engager à promouvoir sport et loisirs, et plaider en faveur de l’implication des jeunes dans les structures de décision au niveau de l’État.

    Les nations unies ont célébré cette année le 11 juillet sous le thème : « les jeunes de 15 à 24 ans ». Les discours officiels convergent vers cette tranche de la population nationale que certains considèrent comme le moteur du développement en Haïti.

    Le ministre des Affaires Sociales, Gérald Germain, présent à la cérémonie, chiffre à près de 2 millions, les haïtiennes et haïtiens âgés de 15 à 24 ans.

    « Les jeunes d’Haïti constituent la plus grande richesse du pays ».

    Condamnant les disparités qui font obstacle au progrès du pays et le manque d’accès aux services de base (soins de santé, éducation, eau potable ...), Gérald Germain se propose d’œuvrer pour plus de justice et d’inclusion sociale en faveur des plus pauvres, d’encourager la formation professionnelle des jeunes.

    Joseph Jasmin, ministre chargé des relations avec le parlement et représentant du premier ministre Jacques Édouard Alexis, prône, quant à lui, la « mise en œuvre d’une politique nationale de population ».

    Selon Jasmin, Haïti accuse un déséquilibre entre l’accroissement démographique de la population et l’accès aux services de base. « Ce qui vient avec la paupérisation de la société ».

    Jasmin préconise la création d’une secrétairerie d’État à la population.

    Simples citoyens, professeurs à l’université, représentants d’organismes internationaux, ministres de l’actuelle administration politique, membres de la presse ont pris part à la commémoration de la journée mondiale de la population ce 11 juillet 2006.

    Hernando Clavijo, représentant de la branche en Haïti du Fonds des nations unies pour la population (UNFPA), donne l’assurance que son institution va appuyer le gouvernement dans les actions en faveur des jeunes.

    Dans un message de circonstance, le secrétaire général de l’Organisation des nations unies (ONU) Kofi Annan met l’accent sur les défis auxquels les jeunes du monde entier doivent faire face à l’avenir.

    « Aujourd’hui, près de la moitié de la population mondiale (plus de 3 milliards de personnes) a moins de 25 ans. Les jeunes n’ont jamais été en si grand nombre, dans toute l’histoire de l’humanité, et ils sont bien trop nombreux à affronter des perspectives sombres », observe Kofi Annan.

    « Où qu’ils soient nés, les jeunes voient leur vie façonnée par des forces qui leur échappent, qu’il s’agisse de la prévalence de la pauvreté, de l’incidence de la criminalité, de la possibilité d’étudier et d’apprendre, des perspectives de trouver un travail décent ou encore de l’accès à des services de santé abordables ».

    Et pourtant, les jeunes d’aujourd’hui, filles et garçons, sont aussi plus informés sur la vie que mènent leurs semblables dans d’autres parties du monde et ils sont nombreux à exiger que le fossé qui sépare les riches des pauvres soit réduit.

    Il est clair qu’il faut répondre à leur appel, affirme le secrétaire général des nations unies.

    « Après tout, s’occuper des jeunes n’est pas seulement une obligation morale, c’est aussi une nécessité économique impérieuse », selon le Secrétaire général de l’ONU.

    Kofi Annan appelle à des actions concrètes en faveur du bien-être et des droits fondamentaux des jeunes pou un monde meilleur. [lf rc apr 11/07/2006 15:45]



    Fleurival Ladenson [AlterPresse]
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