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L'ONU lance la Décennie d'action sur l'eau pour le développement durable



  • Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé jeudi un appel mondial pour agir en faveur de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH) dans tous les établissements de santé, à l’occasion du coup d’envoi de la Décennie d’action sur l’eau pour le développement durable.

    Une enquête récente menée auprès de 100.000 établissements de santé a révélé que plus de la moitié d’entre eux ne disposent pas de produits de première nécessité, tels que l’eau courante et le savon alors qu’ils sont censés être des centres de soins.

    « L’eau est une question de vie ou de mort », a déclaré le Secrétaire général lors du lancement de cette Décennie d’action sur l’eau (2018-2028) à New York à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau.

    Selon les Nations Unies, 40% de la population mondiale est aujourd’hui touchée par une pénurie d’eau. 80% des eaux usées sont rejetées sans traitement dans l’environnement et plus de 90% des catastrophes sont liées à l’eau. Plus de 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et plus de 4,5 milliards de personnes ne disposent pas de services d’assainissement adéquats.

    « Ces chiffres montrent une dure réalité quotidienne pour les gens dans les communautés rurales et les bidonvilles dans toutes les régions du monde », a déclaré M. Guterres, soulignant que la plupart des maladies les plus graves dans le monde en développement sont directement liées à l’eau potable insalubre, au mauvais assainissement et aux pratiques d’hygiène insuffisantes.

    « Le résultat est plus d’infections, de séjours prolongés à l’hôpital et parfois de décès », a déploré le Secrétaire général, appelant à œuvrer davantage dans la prévention de la propagation des maladies. « L’amélioration de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène dans les établissements de santé est essentielle à cet effort ».

    L’eau potable – un objectif de développement durable à part entière

    Objectif de développement durable numéro 6, l’eau potable et l’assainissement adéquat sont à la base de la réduction de la pauvreté, de la croissance économique et de la santé des écosystèmes. Ils contribuent au bien-être social, à la croissance inclusive et à des moyens de subsistance durables.

    « Cependant, la demande croissante en eau, associée à une mauvaise gestion de l’eau, a augmenté le stress hydrique dans de nombreuses parties du monde », a alerté le chef de l’ONU, soulignant que le changement climatique ajoute de la pression.

    « Alors que la demande d’eau douce devrait augmenter de plus de 40% au milieu du siècle et que le changement climatique a un impact croissant, la pénurie d’eau est une énorme préoccupation », a dit M. Guterres, précisant que les villes, les industries et l’agriculture en dépendent.

    D’ici 2050, au moins une personne sur quatre vivra dans un pays où le manque d’eau douce sera chronique ou récurrent. « Sans une gestion efficace de nos ressources en eau, nous risquons d’intensifier les conflits entre les communautés et les secteurs et même d’accroître les tensions entre les nations », a prévenu le Secrétaire général.

    Les États membres ont demandé au Secrétaire général de préparer un plan d’action pour la Décennie de l’eau, avec le soutien d’ONU-Eau. M. Guterres a souligné sa détermination à renforcer ce plan qui comporte trois objectifs principaux.

    Le plan devra tout d’abord transformer l’approche fragmentée sur l’approvisionnement en eau, l’assainissement, la gestion de l’eau et la réduction des risques de catastrophe pour mieux lutter contre le stress hydrique, lutter contre le changement climatique et renforcer la résilience. Le plan prévoit également d’aligner les programmes et projets existants dans le domaine de l’eau et de l’assainissement avec le Programme 2030. Finalement, il devra susciter la volonté politique de renforcer la coopération et les partenariats.

    « Jusqu’ici, l’eau s’est historiquement avérée être un catalyseur de coopération et non de conflit », a rappelé le Secrétaire général. « Mais nous ne pouvons pas prendre la paix – ou nos ressources en eau précieuses et fragiles – pour acquis ».

    Communiqué de l'ONU

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