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De nouvelles études soulignent les risques de la globalisation pour les plus pauvres





  • Il existe aussi bien des perdants que des gagnants de la globalisation, affirme une nouvelle étude de l'Institut de l'Université des Nations Unies pour la recherche et le développement économique (UNU-WIDER). L'étude « l'Impact de la Globalisation sur les plus pauvres», publiée à New York le 16 mai dernier, souligne que bien que la globalisation offre de nouvelles opportunités permettant d'accélérer le développement et réduire la pauvreté, elle pose de nouveaux défis aux responsables politiques.

    L'étude, co-écrite par les professeurs Machiko Nissanke de l'Université de Londres et Erik Thorbecke de l'Université de Cornell, montre que les risques et les coûts engendrés par la globalisation peuvent être importants pour les économies fragiles en voie de développement et les populations les plus pauvres.

    Selon l'étude, les impacts négatifs de la globalisation sont plus visibles en période de crises financières et économiques. Les coûts associés à des crises récurrentes et couplés à la globalisation financière et économique se révèlent avoir été principalement supportés par le monde en voie de développement, et souvent de façon dispropotionnée par les populations pauvres qui sont les plus vulnérables.

    D'autre part, les bénéfices de la globalisation en temps de boom économique ne sont pas forcément partagés de façon globale et équitable. Les recherches effectuées dans les domaines ayant une importance de portée globale- l'horticulture, l'habillement et le textile- au Bengladesh, en Afrique du Sud, au Kenya et au Vietnam, apportent les preuves des effets de la globalisation sur l'emploi et les opportunités économiques pour les plus pauvres.

    Selon l'étude, cette analyse fait une distinction claire entre les pays "non-globalisés » et les Etats globalisés qui n'ont pas su tirer profit de la mondialisation. Le Kenya fait partie de cette dernière catégorie, alors que le Vietnam est considéré comme un Etat qui a mieux réussi à s'intégrer dans l'économie mondiale en terme de résultats, tout en n'ayant pas radicalement changé de politique.

    De plus, l'impact sur l'emploi des exportations croissante a été bien plus important au Bengladesh et au Vietnam (Etats dans lesquels les industries intensives en travail non qualifié représentent réciproquement 90 pourcent et 60 pourcent des exportations de produits manufacturés à la fin des années 1990) qu'au Kenya et en Afrique du Sud, où les chiffres correspondants n'atteignent que 16 et 10 pourcent.

    Dans ces deux Etats africains, l'étude démontre que les travailleurs qualifiés ont bénéficié de la globalisation, alors que les travailleurs non-qualifiés en ont subi les conséquences négatives.

    « Le fait est que la globalisation a été qualifiée de succès », considère Thorbecke, Professeur d'Economie au H.E Babcock, Professeur Emerite et ancien directeur du Programme de Développement Economique Comparatif à l'Université de Cornell aux Etats-Unis.

    Dans le même temps, il est aisé de blâmer le processus de globalisation pour les lacunes institutionnelles domestiques, qui pourraient être palliées au moins partiellement en luttant contre la corruption et en insistant sur la reponsabilité des institutions domestiques.

    Source : United Nations University

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