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D'abord la recherche, ou la conservation?


L’arbitrage entre conservation et avancement de la recherche peut être épineux. Le cas des Sooty Mangabeys (Cercocebus atys), une espèce de singe originaire d’Afrique, en est un exemple. D’un côté, le Centre de recherche national Yerkes sur les primates (Yerkes National Primate Research Center, Atlanta, États-Unis) entretient depuis les années 60 une petite population, qui a crû de 30 individus à l’origine à environ 230 aujourd’hui. Ces singes, naturellement immunisés contre le VIH, sont destinés à des recherches touchant au SIDA. Les chercheurs, qui ont investi des montants considérables afin de bénéficier de cette population de Sooty Mangabeys, souhaitent pouvoir les utiliser à leurs fins de recherche.

Cependant, depuis les années 1960, cette espèce a été désignée menacée. Ce qui en principe prévient leur utilisation à des fins scientifiques, à moins que ce ne soit d’une manière favorisant le rétablissement de l’espèce. Des représentants des groupes de protection des animaux soulignent les conditions de vie difficile des animaux de laboratoire, et le fait que les recherches utilisant les Sooty Mangabeys pourraient être réalisées avec d’autres singes ou encore se révéler infructueuses.

Un compromis pourrait entre conclu, sans recevoir cependant l’aval des groupes défenseurs des droits des animaux. En effet, le Centre de recherche Yerkes a subventionné en 2005 les activités d’un organisme basé en Côte d’Ivoire et œuvrant à la conservation des Sooty Mangabeys. L’organisme états-unien de la Pêche et de la Faune (U.S. Fish & Wildlife Service) étudie maintenant la possibilité d’émettre un permis de recherche, compte tenu de cette contribution du Centre Yerkes à la préservation des populations de Sooty Mangabeys.
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