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Thématique du mois : MIGRATIONS ET DEVELOPPEMENT


Éditorial de Viorica Chelban

Tu sais ce que je pense ? Que nous sommes heureux. Oui, toi et moi. Parce que nous sommes jeunes, parce que nous avons à notre disposition tous les moyens de communication, parce que la distance entre nous a été dépassée par l’intermède des technologies de communication, parce qu’aujourd’hui on promeut l’échange d’expérience et la mobilité des jeunes. Et quand même un autre type de mobilité devient de plus en plus populaire parmi les jeunes – la migration, sous tous les aspects : légale, illégale, immigration, émigration, le trafic des êtres humaines. Sur toutes ces questions, je te propose méditer.

Ces derniers temps, en Moldavie, le pays dans lequel je vis, l’un des pays ex-soviétiques, tous les jeunes ont eu le même rêve : émigrer. OÙ ? Ils ne le savent pas, mais quelque part où la vie est plus facile. Les jeunes partent. Pas parce qu’ils n’aiment pas leur pays, ni qu’ils aiment voyager, ni qu’ils ont besoin d’un échange d’expérience, ni parce que là-bas quelqu’un les attend. Parce que cela est la réalité, Moldavie ne réussie pas assurer toutes les nécessités des jeunes d’aujourd’hui. Et je suis sûr que ce n’est pas un exemple unitaire. Il y a tant de pays dans le monde qui « imposent » aux jeunes de partir pour pouvoir s’assurer leur futur et celui de leurs familles.

Dans l’aspect d’un développement durable, cette situation a deux aspects importants - l’un négatif, l’autre positif. Analysons-les !

Si on analyse la migration du point de vue d’un expert du marché du travail moldave, l’image externe créée n’est pas une image favorable. La transition vers l’économie de marché a déterminé la forte montée du taux du chômage parmi les jeunes. En 2004, les jeunes représentaient 21,5 % de la population active du pays. Ils constituent ainsi la partie la plus affectée par le chômage, ce qui signifie 30 600 jeunes en recherche d’emploi, soit 48,3 % du nombre totale de chômeurs. L’impact du chômage parmi les jeunes a entraîné la croissance du nombre de jeunes qui partent dans des pays étrangers. A la question : quel est le but de l’émigration ? 61 % des jeunes ont répondu qu’ils partent pour chercher un lieu de travail mieux rémunéré, 17,5 % ont répondu qu’ils partent pour toujours, 12,4 % partent pour étudier et seulement 8,1 % pour se reposer. Voilà comment se manifeste la mobilité des jeunes dans mon pays.

Récemment, on enregistre une situation absurde : il y a beaucoup de diplômés, de jeunes spécialistes qui n’ont pas de travail et, en même temps, une grande demande des spécialistes. Peu de jeunes restent dans le pays pour travailler. Ils migrent légalement, dans le cas le plus heureux, illégalement, dans la plupart des cas, et, dans les cas les plus graves, comme victimes des trafiquants d’hommes. Pourquoi les jeunes choisissent de travailler dans des pays étrangers même avec le risque d’être exploités, maltraités ? Parce qu’ils ne trouvent pas une autre alternative. Mais comment peut-on discuter d’un développement durable quand 60 % des électeurs sont des citoyens à la retraite ?! Et ce n’est pas parce que le taux de la natalité baisse, mais parce que la plupart des individus aptes à travailler ont émigré. Mais si nous voulons que la situation change dans mon pays et dans ton pays, je t’invite à trouver la solution correcte. Si nous partons du fait que la solution doit changer. Si tu restes chez toi, tu risques d’avoir moins que tes parents.

Mais voyons quelle est la belle partie des choses. Ne me regarde pas si étonné. Il existe une belle partie. Les jeunes qui partent dans des pays étrangers ramènent de l’argent pour le placer plus tard dans leur pays en ouvrant leurs propres affaires. Par exemple, le recensement, réalisé en octobre 2004 en Moldavie, a relaté que 10 % de la population ont « abandonné » le pays pour chercher un lieu de travail dans des pays étrangers. Les transferts d’argent étranger ont constitue 18 % du PIB (le Produit Intérieur Brut). Ces transferts ont été utilisés pour la consommation courante, éducation, santé et l’investissement dans les biens immobiliers.

Un autre point de vue est l’échange d’expérience. On ne peut pas parler d’un développement, spécialement durable, quand une société ne permet pas le flux d’information et les bonnes pratiques de l’expérience des autres pays. Et les jeunes qui viennent vivre dans d’autre pays, étrangers, développés sont les « messagers » qui apportent avec eux toute l’expérience des pays hôtes. Si on parle de migration, la migration légale, temporaire, les avantages sont de plus en plus faciles à identifier.

Imagine-toi qu’on l’isole chaque pays et interdit la mobilité des citoyens. A cause du manque de flux d’informations, la situation ne va pas changer. Initialement, s’installera une stagnation du pays, suivie par une régression un peu prononcée, puis plus prononcée, et enfin bien définie. Et ici apparaît un paradoxe : d’une part les immigrants créent beaucoup de problèmes pour les pays hôtes, d’un autre l’isolement du pays et l’interdiction de la mobilité, ce qui conduit finalement a une stagnation ou a une régression.

Je trouve qu’ici doit intervenir le concept du développement durable, par l’identification des tous les avantages de la migration et leur valorisation, la lutte contre ses formes illégales, et la promotion de la collaboration et de partenariats. L’interculturalité est aussi une des notions clés de ce concept.

Je ne dis tout cela pour accuser, pour t’accuser, pour créer un sujet de discussion, mais parce que la relation migration-développement durable est arrivée au point où la société contemporaine doit trouver la formule optimale pour sa mise en oeuvre. Réfléchissons ensemble !
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