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Une Somalienne récompensée pour sa lutte pour les droits des femmes en Afrique



  • Défendre les droits des femmes est parfois un travail ingrat. Mais Farhiyo Farah Ibrahim, tout juste âgée de 25 ans, a trouvé dans sa lutte pour l'amélioration des conditions de vie des Africaines le courage de surmonter le grave ostracisme dont elle est l'objet. Son courage face au rejet de sa propre famille et de sa communauté a attiré l'attention des États-Unis : le 10 mars, elle a reçu le Prix international du courage féminin.
    Ce prix, qui existe depuis deux ans seulement, est le résultat du désir de la secrétaire d'État Condoleezza Rice de récompenser les femmes qui, dans le monde entier, font preuve d'un courage et d'une perspicacité exceptionnels dans la promotion des droits et de l'émancipation des femmes. Sept autres femmes ont reçu le Prix 2008 du courage féminin lors d'une cérémonie organisée au département d'État. Elles ont été retenues parmi 93 candidates nommées par les ambassades des États-Unis dans le monde entier.

    Mme Ibrahim est arrivée au Kénya en 1992, alors qu'elle était enfant, après que les membres d'une milice clanique eurent tué son grand-père et violé sa mère en Somalie. Elle a grandi dans le camp de réfugiés de Dadaab. Elle est arrivée jusqu'en quatrième, mais à dû interrompre ses études pour soutenir sa famille.
    En 2002, elle est devenue conseillère en matière de santé génésique pour le Conseil national des églises du Kénya. Elle a été accusée de conversion au christianisme. Elle s'est ensuite lancée dans une campagne contre les mutilations génitales féminines et a remporté une modeste victoire lorsque sa mère a accepté de ne pas soumettre sa plus jeune soeur à cette procédure. Mais la fillette a été victime d'une agression sexuelle et forcée de quitter l'école.
    Mme Ibrahim s'est ensuite attaquée à la promotion de l'utilisation des préservatifs et du dépistage volontaire du VIH/sida. Son père l'a accusée d'amener la honte sur la famille avec son travail et, lorsqu'elle a refusé d'épouser un homme beaucoup plus âgé qu'elle, il l'a forcée à quitter la famille.

    Face à l'hostilité manifeste de sa communauté, qui la ridiculisait et l'attaquait en public, elle a dû quitter son emploi au Conseil national des églises. Elle a trouvé un emploi comme interprète à Dadaab.
    Malgré le climat extrêmement hostile dans lequel elle vit et travaille, Mme Ibrahim demeure une championne passionnée des droits des femmes, des fillettes et des réfugiées. Elle continue de s'élever contre les mariages forcés, la violence et l'excision dont sont victimes les femmes et les filles dans les camps de réfugiés du Kénya.

    Source : "Farhiyo Farah Ibrahim remporte le Prix du courage féminin que décerne le département d'État" par Jane Morse
    Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
    Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
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