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Politiques nutritionnelles: Le G7 reconnait le besoin de soutenir les autorités nationales.



  • Du G7 au G54 africains, devrait-on avancer vers la mise en place d’un système de redevabilité gage d’une action concertée des politiques ?

    Nul ne peut ignorer l’impact dévastateur des conflits et des crises sur la situation nutritionnelle. En Afrique comme bien ailleurs sur le continent cela se vérifie : la Faim a une incidence sur le développement durable, ce sont malgré tout, les ressources qui manquent le plus. Il faut soutenir les autorités nationales pour développer, mettre en œuvre et suivre les politiques nutritionnelles. Bien que les engagements financiers soient indispensables dans la mise en œuvre des plans d’action définie, ils restent insuffisants pour éradiquer la faim qui a besoin en plus du renforcement de la cohérence des politiques.

    le manque de suivi des décisions prises en amont.

    L’analyse 1000 days et Results for Development, initiée par la Banque mondiale a estimé à 7 milliards de dollars les investissements financiers annuels qu’il faille mobiliser pour atteindre une partie des cibles mondiales pour la nutrition sur la période 2016-2025. L’effet induit est de permettre aux acteurs du secteur de sauver environ 3,7 millions d'enfants et ainsi réduire de 65 millions le nombre d'enfants souffrant de retard de croissance d'ici 2025. C’est donc un fait : il faut d’avantage de financement pour faire face au défi nutritionnel dans le monde et en Afrique en particulier. La question est de savoir ce qui manque le moins. Et si la réponse se trouvait être le manque de suivi des décisions prises en amont. Un cadre de redevabilité serait l’instrument qui décrirait les mécanismes et les processus en place pour suivre, évaluer, faire des rapports et améliorer les résultats dans tous les aspects du travail ayant pour but d’exécuter la vision faim zéro en Afrique.

    Les experts du Bureau pour l’Afrique du Programme Alimentaire Mondial (PAM) de la FAO et leurs autres partenaires : IFAD, ACF et les gouvernements sont pourtant unanimes. Si rien n’est fait dans le sens de la mise en place d’actions concrètes et des engagements financiers, la sécurité alimentaire de millions de personnes restera le défi réel des États et Gouvernements pour les années à venir. Si rien n’est entrepris dans l’urgence de manière à prioriser la nutrition et à mobiliser des ressources supplémentaires pour veiller à ce que chaque enfant ait une chance égale dans la vie, bien des initiatives socio-économiques seront affectées.

    Innombrables sont portant ces initiatives et programmes qui voient le jour pour lutter contre l’insécurité alimentaire et leurs conséquences : la faim zéro en Afrique (FAO, IFAD, PAM) ; la Stratégie Africaine sur la Nutrition (CUA-DAS) ou encore comme c’est le cas de l’Etude sur le Coût de la Faim en Afrique (COHA-PAM), Action Contre la Faim (ACF) et ses interventions sur le terrain humanitaire etc. Les solutions proposées s’arrêtent pour bien des cas ou alors sont retardées fautes de ressources et de coordination d’actions. La dimension non négligeable des politiques de développement durables seraient encore et encore la mobilisation des ressources suivie d’une ferme volonte politique pour la mise en œuvre des stratégies définies.

    Un impact reel de la faim sur l’éducation et la productivité.

    « Lorsqu’un enfant souffre de sous-nutrition, les conséquences négatives de cette situation le suivent pour le restant de ses jours » affirme Mr. Thomas Yamga, Directeur du Programme Alimentaire Mondial, Bureau pour l’Afrique. En effet, l’Étude sur le Coût de la Faim en Afrique (CDFA) qu’il coordonne avec d’autres acteurs dont l’Union Africaine relève que : « les enfants souffrant de retard de croissance passe 0,3 à 1,5 années de moins dans les systèmes éducatifs ». L’Etude rapporte également que « 37 à 60% de la population en âge de travailler a souffert de retard de croissance dans l’enfance ». Le retard de croissance est ici un indicateur pour analyser l’impact de la faim sur l’éducation et la productivité.

    Mais on n’arrive pas à cette productivité effective de manière unilatérale. Il faut intégrer les enjeux transversaux tels que les questions de paix et de sécurité. Rien ne se construirait sur le long terme si ces enjeux ne font pas l’objet d’une attention particulière. Un enfant qui accuse un retard de croissance est sujet à des redoublements scolaires ; il a moins de chance de rester dans le système scolaire et donc moins expose à un emploi décent et durable. Il peut ainsi développer des frustrations qui pourraient le pousser à s’isoler ou à être isolé de sa communauté. Et par effet induit de devenir un cas social.

    Au moment où l’Afrique de par la Commission de l’Union Africaine et ses partenaires se servent de l’Agenda 2063 comme guide vers son intégration rapide et le développement durable, le renforcement de l’utilisation des instruments existants est la tâche qui attend urgemment le prochain leadership de l’Union Africaine. Le meilleur à venir se trouve une fois de plus dans la volonté politique. Il faut voir dans toutes ses différentes approches l’importance du capital humain comme enjeux socio-économique et sécuritaire du continent.

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