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Le Forum des Nations Unies sur les forêts débat de la contribution des forêts à l'élimination de la pauvreté et à l'autonomisation des femmes



  • Le Forum des Nations Unies sur les forêts a tenu deux tables rondes sur le rôle et la contribution des forêts dans l’élimination de la pauvreté et l’autonomisation des femmes.

    Avec un chiffre d’affaires de 600 milliards de dollars, soit 1% du produit national brut (PNB) mondial, l’industrie forestière compte 13,2 millions de salariés et 41 millions d’employés dans le secteur informel.  Ce constat a fait dire à une ancienne Conseillère de la Banque mondiale que ce secteur comporte « un potentiel inexploité » pour la réalisation du premier objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à savoir l’élimination de la pauvreté.

    Dans le monde entier, ce sont 1,3 milliard de personnes qui dépendent des forêts et des arbres pour vivre.  Mais ces populations pauvres des régions forestières, généralement éloignées des marchés, n’ont ni les connaissances commerciales, ni les capitaux, ni les réseaux nécessaires pour tirer des revenus de leurs activités. 

    Pour changer la donne, l’experte a proposé de familiariser les décideurs politiques à la question de la pauvreté dans les zones forestières et d’accorder aux populations pauvres des titres fonciers « clairs et garantis » et des droits sur des forêts productives, tout en assurant la cohérence et la continuité des politiques. 

    Or, aujourd’hui, a relevé le Directeur exécutif de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), les politiques sont largement dominées par les récompenses aux « protecteurs » des arbres, alors que le monde s’achemine vers une pénurie de bois, une denrée, qui d’ici à 2040, ne devrait plus représenter que 6 milliards de mètres cubes par an.  Le Directeur a appelé à une « coalition d’acteurs intelligents » réunissant producteurs, gouvernements, secteur privé, vendeurs et consommateurs. 

    Pour combattre réellement la pauvreté, cette « coalition » serait donc censée résoudre l’équation de l’accès à l’éducation, à la santé, à l’eau potable, à la nourriture et au logement, sans oublier l’emploi et la sécurité, a douté le Secrétaire exécutif du Forum forestier africain.  L’élimination de la pauvreté, a-t-il argué, dépend de l’effort combiné de tous les secteurs de l’économie.  La foresterie seule ne pourra rien, d’autant moins que faire des forêts une source fiable de revenus à large échelle est un exercice périlleux, compte tenu des effets multiplicateurs de la déforestation sur la pauvreté, a alerté, à son tour, une chercheuse du Center for Global Development (CGD).  C’est précisément la raison pour laquelle le Directeur de l’OIBT a attiré l’attention sur les mesures prises dans six pays pilotes pour créer des forêts de production.

    Les femmes aussi doivent pouvoir exploiter les ressources forestières, contribuer à la croissance économique et créer des emplois, a plaidé la Chef de l’équipe chargée des forêts de l’Institut international pour l’environnement et le développement (IIED).  Il ne suffit pas de promulguer des lois, comme celles sur l’accès à la terre, il faut voir si ces lois ont un réel effet et si les femmes participent véritablement au processus de prise de décisions politiques et à la chaîne de production. 

    En Jamaïque par exemple, sur 157 postes professionnels et techniques au Département des forêts, 62 sont occupés par des femmes, a indiqué la Directrice générale et conservatrice des forêts dudit Département.  Celle du Réseau des femmes africaines pour la gestion communautaire des forêts (REFACOF) a assigné trois tâches aux gouvernements: mettre en place un cadre politique et juridique, promouvoir l’accès à des infrastructures adéquates et créer des mécanismes de financement.  Il faut renforcer les connaissances des femmes dans la gestion des forêts, a enchaîné l’Ambassadrice de l’Organisation des femmes pour l’environnement et le développement auprès de l’ONU (WEDO), car leur participation est essentielle pour avoir le changement transformateur nécessaire à une mise en œuvre réussie du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a insisté la Conseillère pour les politiques de développement durable à ONU-Femmes.

    Compte rendu de l'ONU

    [ODD2030-15], [ODD2030-05]

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