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Le développement durable : Une perception à deux vitesses



  • C’est au début de l’an 2000 que le monde prend conscience de l’urgence de préserver l’environnement, vu la vitesse alarmante que prenait le réchauffement climatique de la planète. Bien sûr pour les intellectuels, le rapport de Brundtland avait déjà sensibilisé les décideurs sur la situation actuelle de la planète et conjointement les pays membres de l’ONU avaient décidé de prendre des mesures afin de préserver l’environnement dans lequel nous vivons. La notion de développement durable a vu le jour, et les organisations non gouvernementales des différents pays ont entamé des actions afin de sensibiliser sur l’éducation au développement durable.

    Il ne s’agit plus d’une affaire de pays isolé, mais un problème planétaire, avec des colloques çà et là organisés où les dirigeants du monde ont décidé de limiter la pollution de l’environnement. L’Afrique a été indexée, mais pour des observateurs avertis il serait question de préserver la mine aux œufs d’or car les pays produisant plus de pollution ne sont pas en Afrique, il s’agirait de ne pas gaspiller des ressources que les africains n’utilisent même pas. Mais c’est quoi le développement durable, pour des pays où il y a encore un problème criard d’éducation et de scolarisation, voire d’accès aux services sociaux de base ?

    Le développement durable peut être défini comme un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, selon Mme Gro Harlem Brundtland, premier ministre norvégien. De cette simple définition nous vient une pensée : comment assurer un accès à l’eau potable et à l’alimentation, à la santé et à l’éducation pour tous, comment assurer la protection de la biodiversité et lutter contre le changement climatique, et préserver les ressources naturelles pour les générations à venir si ces questions n’ont même pas encore trouvé des réponses pour la génération actuelle ?Voilà dans quel contexte se trouve l’Afrique en général et le Cameroun en particulier avec des zones enclavées, des jeunes qui n’ont pas accès à l’éducation, des villes qui n’ont pas de sociétés de recyclage et de traitement des déchets.

    Parler de développement durable c’est juste dans les colloques, séminaires, livres et cahiers mais au quotidien, les ordures sont jetées dans des cours d’eau, les même cours d’eau où viennent se baigner des jeunes enfants et où des femmes font la lessive voire même lavent les fruits et autres produits destinés à la consommation. Comment dans cette ambiance ne pas développer des maladies mortelles ? Il est ainsi fréquent d’observer dans ces zones où il n’y a pas de structures de traitement d’ordures ménagères des maladies telles que la fièvre typhoïde, le paludisme, les vers, le choléra, les levures…

    Le développement durable semble donc être le mot que d’autres personnes utilisent car si l’on parle dans les pays développés de recyclage, de tri, de bioénergie, dans certaines villes africaines par contre, les fruits et les vêtements sont encore jetés à même le sol, les emballages plastiques non biodégradables continuent d’être utilisés et balancés à tort et à travers dans des flaques d’eau, d’autres attitudes et comportements regrettables sont adoptés. On observe alors une pollution sournoise mais que personne ne dénonce et que le gouvernement laisse perdurer en faisant semblant d’entreprendre une remédiation sans continuer sur le long terme et sans engager de réelles actions sur le terrain pour un changement des mœurs.

    Les organisations non gouvernementales entreprennent depuis plusieurs années déjà des actions de sensibilisation et d’éducation au développement durable ; les gouvernements africains devraient en faire autant sinon plus, en éduquant les populations pour les amener à préserver la vie et l’environnement, ce qui à coup sûr contribuerait à la résolution des problèmes sociaux et sanitaires.

    Par : Agnès Béatrice BIKOKO et Paul OMBIONO

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