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L'ONU achève son Sommet sur le développement durable par l'appel de nombreux dirigeants à renforcer la Convention sur le climat



  • L’Assemblée générale a achevé, ce soir, sa réunion plénière de haut niveau de trois jours au cours de laquelle les 193 États Membres ont adopté un programme de développement durable destiné, d’ici à 2030, à « transformer notre monde »*.  Plusieurs chefs d’État et de gouvernement ont, au cours de cette dernière journée, appelé à renforcer la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, lors de la Conférence des États parties (COP 21), en décembre, à Paris.

    Avec l’achèvement du cycle de 15 ans des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), une nouvelle ère s’ouvre en effet avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui comprend 17 objectifs et 169 cibles, et par lequel les États Membres se sont unanimement engagés, vendredi, à mettre fin à l’extrême pauvreté, à lutter contre les inégalités et les effets des changements climatiques.

    Prenant la parole à l’ouverture de la séance de cet après-midi, le Président des États-Unis, M. Barack Obama, a estimé possible, grâce à une action collective, de « briser le cycle de pauvreté ».  « Le cynisme est notre ennemi », s’est-il exclamé, avant de demander à tout un chacun de croire dans la dignité de la personne.  « Le développement est menacé par les changements climatiques », a également noté M. Obama, précisant que ce sont les pays les plus démunis qui en portent le fardeau le plus lourd.  Faisant sien « l’appel moral » lancé par le pape François quant à la nécessité de sauver la planète, deux jours auparavant à la tribune de l’Assemblée générale, le Président américain s’est dit confiant dans la capacité de présenter un front uni à Paris. 

    La prochaine Conférence sur le climat qui se tiendra en décembre à Paris a fait aussi l’objet de l’attention des chefs d’État et de gouvernement depuis vendredi.  Le Président français a ainsi invité les États Membres à y signer un texte qui engagera tous les pays sur des décennies.  Une absence d’accord signifierait la disparition de nombreux pays provoquée par le réchauffement planétaire, a averti M. François Hollande.

    « Nos obligations doivent être ambitieuses et cohérentes, conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée », avait déclaré plus tôt la Présidente du Brésil Dilma Rousseff.  Le Brésil, l’un des rares pays en développement à s’engager en faveur d’un objectif absolu de réduction des émissions de gaz à effet de serre œuvrera pour sa part, d’ici à 2030, à éliminer la déforestation illégale, à assurer la reforestation de 12 millions d’hectares et à restaurer 15 millions d’hectares de pâturages dégradés, a-t-elle indiqué.

    Le Président de l’Équateur, M. Rafael Correa, s’est félicité, pour sa part que son pays soit l’un des rares au monde à prévoir, dans sa Constitution, des droits spécifiques à la nature. 

    Le Président du Venezuela, M. Nicolas Maduro Moros, a lui aussi utilisé une image employée par le pape François, celle de « maison commune ».  Si l’on veut réaliser les 17 objectifs et les 169 cibles définis dans le nouveau programme de développement durable, il faudra construire un nouveau modèle économique et social, de nouvelles relations de pouvoir au cours des 15 prochaines années, a-t-il affirmé.

    Le Chef du Gouvernement grec, M. Alexis Tsipras, a souhaité que tous les forums compétents, y compris l’Assemblée générale, accueillent des débats au sujet de la restructuration de la dette publique et de son lien avec le développement.  M. Tsipras a invité la communauté internationale à s’éloigner de l’idée néolibérale selon laquelle les marchés sont le socle de l’économie.

    Par ailleurs, le Président sud-africain, M. Jacob Zuma, et de nombreux autres responsables politiques ont invité les pays développés à maintenir l’aide publique au développement (APD), la jugeant cruciale pour les pays les moins avancés (PMA). 

    Le Premier Ministre belge, M. Charles Michel, a indiqué que son pays s’engagerait à réserver 50% de son APD à ces pays.  Son homologue britannique, M. David Cameron, s’est dit fier que le Royaume-Uni ait réalisé l’objectif de consacrer 0,7% de son PIB au développement et a appelé les autres pays à suivre son exemple.

    Plusieurs dirigeants, dont le Président de Djibouti, ont également mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’appropriation nationale du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  « Les priorités nationales, les lois et spécificités sociales, culturelles, morales et religieuses de chaque État et de chaque société doivent être au cœur de la mise en œuvre du Programme », a déclaré M. Ismail Omar Guelleh.

    Le Premier Ministre italien, M. Matteo Renzi, a parlé du « drame absolu » qui se déroule actuellement en Méditerranée, « berceau de la civilisation devenu un lieu de souffrance indicible ».

    Enfin, le Président du Costa Rica, M. Luis Guillermo Solís Rivera, a convié les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dont les dépenses militaires sont les plus importantes au monde, et qui comptent parmi les plus grands producteurs d’armes, à « réorienter leurs dépenses vers le développement durable », affirmant « qu’il n’y a pas de meilleure formule pour assurer la sécurité de leurs pays que d’investir dans le développement durable dans le monde ».

    Parallèlement à cette réunion plénière de haut niveau, qui précède l’ouverture, demain, du débat général de l’Assemblée générale, se sont déroulés au cours de ces trois jours six dialogues interactifs dont les résumés ont été présentés aujourd’hui, en fin de séance.

    RÉUNION PLÉNIÈRE DE HAUT NIVEAU DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE (7e, 8e & 9e séances)

    Application et suivi intégrés et coordonnés des textes issus des grandes conférences et réunions au sommet organisées par les Nations Unies dans les domaines économique et social et dans les domaines connexes; Suite donnée aux textes issus du Sommet du Millénaire: Sommet des Nations Unies consacré à l’adoption du programme de développement pour l’après-2015: projet de résolution (A/70/L.1)

    Déclarations

    M. HEINZ FISCHER, Président fédéral de l’Autriche, a plaidé afin que la vingt et unième Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (Cop21), prévue à Paris en fin d’année, soit couronnée de succès.  Il a salué l’action du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui publie régulièrement des données scientifiques sur l’évolution du climat mondial.  Il a en outre annoncé que l’Autriche a proposé la candidature de l’un de ses ressortissants à la présidence du GIEC, invitant à cet effet les États Membres à lui accorder leur soutien.

    Le Président a par ailleurs relevé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 traçait la feuille de route pour la réalisation d’un monde durable pour tous.  Les objectifs de développement durable qui le constituent sont applicables pour tous et personne ne doit être laissé en marge, a-t-il déclaré.  Il a, dans cette optique, souligné l’engagement de l’Autriche à prendre ce message d’inclusion « très au sérieux », notamment à travers des politiques nationales idoines.

    Mme DILMA ROUSSEFF, Présidente du Brésil, a affirmé que le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030 exigeait une solidarité mondiale, la détermination de tous et l’engagement à s’attaquer aux changements climatiques, à la pauvreté et à créer des opportunités pour tous.  Elle a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la Convention sur le climat, tout en appliquant ses dispositions et en respectant ses principes.  « Nos obligations doivent être ambitieuses et cohérentes, conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée », a-t-elle déclaré, précisant que la Conférence de Paris présentait une occasion unique de répondre de manière commune au défi mondial des changements climatiques.

    La Présidente du Brésil a, à cet égard, cité un certain nombre de mesures prises par son pays en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre.  Ainsi, la déforestation de l’Amazonie a été réduite de 82%, tandis que les investissements portent sur l’agriculture à faible carbone.  Mme Rousseff a également annoncé que, d’ici à 2025, la contribution du Brésil à la diminution des émissions de gaz à effet de serre atteindra 37%, l’objectif étant d’arriver à une baisse de 43% d’ici à 2030, à garantir un partage de 23% des sources d’énergie renouvelables et à accroître de 10% le taux d’efficience électrique.

    À cet égard, le Brésil œuvrera notamment, d’ici à 2030, à éliminer la déforestation illégale, à assurer la reforestation de 12 millions d’hectares et à restaurer 15 millions d’hectares de pâturages dégradés.  Le Brésil, a-t-elle dit, est l’un des rares pays en développement à s’engager en faveur d’un objectif absolu de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Enfin, selon Mme Rousseff, les efforts en vue d’éliminer la pauvreté et de promouvoir le développement doivent être collectifs et mondiaux.

    M. RAFAEL CORREA, Président de l’Équateur, a salué le succès de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il s’est aussi félicité du fait que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 mette l’accent sur l’équité, ajoutant que cela devrait appeler à une meilleure redistribution des ressources de nature à prévenir les spéculations sur les ressources naturelles.  Il faut réduire les fractures sociales, répondre à de nouveaux défis, a-t-il préconisé.

    M. Correa a en outre exprimé sa satisfaction du fait que les objectifs de développement durable consacrent la protection de la planète.  À cet effet, il s’est félicité que l’Équateur soit l’un des rares pays au monde à prévoir, dans sa constitution, des droits spécifiques à la nature.  Il a également prôné une nouvelle logique économique qui ne privilégie pas seulement le gain matériel, déplorant le fait que notre monde favorise la libre circulation des biens, tout en empêchant le déplacement des personnes à la recherche d’un travail décent.  Le nouveau Programme de développement devrait accorder une place plus importante à l’examen de cette question, a-t-il conclu.

    M. DRAGAN %u010COVI%u0106, Président de la Bosnie-Herzégovine, s’est dit persuadé que le monde pourra être dans 15 ans une place de respect universel des droits de l’homme.  Il a appelé à continuer la promotion du rôle des femmes pour le développement de nos sociétés et a mis l’accent sur le lien très fort entre paix, stabilité et développement durable.  Il a assuré que son pays continuerait de travailler avec ses voisins et partenaires internationaux, dans un esprit de respect mutuel, au renforcement de la paix, de la stabilité et de la prospérité dans la région.  Il a également réaffirmé la volonté de son pays de réaliser les objectifs de développement durable d’ici à 2030, précisant que ces objectifs ne pourraient être réalisés que par le biais d’institutions démocratiques fonctionnelles.  Il a expliqué que c’est dans ce contexte que la Bosnie-Herzégovine vient d’adopter son programme de réforme 2015-2018. 

    Par ailleurs, le Président a estimé que l’investissement dans l’éducation, les institutions, les capacités technologiques et humaines était d’une importance capitale pour des pays en développement comme la Bosnie-Herzégovine, plaidant pour le renforcement du Partenariat mondial pour le développement durable afin d’en faire une plateforme d’échange de bonnes pratiques dans les domaines du financement, du commerce, des technologies et du renforcement des capacités.  En conclusion, il a exprimé l’espoir d’une conclusion positive de la Conférence de Paris sur les changements climatiques en décembre, avant de saluer l’importance du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement pour la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

    M. NICOLÁS MADURO MOROS, Président du Venezuela, a rappelé l’image employée par le pape François, il y a deux jours, à la même tribune de l’Assemblée générale, de « maison commune ».  Si l’on veut réaliser les 17 objectifs et les 169 cibles définis dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il faudra construire un nouveau modèle économique et social, de nouvelles relations de pouvoir au cours des 15 prochaines années, a-t-il estimé.  Il n’y a, selon lui, pas d’autre façon de procéder. 

    La révolution bolivarienne, inspirée par les idées de Simon Bolivar, et mise en œuvre par l’ancien Président Hugo Chavez, a consisté à assurer l’indépendance politique et économique du pays et à restituer les droits fondamentaux du peuple opprimé pendant des décennies.  M. Maduro Moros a plaidé en faveur d’une modification profonde des systèmes imposés par une pensée unique et libérale par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.  Il faut des modèles économiques qui rétablissent l’égalité et garantissent la liberté et la sécurité des peuples, a-t-il affirmé, avant d’évoquer la situation de conflits au Moyen-Orient, résultat, selon lui, de guerres impérialistes.  « Nous voulons une maison commune de fraternité, sans guerre, une maison commune des peuples », a conclu le Président vénézuélien.

    M. TOMISLAV NIKOLI%u0106, Président de la Serbie, a affirmé que son pays, en tant que membre du Groupe de travail à composition non limitée, avait activement contribué à la formulation du nouveau Programme mondial pour le développement durable.  Il a ajouté que la Serbie avait aussi participé aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur le financement du développement durable.  Le Président serbe a par ailleurs précisé que son pays en transition, à revenu intermédiaire et enclavé, portait le lourd fardeau de la présence d’un grand nombre de réfugiés et personnes déplacées sur son sol, suite aux conflits qui ont frappé la région.  Il a expliqué que l’afflux massif et incontrôlé de dizaines de milliers de migrants qui transitent par la Serbie dans l’espoir de se rendre dans l’Union européenne est un défi auquel les États Membres ne pourront trouver une solution que de manière collective.  Rappelant que le développement n’est pas possible sans paix et stabilité, le Président serbe a dit la nécessité d’investir dans les relations de bon voisinage dans sa région.  « Il n’y a pas d’alternative à la réconciliation et à la coopération », a affirmé M. Nikoli%u0107. 

    Par ailleurs, le Président Nikoli%u0107 a mis l’accent sur le taux élevé de chômage, la faiblesse du taux de croissance économique et la persistance de la spirale de la récession depuis la crise financière internationale.  Il a expliqué que la Serbie avait accompli de grands progrès en matière de consolidation  fiscale grâce au soutien du Fonds monétaire international (FMI), réussissant à réduire de 7 à 3% cette année la part de sa dette fiscale.  Il a également indiqué que son pays, dans le cadre de sa candidature à l’accès à l’Union européenne, avait harmonisé son cadre juridique avec celui de l’Union européenne, et entamé la réforme de son économie, la reconstruction de ses infrastructures, la promotion des énergies renouvelables et la protection de son environnement. 

    M. EMOMALI RAHMON, Président du Tadjikistan, a expliqué qu’en tant que pays pilote de la mise en œuvre des OMD, il attachait une grande importance à l’amélioration du processus de mise en œuvre du précédent programme de développement dans l’intérêt de la mise en œuvre du programme de développement durable pour l’après-2015.  Il a affirmé que son pays avait pris une part active à la formulation des objectifs de développement durable en conduisant une série de consultations nationales visant à prendre en compte les aspirations d’un spectre aussi large que possible de sa population dans le contexte du programme « l’Avenir que nous voulons ».  Il a indiqué que son pays développait une nouvelle stratégie nationale pour le développement à l’horizon 2030 ainsi qu’un programme de développement national 2016-2020 prenant en compte les objectifs de développement durable.  L’objectif principal de cette stratégie et de ce programme de développement était de parvenir au bien être de la population par le biais du développement socioéconomique durable, a-t-il indiqué. 

    Le Président a également estimé que les pays en développement ou à revenu intermédiaire ne pourraient mettre en œuvre les objectifs de développement durable sans un financement approprié.  Dans ce contexte, il a réaffirmé l’importance de l’aide publique au développement, en souhaitant que la question du niveau de l’APD soit réglée de manière urgente.  Il a souligné l’importance de revitaliser le commerce international en précisant que les investissements demeuraient le principal moteur de la croissance et la nécessité de promouvoir le transfert de nouvelles technologies respectueuses de l’environnement.  En conclusion, il a appelé à soutenir les efforts des pays ayant besoin d’une aide particulière, notamment les pays enclavés en développement montagneux et les pays les moins avancés (PMA). 

    M. ROSEN PLEVNELIEV, Président de la Bulgarie, a fait observer que pour la première fois de l’histoire, un document de portée mondiale place les êtres humains au premier plan, afin de ne laisser personne en marge du développement.  Il a indiqué qu’en tant que membre du « Groupe des amis de l’enfant et des objectifs de développement durable », la Bulgarie a œuvré en faveur de l’intégration des droits de l’enfant dans tous les domaines de développement, plaçant ainsi les enfants au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a aussi salué le fait que pour la première fois, les enfants et les jeunes ont été considérés comme des acteurs de tous les processus qui affectent leur vie.

    Le Président a ensuite relevé que les ODD définis sont ambitieux et ont besoin, pour être mis en œuvre, d’actions audacieuses.  Il a également indiqué qu’une responsabilisation nationale et internationale robuste doit être de mise, avec la participation des gouvernements, de la société civile, du secteur privé et des milieux universitaires.  Il a aussi précisé que la mise en œuvre de ce Programme de développement doit être guidée par les principes de responsabilisation, de transparence et d’inclusion.  Il a souligné que le suivi et l’évaluation de cette mise en œuvre doivent s’appuyer sur un ensemble d’indicateurs bien définis et sur des données statistiques probantes.  Le Programme n’est peut-être pas parfait, a-t-il reconnu, mais il s’agit d’un effort consensuel et « la seule solution viable est de confronter les défis qui nous interpellent », a-t-il conclu.

    M. JACOB ZUMA, Président de l’Afrique du Sud, a affirmé que des progrès avaient été enregistrés pour certains des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  En Afrique du Sud, a-t-il dit, il y a d’importantes améliorations, dans plusieurs domaines, comme ceux de l’éducation, de la santé ou de l’égalité entre les hommes et les femmes.  Pour M. Zuma, le triple défi de la pauvreté, du chômage et des inégalités, que se propose de relever le Programme de développement durable est le défi principal auquel s’attaquent le Gouvernement et le peuple sud-africains.  Les objectifs, a-t-il précisé, sont alignés sur ceux du Plan national de développement de l’Afrique du Sud, ainsi que sur le Programme de l’Union africaine à l’horizon 2063.

    Le Président Zuma a appelé les partenaires en développement à non seulement respecter leurs engagements actuels, mais aussi à faire en sorte que l’aide publique au développement demeure la source principale d’aide au développement de nombreux pays en développement.

    M. NURSULTAN NAZARBAYEV, Président du Kazakhstan, s’est félicité des réalisations de son pays dans le cadre des OMD, notamment le projet de conservation de la mer d’Aral.  Il a affirmé aussi que les objectifs de développement durable sont un tournant pour les pays et peuples du monde, un guide pour le développement mondial et la prospérité sur terre.  Sa mise en œuvre repose désormais sur chaque État, a-t-il dit.

    M. Nazarbayev a en outre plaidé pour la « renaissance de la route de la soie », saluant au passage un ensemble de travaux en cours qui visent à relier l’Asie centrale à l’Europe occidentale par des voies de communication modernes.  Il a par ailleurs déploré les dépenses militaires excessives de certains pays, invitant à cet effet la communauté internationale à soutenir l’initiative visant à faire que chaque pays contribue 1% de son budget militaire aux efforts de développement engagés par le système des Nations Unies.

    M. KLAUS WERNER IOHANNIS, Président de la Roumanie, a affirmé que la paix et la sécurité, objectifs des Nations Unies, ne peuvent être promues sans accorder une attention particulière au développement.  Le Président roumain a souligné que la crise actuelle des migrants et des réfugiés, en Europe, était une crise complexe, qui contient des aspects humanitaires, d’intégration et financiers.  Si l’on ne s’attaque pas à ce problème, chaque vague de migrants sera plus importante que la précédente, a-t-il prévenu.

    Chaque pays est responsable au premier chef de son propre développement, a insisté M. Iohannis.  La Roumanie, a-t-il dit, appuie l’idée selon laquelle le Programme de développement durable à l’horizon 2030 devra être appliqué par les institutions locales et répondre aux besoins des citoyens. 

    M. ALEXANDER LUKASHENKO, Président du Bélarus, a réaffirmé la nécessité de rétablir l’équilibre d’un monde multipolaire.  « Nous devons reconnaître que nous sommes tous différents et que chaque pays doit avoir le droit de choisir sa propre voie de développement », a déclaré le Président du Bélarus, précisant que le respect de la diversité était une condition indispensable au progrès commun et au succès de chacun.  « Une telle volonté d’équilibre sera de nature à restaurer la confiance dans nos relations internationales », a déclaré M. Lukashenko, en appelant les principaux acteurs internationaux à « se retrouver et à se parler ».  Il s’est dit convaincu qu’une approche qui tienne compte des différentes attentes nationales aurait permis de sauver des centaines de milliers de vies en Syrie, en Iraq, en Libye et dans d’autres pays, d’éviter la naissance de l’État islamique et la guerre civile en Ukraine. 

    Il a estimé que les Nations Unies ne devaient pas servir pour satisfaire les intérêts d’une seule nation et qu’une nouvelle prise de conscience de la diversité du monde serait de nature à rétablir la confiance entre les acteurs des relations internationales.  « Cette confiance retrouvée nous permettrait de nous réunir, de sauvegarder la paix et la sécurité et de trouver des réponses collectives à toutes les menaces et défis mondiaux », a conclu M. Lukashenko.

    M. MAITHRIPALA SIRISENA, Président du Sri Lanka, a déclaré que la protection des ressources naturelles était une priorité pour son pays, indiquant que son pays formulerait une politique nationale sur la consommation des ressources en tenant compte des objectifs de durabilité de son environnement.  Il a assuré qu’une attention particulière serait donnée au concept de bonne gouvernance environnementale et précisé que son gouvernement faciliterait la participation du secteur privé et de la société civile à la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

    Par ailleurs, le Président a estimé que le développement durable ne pourrait pas être mis en œuvre par un seul pays, affirmant que le Sri Lanka envisageait de développer un cadre de coopération avec l’ONU, des organisations régionales et d’autres pays afin de faciliter la mise en œuvre des objectifs de développement durable au niveau national.  Il a indiqué que son pays était engagé à la mise en œuvre des 13 objectifs de développement durable liés aux changements climatiques.  « En tant que pays à revenu intermédiaire », a conclu le Président du Sri Lanka, notre attention se concentrera sur la mise en œuvre de l’éradication de la pauvreté (ODD 1), de la sécurité alimentaire (ODD 2), de l’énergie (ODD 7) de l’éducation (ODD 4) de la disparité des revenus (ODD 10) et du développement urbain (ODD 11).  

    Mme MARIE LOUISE COLEIRO PRECA, Présidente de Malte, a déclaré que la communauté internationale devait mettre fin aux injustices sociales et aux inégalités qui freinent le progrès.  Mais comment pouvons-nous parler de progrès sans parler de la situation des femmes, des minorités sexuelles et d’autres laissés-pour-compte? s’est demandée la Présidente, réaffirmant l’importance du respect des droits de tous.  Elle a, en outre, invité les dirigeants du monde à être les « champions de l’inclusion » et à se faire les avocats de la paix et de la prospérité pour tous.  La Présidente a, par ailleurs, souligné que le Programme de développement durable à l’horizon 2030, adopté par l’Assemblée générale, devait donner lieu à un partenariat entre États et tous les autres acteurs pour sa mise en œuvre.  « Les pauvres n’ont que trop attendu et il est maintenant temps d’agir », a-t-elle conclu.

    M. ISMAIL OMAR GUELLEH, Président de Djibouti, a affirmé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 prenait en compte les lacunes et les défis observés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), notant les progrès tangibles obtenus par certains pays, dont le sien.  Il est essentiel en cette année importante pour le développement durable que les défis et les déficits qui ont ralenti la réalisation des OMD soient dûment corrigés, a-t-il estimé.

    À son avis, l’aide au développement est cruciale pour les pays les moins avancés.  Chaque objectif du Programme doit être accompagné de financements adéquats et d’indicateurs pertinents, a-t-il indiqué.  Le Président de Djibouti a également mis l’accent sur la nécessité d’assurer l’appropriation nationale du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Les priorités nationales, les lois et spécificités sociales, culturelles, morales et religieuses de chaque État et de chaque société doivent être au cœur de la mise en œuvre du Programme, a-t-il conclu.

    M. JAMES WANI IGGA, Vice-Président du Soudan du Sud, a fait valoir que son gouvernement avait la volonté de promouvoir le développement durable, mais les moyens lui en manquaient cruellement.  Il a rappelé que la longue guerre civile, qui a mené à la naissance du Soudan du Sud, avait eu pour origine le besoin d’exploiter les hydrocarbures, au détriment des terres humides très riches pour l’agriculture.  Le Vice-Président a affirmé que son pays était très riche en ressources minières non encore utilisées, mais, qu’il entendait emprunter le chemin d’un développement écologiquement viable.  À ce propos, il s’est félicité du fait que son pays n’émette pas de gaz à effet de serre, invitant par cette occasion la communauté internationale à prévoir des réunions internationales au Soudan du Sud.  Il a également estimé que les avancées en matière de développement national seraient encore plus prononcées lorsque son pays connaîtra une période de paix et de stabilité renforcées.

    M. MUHAMMAD NAWAZ SHARIF, Premier Ministre du Pakistan, a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était un programme de changement avec une vitalité inhérente et une large dimension sociale.  Il ne s’agit que d’un début, a-t-il affirmé, soulignant notamment l’importance du développement de synergies entre les priorités clefs, notamment dans les domaines de l’emploi, de la sécurité énergétique, de la réduction des risques de catastrophe, de la démographie et de la gouvernance, et de l’augmentation de l’accès à l’énergie et à l’infrastructure.  Des données crédibles et réalistes seront les moteurs du succès, a-t-il estimé, réclamant également un financement adéquat.

    Le Premier Ministre a, par ailleurs, mis l’accent sur l’appropriation de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Le Pakistan, a-t-il expliqué, a lancé une série de réformes de vaste portée pour étendre la base de ressources et endiguer les flux de capitaux illicites.  Une coordination et un suivi des procédures ont, en outre, été mis en place, a-t-il indiqué.  En conclusion, M. Sharif a plaidé pour qu’un accord juste et équitable soit signé à Paris, lors de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

    M. CHARLES MICHEL, Premier Ministre de la Belgique, a affirmé que « ce n’est plus l’heure des constats ou des rapports, mais celle d’agir », en mettant l’accent sur la réponse à apporter « aux besoins des générations présentes, sans hypothéquer les besoins des générations futures ».  Il a indiqué que son pays défendait l’approche fondée sur les libertés fondamentales, rappelant que l’égalité entre les femmes et les hommes, la liberté d’expression, la liberté d’opinion, la liberté de la presse et l’état de droit étaient la voie vers le développement et l’amélioration des conditions de vie.  Il a aussi souligné que sans paix et sécurité, les efforts de développement seraient toujours réduits à néant.

    Le Premier Ministre a en outre déploré les discriminations dont souffrent certains groupes, notamment les discriminations fondées sur le sexe ou l’orientation sexuelle, et lançant un appel au respect des droits des homosexuels.  Il a, par ailleurs, estimé que la digitalisation peut être un potentiel de développement, expliquant que le droit d’accès à l’Internet s’inscrit parfaitement dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a aussi promis que la Belgique s’engagerait à réserver 50% de son aide publique au développement (APD) pour les pays les moins avancés (PMA).  Il a souhaité qu’un large éventail de ressources soient également mobilisées par la communauté internationale en faveur de la mise en œuvre de ce nouveau Programme de développement.

    Mme SHEIKH HASINA, Premier Ministre du Bangladesh, a expliqué que son pays avait mobilisé ses ressources nationales et renforcé ses capacités aux fins de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  « Nous avons aligné nos politiques et stratégies de développement et nous nous sommes engagés dans un partenariat avec un large éventail d’acteurs locaux et internationaux », a-t-elle dit, en soulignant la volonté de son gouvernement de réduire les inégalités et de s’assurer que les actions entreprises bénéficient au peuple. 

    Outre la mise en œuvre des objectifs de développement durable adoptés vendredi, Mme Sheikh Hasina a souligné l’importance de parvenir à un accord mondial en décembre à Paris sur le changement climatique 

    M. KEITH MITCHELL, Premier Ministre de la Grenade, a estimé que l’ensemble de la civilisation humaine était arrivé à un carrefour, et se trouvait, grâce au Programme de développement durable à l’horizon 2030, sur la voie d’un monde plus vert, plus propre, plus juste.  Les habitants de Grenade, qui ont subi deux ouragans récemment, se voient de plus en plus comme des gardiens de l’environnement, a-t-il dit.  L’économie bleue de la Grenade est essentielle, a-t-il dit, soulignant que le tourisme côtier était un moteur de l’économie.  C’est la raison pour laquelle le pays s’est engagé à conserver 20% ou plus de ses ressources maritimes, a indiqué le Premier Ministre.

    M. Mitchell a également déclaré que son pays accueillerait en avril 2016 une conférence mondiale sur la croissance bleue, dans le but de placer les États océaniques dans une meilleure position pour obtenir des résultats positifs dans la perspective du processus d’examen de 2017, à Fidji, de l’objectif 14.

    M. DATO’ SRI MOHD NAJIB TUN ABDUL RAZAK, Premier Ministre de la Malaisie, a affirmé que l’éradication de la pauvreté qui est au cœur du Programme de développement durable à l’horizon 2030 constitue la priorité de la Malaisie au cours des dernières décennies.  La pauvreté a été fortement réduite en Malaisie, alors que l’extrême pauvreté n’y existe plus, a-t-il précisé.  Le Premier Ministre a par ailleurs annoncé que le plan quinquennal national de 2015-2020 serait consacré au renforcement des progrès du pays, dans le respect des principes du développement durable, et en privilégiant les ressources humaines.   

    M. MATTEO RENZI, Premier Ministre de l’Italie, a estimé que le moment était venu d’éliminer la pauvreté et la faim et d’assurer un meilleur environnement pour les générations futures.  Chaque nation est en mesure d’essayer de relever ce défi, a-t-il dit, insistant sur le fait que tout le monde avait un rôle à jouer.  L’Italie est prête à faire un excellent travail dans ce domaine, a-t-il déclaré.

    M. Renzi a également parlé du drame absolu qui se déroule actuellement en Méditerranée, berceau de la civilisation devenu un lieu de souffrance indicible.  La tragédie des migrants est le résultat de la pauvreté et de la guerre, du manque de développement et de l’extrémisme, a-t-il dit.  L’Italie est consciente de sa responsabilité morale avec l’Union européenne, a souligné le Premier Ministre, plaidant pour une stratégie coordonnée du règlement de ce problème. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 est un message d’espoir aux générations futures, a—t-il conclu. 

    M. HABIB ESSID, Premier Ministre de la Tunisie, a affirmé que son pays avait adopté une politique de développement à la mesure de l’évolution de la société, tenant compte des facteurs démographiques et environnementaux.  La Tunisie postrévolutionnaire a entrepris de profondes réformes politiques, démocratiques et en matière des droits de l’homme, a déclaré M. Essid.

    À son avis, les fléaux dont pâtissent bien des sociétés, comme le terrorisme, le manque de sécurité, les conflits confessionnaux et ethniques nécessitent un travail sérieux qui prenne en compte la notion de développement.

    M. ALEXIS TSIPRAS, Premier Ministre de la Grèce, a noté que la question qu’il revient de se poser aujourd’hui est « comment s’assurer que les erreurs du passé ne se répètent pas au cours des 15 prochaines années? »  Il a fait observer que les mêmes défis sécuritaires, économiques, sociaux et environnementaux de ces 30 dernières années restent toujours d’actualité.  Il a aussi affirmé que son pays faisait face à trois crises graves.  La première est la crise économique de la zone euro, une crise née des politiques néolibérales qui ont fait diminuer le PIB de la Grèce de 25%, a-t-il indiqué.  La seconde crise est d’ordre sécuritaire en raison de l’instabilité qui règne dans cette région, notamment en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et autour de la mer Noire.  Enfin, a-t-il dit, son pays est affecté par la crise des refugiés consécutive aux migrations de masse de centaines de milliers de gens à la recherche d’une vie meilleure en Europe.

    Il a, par ailleurs, affirmé que la question de la dette était un défi international au centre du système financier mondial.  Il a souhaité que tous les forums compétents, y compris l’Assemblée générale, accueillent des débats au sujet de la restructuration et du reprofilage de la dette publique, et son lien avec le développement.  M. Tsipras a, en conclusion, invité la communauté internationale à s’éloigner de l’idée néolibérale selon laquelle les marchés sont le socle de l’économie.

    M. FRANS TIMMERMANS, Premier Vice-Président de l’Union européenne, a estimé que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était plus universel que les précédents Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Il faut redéfinir nos sociétés, nos relations avec la nature, a-t-il dit, mettant l’accent sur la nécessité de revoir tout ce que nous faisons.  C’est à notre tour, pays développés, de sortir de notre zone de confort, de réfléchir à la manière de remanier notre économie pour la rendre circulaire, a affirmé M. Timmermans. 

    Il a également appelé à placer la durabilité dans tout ce que nous faisons.  Nous avons un monde à transformer et ce Programme nous montre comment le faire, a-t-il conclu.

    M. PETRO POROSHENKO, Président de l’Ukraine, a affirmé que son pays avait fait reculer du tiers le taux de pauvreté avant que l’agression russe ne vienne compromettre les statistiques.  « Il ne saurait y avoir de développement durable sans paix et liberté », a affirmé le Président.  Il a souhaité que le renforcement de la paix universelle et des libertés soit le moteur des actions entreprises dans le cadre de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  En raison de l’annexion russe de la Crimée et les combats dans le Donbass, l’Ukraine avait perdu environ le cinquième de son potentiel économique et enregistré les déplacements forcés de plus de 1,5 million d’habitants fuyant les combats dans l’est du pays.  Il a également indiqué que son pays dépensait tous les jours 5 millions de dollars dans le Donbass du fait de la crise qui y prévaut.  Cet argent aurait pu être orienté dans les projets de développement, a-t-il regretté.  « L’Ukraine aspire à la paix et déploie tous les moyens pour trouver une solution pacifique à la crise », a conclu le Président ukrainien.

    M. SERGEY LAVROV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a affirmé que certains États qui ne pouvaient pas réaliser les objectifs de développement devraient pouvoir bénéficier d’un appui international massif.  Il a notamment souligné la volonté de son pays d’utiliser les sciences et les technologies de pointe, comme les technologies de l’information et des communications (TIC), qui représentent une part intégrante du développement mondial, pour combler le fossé entre pays développés et en développement.

    La tâche principale est l’élimination de la pauvreté, a-t-il affirmé, mettant l’accent sur la nécessité de procéder à l’allègement du fardeau de la dette.  La Fédération de Russie demeure un partenaire sûr pour les pays en développement, a-t-il indiqué, notant la contribution de son pays à l’aide publique au développement.  Il a ajouté que son pays était favorable à la création d’un ordre économique mondial juste, afin de garantir une meilleure durabilité de l’économie mondiale.  M. Lavrov a appelé à des efforts plus réguliers pour réformer les instances économiques mondiales, en particulier le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

    Le Ministre russe des affaires étrangères a également souligné le rôle de chef de file de son pays dans la limitation des émissions de gaz à effet de serre, ayant réduit les siennes de 37% au cours des dernières années.  Il a mis l’accent sur la nécessité de parvenir à un accord en décembre, à Paris, lors de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.

    M. KHALID BIN MOHAMED AL-ATTIYAH, Ministre des affaires étrangères du Qatar, a plaidé pour la levée des obstacles à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a également estimé que les pays en développement soient prioritaires dans ce programme.  Affirmant que les partenariats sont essentiels dans l’optique du développement durable, il s’est prononcé pour la participation de tous les acteurs dans cette entreprise et émis le vœu que l’APD soit non politisée et sans contrainte pour les pays récipiendaires.  Il a rappelé que son pays a consacré 0,76% de son PIB à l’APD au cours de l’année 2014, estimant que le développement durable ne pouvait être réalisé sans la sécurité alimentaire, et en l’absence de paix, de sécurité et de stabilité, y compris dans le contexte des territoires occupés. 

    Mme DUNYA MAUMOON, Ministre des affaires étrangères des Maldives, a souligné les défis à relever, comme l’élimination de la pauvreté.  De même, a-t-elle dit, les femmes continuent à être payées 24% de moins que les hommes, tandis que les émissions de carbone augmentent toujours.  Elle a exprimé l’engagement de son pays à remplir les 17 objectifs de développement durable et les 169 cibles du programme. 

    Mme Maumoon a également souligné que les effets des changements climatiques constituaient une menace à la civilisation moderne et une menace pour la survie de certains États insulaires, dont le sien.  À son avis, les déclarations fortes dans ce domaine doivent être accompagnées d’instruments juridiquement contraignants qui devront être décidés, notamment, lors de la Conférence des États Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il s’agit de sauver les Maldives et 40 autres États côtiers, a-t-elle déclaré. 

    M. VIVIAN BALAKRISHNAN, Ministre de l’environnement et des ressources hydrauliques de Singapour, a fait valoir la vulnérabilité de son pays en tant que petit État insulaire en développement (PEID) et petit État tout court, tout en précisant que malgré des obstacles naturels, Singapour avait pu s’engager vers un développement durable et préserver son environnement.  Il a indiqué que deux facteurs majeurs expliquaient le progrès de Singapour: son pragmatisme dans sa gouvernance et les partenariats noués en vue de renforcer les capacités de ses habitants, une manière de pallier le peu de ressources naturelles du pays.

    Le Ministre a par ailleurs annoncé que son pays lancerait prochainement un nouveau programme de développement durable dans le cadre des activités du programme de coopération de Singapour, afin de soutenir la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a relevé que ce programme serait mis en place en collaboration avec des institutions onusiennes et avec la participation d’autres partenaires.

    M. IBRAHIM AL-JAAFARI, Ministre des affaires étrangères de l’Iraq, a affirmé que les inégalités économiques persistaient dans les pays en développement, en particulier dans les pays les moins avancés (PMA).  Il a mis l’accent sur la nécessité de relever le défi de l’insécurité internationale, en raison du terrorisme, de l’extrémisme et des conflits.  La communauté internationale, a-t-il dit, doit prendre en compte la situation particulière que connaît l’Iraq, confronté au terrorisme transnational.

    Le Ministre iraquien a appelé à renforcer les institutions spécialisées de l’ONU, dont le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), un effort indispensable pour relever les défis, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  M. Al-Jaafari a salué les pays amis de l’Iraq et les bailleurs de fonds, ainsi que les agences des Nations Unies spécialisées dans l’accueil des réfugiés, en particulier ceux qui fuient l’organisation Daech.

    M. ADEL AHMED AL-JUBEIR, Ministre des affaires étrangères de l’Arabie saoudite, s’est félicité que son pays appartienne au groupe des 20 plus gros contributeurs en matière de développement, selon les statistiques onusiennes.  Il a déclaré que le développement ne pouvait se réaliser sous occupation, citant ainsi la situation difficile de la Palestine et d’autres territoires arabes occupés.  Il a en outre fait valoir le droit souverain de son pays de refuser les conceptions en matière de famille qui ne sont pas en adéquation avec les préceptes de l’Islam, notamment le fait qu’un mariage n’unisse pas un homme et une femme pour fonder une famille.  Il a en outre réaffirmé l’engagement de l’Arabie saoudite à contribuer au succès de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

    M. SILVAN SHALOM, Vice-Premier Ministre d’Israël, a affirmé qu’en travaillant en partenariat, la communauté internationale avait pu faire des choses extraordinaires, mais que beaucoup restait à faire.  Le Ministre a souligné qu’Israël avait appris à utiliser chaque goutte d’eau, son pays étant devenu un chef de file dans la gestion de l’eau.  La vision d’Israël du développement durable vient du principe juif: « Être une lumière par élévation ». 

    Il ne faut pas perdre de vue dans nos sociétés les personnes qui se sont vues dénier leurs chances au développement, a-t-il déclaré, soulignant la nécessité de placer les femmes et les filles sur un pied d’égalité.  Le développement durable ne peut être assuré sans l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes, a-t-il dit. 

    En outre, M. Shalom a estimé qu’il ne pourrait y avoir d’espoir en un monde meilleur tant que des pays de la région continueraient d’investir dans la violence plutôt que dans leur propre peuple.  Il a dit espérer que le jour viendra où les dirigeants palestiniens placeront le bien-être de leur peuple au-dessus de la guerre avec Israël, le jour où ils cesseront de lancer de fausses accusations et entameront de réels efforts en vue d’améliorer la vie de leurs enfants et des générations futures.

    M. BARACK OBAMA, Président des États-Unis d’Amérique, a déclaré que, dans les nations développées, existait désormais une compassion véritable envers ceux qui sont dans le besoin, les peuples des pays développés ayant pris conscience de « la pauvreté abjecte » dans laquelle vivent tant de personnes.  Le Président américain a exhorté les États à ne pas se résoudre au scepticisme et à l’impuissance, des progrès considérables ayant été accomplis ces dernières années en matière de lutte contre la faim et de scolarisation des enfants.  « Soixante millions de vies humaines ont été sauvées de certaines maladies, et 1 milliard d’êtres humaines se sont extirpés de l’extrême pauvreté », a-t-il indiqué, soulignant que « le développement fonctionne ».  Pour M. Obama, il est possible, grâce à une action collective, de « briser le cycle de pauvreté ».  « Le cynisme est notre ennemi », s’est-il exclamé, avant de demander à tout un chacun de croire dans la dignité de l’individu. 

    Le Président Obama a rappelé que, quotidiennement, 11 garçons et filles mourraient de maladies « que nous savons prévenir », et que des millions de femmes et d’hommes vivaient avec 1,25 dollar par jour.  Il a assuré les Nations Unies que son pays s’engagerait pleinement dans la réalisation des ODD pour parvenir à l’éradication de la pauvreté et sauver ainsi « l’humanité qui nous définit ».  « Appuyer le développement, ce n’est pas faire la charité », a encore souligné M. Barack Obama, qui a notamment rappelé que les États-Unis demeuraient le premier bailleur de fonds en APD.

    « Comment obtenir de meilleurs résultats et mieux utiliser les ressources? » s’est demandé le Président des États-Unis.  Appelant à tirer les enseignements du passé, il a formé le souhait que le « nouveau chapitre du développement » qui « s’ouvre aujourd’hui ne soit plus l’otage des anciennes divisions entre pays développés et en développement.  Il a indiqué que son pays, qui s’est engagé à mobiliser plusieurs milliards de dollars dans le développement, devait être rejoint par les autres nations.  « Cette œuvre est celle du monde », a-t-il  déclaré.  M. Obama a attiré l’attention sur l’importance de rompre le cycle de la dépendance pour permettre aux individus d’être pleinement indépendants.  « Le nouveau chapitre du développement doit libérer la croissance économique, une croissance dans laquelle chacun ait sa place », a-t-il également souligné, en appelant à l’adoption de réformes destinées à attirer des investissements et à encourager la vocation de commercer et d’entreprendre.

    Le Président américain a par ailleurs désigné les menaces pesant sur le développement, notamment la mauvaise gouvernance qui doit être corrigée en combattant la corruption « qui siphonne des millions de dollars qui devraient financer des hôpitaux et des écoles ».  « Le développement est aussi menacé par les illégalités, un fléau auquel chaque pays fait face, y compris les États-Unis », a-t-il ajouté.  Concernant l’égalité entre hommes et femmes, il a affirmé qu’à son avis, le meilleur des indicateurs de succès pour un pays est celui qui mesure la manière dont il « traite ses femmes ».  Rappelant que quand les femmes sont éduquées et ont un emploi leurs familles sont plus saines et prospères.  M. Obama a estimé que les traditions ne sauraient être une excuse pour justifier l’inégalité d’accès des femmes à l’éducation et à l’emploi...

    Compte rendu intégral de l'ONU

    Source : ONU

    [PROCESSODD]

    [CdP21-climat]

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