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Les économies locales vertes montrent à l'Europe la voie à suivre pour Rio+20



  • S'exprimant à Malmö (Suède) à l'occasion d'un séminaire sur le rôle des collectivités locales et régionales dans la mise en place d'une "économie verte", Mme Bresso a exhorté l'Europe à continuer de montrer la voie à suivre en matière de développement durable et à obtenir un engagement politique renouvelé en faveur du développement durable. "J'ai participé au "sommet de la Terre" à Rio de Janeiro en 1992 et je suis encore impressionnée par l'élan que cette conférence a imprimé au concept de développement durable. Mais le monde est toujours aux prises avec des défis environnementaux importants et les bonnes intentions de 1992 ont le plus souvent échoué à se traduire par des mesures concrètes. C'est pourquoi le Comité des régions soutient l'appel à ce que la conférence Rio+20 adopte une feuille de route de l'économie verte qui définisse des objectifs et des indicateurs appropriés et propose des mesures pour les atteindre".

    La Présidente Bresso, qui représentera le Comité à Rio l'année prochaine en tant que membre de la délégation européenne, a ajouté que cette feuille de route devait être audacieuse et instaurer une nouvelle manière de quantifier le développement durable. Il faut notamment envisager des indicateurs autres que le PIB, qui "ne constitue pas une mesure adéquate de la capacité d'une société à gérer des problématiques telles que le changement climatique, l'utilisation efficace des ressources, la qualité de vie ou l'insertion sociale". La feuille de route devrait également comporter une section particulière consacrée à l'économie locale verte, engageant les Nations unies et les gouvernements nationaux à coopérer avec leurs collectivités locales et régionales et à les soutenir dans la transition vers ce type d'économie.

    "En sa qualité de commissaire à l'environnement, M. Janez Potočnik, en visite en Inde, déclarait il y a un jour à peine que "la transition vers une économie verte ne se produira pas d'elle-même. Des actions et des mesures de soutien seront nécessaires au niveau des villes, des régions ainsi qu'à l'échelle nationale et internationale". C'est pourquoi, au Comité des régions, nous pensons le moment opportun pour que Rio+20 propose la création d'un comité permanent pour les collectivités infranationales et locales qui constitue un forum permanent de consultation et de coopération en matière de développement durable.

    M. Ilmar Reepalu, maire de Malmö, est le rapporteur du CdR au sujet de Rio+20. Il préside la commission "Environnement, changement climatique et énergie" (ENVE) du Comité, qui a adopté hier son projet d'avis. "Je suis ravi que mon projet d'avis, qui présentera la position du Comité des régions en amont du sommet de l'an prochain, ait été adopté ici, dans ma ville. Malmö s'enorgueillit de ses réalisations "vertes" et je suis convaincu que les villes, les régions et les collectivités locales peuvent envoyer un message clair au monde en montrant qu'elles ne se contentent pas de parler du développement durable, mais qu'elles en font une réalité. Rien qu'en Europe, il y a des exemples remarquables - les capitales vertes de l'Europe, le pacte des maires - qui illustrent comment des avancées ont été réalisées sur le terrain au cours des 20 dernières années alors que les négociations internationales piétinent. C'est la raison pour laquelle les dirigeants européens doivent être au premier rang de ceux qui plaident pour une nouvelle approche de gouvernance à plusieurs niveaux, laquelle nous permettra dans 20 ans de nous retourner pour constater que de véritables résultats, quantifiables, ont été obtenus."

    Le projet d'avis de M. Reepalu, qui sera adopté dans son ensemble en décembre, vient aussi rappeler à point nommé aux ministres européens de l'environnement qui se réunissent la semaine prochaine à Luxembourg d'adopter la position du Conseil concernant les priorités de Rio+20. Le Parlement européen ayant lui aussi adopté son rapport le mois dernier, il est important que l'Europe veille à présenter un front uni à Rio et à ce que l'attention accordée par les États membres à la crise économique actuelle ne compromette pas les objectifs à long terme d'une plus grande durabilité. Comme il est indiqué dans l'avis, "la transition vers un mode de développement plus durable ne se résume pas à des obstacles à surmonter, mais elle recèle également d'énormes possibilités", en particulier pour les emplois verts et la croissance économique.

    Le projet d'avis met aussi particulièrement l'accent sur une autre question essentielle que doit traiter Rio+20: le problème grandissant de l'urbanisation rapide. Les zones urbaines abritent désormais 50 % de la population mondiale et représentent de 60 à 80 % de la consommation énergétique pour 75 % des émissions de carbone, ce qui a un effet sur le changement climatique et exerce de la pression sur les approvisionnements en eau potable et en énergie, sur la biodiversité et les écosystèmes, sans parler de la santé publique. 
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