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La CLCV s'inquiète de la banalisation des pesticides vendus en magasin



  • Une enquête menée par Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) début mai dans six enseignes montre que les pesticides continuent d'envahir les rayons. L'association a recensé les produits proposés dans trois grandes surfaces et trois jardineries, afin de vérifier si les informations obligatoires étaient bien présentes sur l'emballage.

    Rappelons que les emballages de ces produits sont encadrés par deux arrêtés : celui du 6 septembre 1994 qui fixe les indications obligatoires (nom commercial, numéro d'autorisation de mise sur le marché, nom des substances actives, précautions d'emploi, etc.) et celui du 6 octobre 2004 qui encadre l'utilisation des mentions. Ainsi, la phrase "emploi autorisé dans les jardins" est interdite pour les biocides les plus dangereux. Les termes tels que "biodégradable", "non toxique" ou "non dangereux" et toute allégation «pouvant donner une image exagérément sécurisante ou de nature à banaliser l'utilisation du produit» sont eux aussi interdits. De plus, cet arrêté impose des phrases de précaution pour les différents types de pesticides (cf. INC Hebdo n°1324).

    Seules 2 % des 21 marques étudiées ne respectaient pas ces règles d'étiquetage. Ainsi, la marque Kapo ne fait pas apparaître son numéro d'autorisation de mise sur le marché ni le nom commercial de ses spécialités, et les produits Cora ne font pas figurer le numéro de téléphone du responsable de la mise sur le marché. Pour autant, la situation ne satisfait pas la CLCV qui réclame qu'une nouvelle mention obligatoire soit apposée sur les emballages : les coordonnées d'un centre antipoison auprès duquel le fabricant a déposé la formule de son produit. "Nous sommes là en présence de produits fortement toxiques, explique l'association. D'ailleurs, le centre antipoison de Lille cite les pesticides comme la cinquième source d'empoisonnement". Elle conteste aussi le fait que les indications de dosage ne soient pas toujours exprimées en grammes par litre ou en millilitres par mètre carré. L'utilisateur ne sait alors pas comment doser le produit pour une petite surface.


    Plus généralement, l'association dénonce la banalisation, dans les magasins, de ces produits aux emballages attrayants. Chez la moitié des distributeurs visités, les insecticides et désherbants sont placés en dehors des rayons dédiés à ce type de produit. Ils peuvent se trouver n'importe où dans le rayon jardinage, voire à proximité des articles destinés à l'entretien des piscines. La mention "pesticide, nuit à la santé et à l'environnement" devrait, selon elle, être visible sur l'ensemble de ces produits. Elle considère que les pesticides les plus dangereux - ceux qui comportent les pictogrammes "inflammable", "corrosif", "comburant" ou les mentions "dangereux pour les chats et les chiens" ou "conserver sous clé et hors de portée des enfants" - ne doivent plus être disponibles en libre-service. Ils devraient être vendus dans un espace dédié où le client obtiendrait des conseils de prudence et d'utilisation.


    Source : Article publié sur le site Conso.Net (Institut National de la Consommation)
    http://www.conso.net/page/common.accueil./
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