Mediaterre
   

Environnement chimique, reproduction et développement de l’enfant



  • Colloque Afsset-IReSP-MEEDDAT

    Le colloque se déroulera sur une journée le 25 novembre 2008.
    Ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement Durable et de l'Aménagement du Territoire
    (MEEDDAT - 20, avenue de Ségur, 75007 Paris, France)

    Dans le cadre de la présidence française de l'UE, le MEEDDAT organise avec l'Afsset une journée de rencontre sur le thème " Environnement chimique, reproduction et développement de l'enfant ".

    Les perturbations du développement humain programmé par la pollution chimique constituent un domaine crucial pour les domaines de la recherche et de la prévention, ceci pour 5 raisons :
    1- Le développement foetal est constitué de périodes critiques. Les environnements chimique, physique et biologique peuvent influencer ce développement, souvent de façon dramatique, leurs effets étant fonction du temps d'exposition.
    2- Le développement foetal est fait de changements permanents ayant des effets à long terme.
    3- Lorsque les mécanismes maternels, foetaux et placentaires doivent s'adapter à des perturbations de l'environnement du foetus, cette compensation peut également engendrer des effets secondaires (effets essentiellement négatifs)
    4- L'exposition post-natale continue et les mécanismes de compensation qui lui sont associés, peuvent avoir des effets délétères plus tardifs.
    5- Les effets de l'environnement sur le foetus sont souvent différents de ceux observés chez l'adulte ou même chez le nourrisson, de plus ces effets peuvent varier entre les foetus de sexe féminin et de sexe masculin.

    Au vu de ces cinq constats, un certain nombre de recommandations peuvent être formulées : Les recherches sur l'étiologie des maladies humaines nécessitent de prendre en compte le développement précoce et de caractériser de façon appropriée les facteurs qui déterminent les fonctions des  organes et les risques d'affections ultérieurs. De telles associations peuvent être mises en évidence de façon plus nette dans des études prospectives à long terme. Dans ce but, des cohortes de femmes souhaitant être enceintes, de femmes enceintes, ou de naissances pourraient être utilisées.

    Des approches interdisciplinaires, l'utilisation de données sur l'animal, une meilleure connaissance des biomarqueurs ainsi que la prise en compte de l'hypersensibilité individuelle permettraient de mieux comprendre l'étiologie des maladies humaines. Ainsi, il est nécessaire d'améliorer la communication entre les disciplines scientifiques impliquées dans ces problématiques, mais aussi entre les scientifiques et les instances opérationnelles politiques.
    L'évaluation de l'exposition à un environnement chimique pourrait se faire sur une période du développement précoce. Les données d'exposition déjà collectées en routine pourraient être utilisées, lorsque cela est possible, dans les études épidémiologiques. De plus, le sang du cordon ombilical, les tissus du cordon, le lait maternel et d'autres échantillons biologiques pourraient être collectés pour évaluer les biomarqueurs de l'exposition et pour déterminer les modifications de l'expression des gènes.


    Les êtres humains étant exposés à de nombreuses substances chimiques au cours de leur développement et de leur vie, les maladies pourraient résulter d'expositions multiples. D'autres facteurs, comme la nutrition, des styles de vie spécifiques et l'environnement sociétal, doivent également être pris en compte pour expliquer des effets additionnels ou concomitants. La recherche devrait aussi s'intéresser à la variation génétique et aux interactions gènes-environnement pour expliquer la nature causale des expositions environnementales dans le respect des états de santé.
    Le facteur de risque constitué par les environnements chimiques nécessite de prendre en compte la vulnérabilité du développement précoce et les implications à long terme d'une programmation altérée sur des systèmes d'organes variés. Si pour mettre en évidence la toxicité des composés chimiques sur la reproduction, le développement neuronal et le système immunitaire des protocoles de test existent, ils ne sont pas utilisés fréquemment et les effets potentiels des ces toxicités ne sont donc pas pris en considération dans les décisions sur les niveaux de sécurité des expositions environnementales.
    Les preuves mises en évidence dans de nombreux travaux de recherche suggèrent que les efforts de prévention contre les expositions toxiques aux substances chimiques de l'environnement devraient se focaliser sur la protection de l'embryon, du foetus et des jeunes enfants qui représentent des populations très vulnérables. Etant donné l'omniprésence de composés chimiques dans l'environnement, les efforts doivent être renouvelés pour prévenir les dommages. Lorsqu'un retard dans la prise de décision peut entraîner la propagation des expositions toxiques et de leurs conséquences nuisibles à long terme, la prévention devrait être mise en place même en l'absence de preuves définitives de causalité. Les procédures actuelles devraient donc être modifiées afin de s'adapter à la protection des étapes de la vie les plus fragiles via une meilleure utilisation du principe de précaution.

    Dans ce contexte, nous jugeons utile d'organiser une conférence sur " Environnement chimique, reproduction et développement " regroupant chercheurs et décideurs européens et internationaux. Cette manifestation permettra de faire le point sur l'état des connaissances et de la recherche dans ce domaine, sur la réglementation actuelle et d'organiser un débat sur cette thématique.

    Partagez
    Donnez votre avis

    Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0