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L'impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans neuf villes françaises



  • L'Institut de veille sanitaire (InVS) a publié le 10 septembre une étude sur l'Impact sanitaire de la pollution atmosphérique dans neuf villes françaises. Cette étude réalisée dans le cadre du projet européen " Aphekom ", montre, pour la période 2004-2006, les conséquences sanitaires et financières de la pollution de l'air à Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, Le Havre, Marseille, Rouen, Strasbourg et Toulouse.

    Pour les neuf agglomérations totalisant 12 millions d'habitants, l'étude a porté sur l'impact sur la santé à court et long terme de la pollution de l'air.

    En effet, le respect des valeurs guide de l'Organisation Mondiale de la santé (OMS), permettrait :

    • pour les particules (PM10), d'éviter 360 hospitalisations/an pour causes cardiaques et 673 pour causes respiratoires.
    • pour les particules fines (PM2.5), d'entraîner un gain moyen d'espérance de vie à 30 ans de 3,6 à 7,5 mois selon la ville, ce qui représente au total plus 2 900 décès/an différés en moyenne. Ces impacts à long terme sont ceux dont la valorisation économique est la plus élevée, avec un montant annuel estimé de 4,9 milliards €/an.
    • pour l'ozone, de différer 69 décès/an et éviter 62 hospitalisations respiratoires
    RÉSUMÉ :

    La causalité des relations, tant à court qu'à long terme, entre exposition à la pollution atmosphérique urbaine et santé est désormais largement acceptée. L'existence d'études épidémiologiques quantifiant les relations entre le niveau d'un indicateur d'exposition à la pollution de l'air et le risque de survenue d'un événement de santé rend possible l'évaluation des impacts sanitaires de la pollution atmosphérique à l'échelle d'une agglomération. Cette démarche a été appliquée pour la période 2004-2006 à neuf villes de France métropolitaine dans le cadre du projet européen Aphekom. Les indicateurs d'exposition à la pollution atmosphérique ont été construits à partir des niveaux de polluants mesurés par les stations de fond des réseaux de surveillance de la qualité de l'air. Les indicateurs de santé ont été construits à partir des données du PMSI (hospitalisations) et du CépiDc (décès). Les relations exposition-risque pertinentes ont été sélectionnées sur la base d'une revue de la littérature. Les méthodes classiques de calcul de l'impact sanitaire ont été utilisées pour évaluer, sous différents scénarios de réduction des niveaux de polluants, le nombre de cas évitables (impacts à court et long terme) et le gain d'espérance de vie (impacts à long terme). Une valorisation monétaire de ces bénéfices sanitaires potentiels a été réalisée en utilisant une approche basée sur le consentement à payer pour la mortalité et une approche coût de la maladie pour les hospitalisations. Pour les neuf agglomérations totalisant 12 millions d'habitants, le respect des valeurs guide de l'OMS pour les niveaux d'ozone aurait conduit à différer 69 décès/an et à éviter 62 hospitalisations respiratoires. Pour les niveaux de particules (PM10), ce sont 360 hospitalisations par an pour causes cardiaques et 673 pour causes respiratoires qui auraient pu être évitées. Pour les particules fines, à long terme, le respect des valeurs guides de l'OMS aurait entraîné un gain moyen d'espérance de vie à 30 ans de 3,6 à 7,5 mois selon la ville, représentant au total plus 2 900 décès/an différés en moyenne. Ces impacts à long terme sont ceux dont la valorisation économique est la plus élevée, avec un montant annuel estimé de 4,9 milliards €/an. Ces résultats mettent en évidence la persistance d'un impact substantiel de la pollution de l'air sur la santé dans les villes françaises. Ils sont ainsi susceptibles d'encourager la mise en oeuvre de politiques publiques d'amélioration de la qualité de l'air au niveau local.

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