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Une ancienne ministre camerounaise inspire les femmes de son pays



  • Au Cameroun, Mme Aissatou Yaou montre que les femmes peuvent être de bonnes épouses et de bonnes mères tout en occupant des postes importants dans la fonction publique et dans le monde des affaires.

    Mère de quatre enfants et musulmane pratiquante, Mme Yaou est la première Camerounaise à avoir été à la tête du ministère de la condition féminine. Lorsqu'elle a quitté ses fonctions en 2000, elle était aussi la femme qui avait été membre du gouvernement le plus longtemps (seize ans). À l'heure actuelle, elle dirige la Société nationale d'investissement (SNI), une entreprise publique chargée d'encourager le développement socio-économique au Cameroun.

    Lorsque Mme Yaou a été nommée ministre en 1984, aucune Camerounaise n'avait jamais occupé un tel poste. Même ses diplômes prestigieux de deux universités françaises (Le Mans et Rouen) et d'une université californienne (Claremont Graduate School) ne constituaient pas à l'époque une garantie de succès dans son pays.

    Depuis lors, elle s'est servie de son expérience pour convaincre ses concitoyens d'ouvrir des portes aux femmes. Elle a organisé dans la province Nord de son pays une réunion avec des hommes sur l'importance de la scolarisation des filles, tâche difficile dans un pays où les mariages précoces sont la norme et où les enfants, en particulier les filles, restent la plupart du temps à la maison pour aider à faire les tâches ménagères.

    Se montrant en exemple, elle a révolutionné la scolarisation des filles dans les écoles primaires de la province Nord, où elle est née en 1951. En sa qualité de ministre de la condition féminine, puis de ministre des affaires sociales et de la condition féminine, elle a favorisé l'adoption de lois qui ont changé la vie des Camerounaises. Par exemple, elle a fait supprimer l'obligation pour les femmes d'obtenir l'autorisation de leur époux pour voyager et elle a établi des centres destinés à encourager les femmes à jouer un rôle actif dans tout le pays.

    En 1999, elle a organisée la " nuit de la femme camerounaise " qui a mis en évidence les réalisations d'une trentaine de femmes dans divers domaines, dont la politique, le sport, les médias, les affaires et la culture.

    Mme Yaou était à la tête de la délégation camerounaise lors de la Conférence de l'ONU sur la femme qui s'est tenue à Pékin (Chine) en 1995 et elle a créé ensuite plusieurs commissions chargées de faciliter la réalisation des douze objectifs prioritaires fixés lors de cette conférence.

    En 2000, elle a quitté son poste de ministre pour retourner à la SNI où elle avait occupé les fonctions de cadre supérieur de 1979 à 1984 et dont elle a été nommée la directrice générale en 2003. Sous sa direction, la SNI joue un rôle actif en vue de la création d'entreprises dans le secteur privé.

    Mme Yaou est également la présidente nationale de l'Organisation des femmes du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Auparavant, elle avait occupé les fonctions de secrétaire générale de la fondation Chantal Biya, organisation non gouvernementale dirigée par l'épouse du président du Cameroun et connue pour son rôle dans la lutte contre le sida.

    Les réalisations de Mme Yaou lui ont valu l'admiration des États-Unis. Elle a fait partie des femmes sélectionnées en vue de la remise en 2008 du prix décerné à des femmes de courage. Créé par la secrétaire d'État, Mme Condoleezza Rice, il y a deux ans, ce prix est attribué à des femmes qui ont fait preuve d'un courage et d'un leadership exceptionnels pour favoriser les droits et la promotion de la femme dans le monde.

    Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/

     

    par Jane Morse, sous le titre "Les États-Unis ont rendu hommage à Mme Aissatou Yaou en sa qualité de championne des droits de la femme." 

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