La précarité et la pauvreté touche encore de plein fouet le Bénin. Parmi les personnes les plus touchées par la pauvreté, les premières sont les femmes et les enfants. A Bonou, au sud-est du Bénin, le tiers de la population, composé surtout de jeunes et de femmes, vit avec moins de 1,90 dollar par jour c'est-à-dire en dessous du seuil de pauvreté. Face à ces innombrables défis, le PNUD, agence des Nations Unies pour le développement supporte financièrement et techniquement plusieurs projets pour venir en aide à la population locale. Dans la ville de Bonou, plusieurs projets sont en place, notamment celui qui part la transformation agro-alimentaire, permet aux femmes avec peu voire aucun revenus de devenir davantage indépendante financièrement et de par conséquent sortir de la précarité. Autrefois, les femmes béninoises cultivaient les terres, mais désormais, la production vivrière est peu rentable à cause de moyens de transformation agro-alimentaire non adéquats et de conservation des produits, et se reconvertissent ainsi dans le ramassage de sable. Toutefois, travailler dans les carrières de sable est très éreintant.
Ainsi, le Projet Commune du Millénaire (PCM) de Bonou est né. La commune de 45 000 habitants fait l'objet de plusieurs initiatives génératrices de revenus, apportant ainsi une aide cruciale à la région et à ses habitants. Le Projet Commune du Millénaire de Bonou a été initié par le Gouvernement béninois et financé pour la majeure partie par le Japon. Son objectif premier est de former en priorité les femmes en situation de fragilités comme les filles déscolarisées ou les filles mères avec peu voire aucune ressource, leur permettant ainsi de se prendre en charge et de surtout sortir de la précarité. Par le projet de transformation de produits abondant se trouvant sur place comme le poisson, l'arachide ou le manioc, les femmes peuvent travailler autre part que dans les carrières de sable et participer à la vie économique du pays. Par exemple, une vingtaine de femmes ont lancé une coopérative afin de transformer l'huile d'arachide et vendent leurs produits sur le marché ; ou dans le village d'Adido où une plate-forme multifonctionnelle a été installée pour la communauté, équipée d'une mini centrale solaire permettant la transformation agroalimentaire mais aussi de production halieutique, végétale et animale. Par ailleurs, les tâches traditionnelles comme le concassage et le broyage de céréales, de noix ou de fruits sont désormais mécanisés, permettant ainsi de gagner du temps et d'avoir davantage de temps à libre pour leur vie personnelle. Elles peuvent ainsi transformer environ 3 tonnes de maïs, 5 tonnes de manioc et 8 tonnes de noix de palme. Ce projet a permis a plus de 300 femmes de travailler en leur donnant un salaire décent. D'après Rachelle, une Volontaire des Nations Unies sur place, les femmes travaillant dans la carrière de sable toucherait environ 12 000 francs CFA soit l'équivalent de 18 euros par mois, alors que celles qui travaillent à la plate-forme dans le village d'Adido touche 40 000 francs CFA par mois.
Le développement rural est au cœur des politiques du Bénin et du PNUD. Par ces projets, les femmes accèdent à des revenus décents et leur permet ainsi d'ouvrir un compte en banque et de développer leurs capacités par rapport à la gestion budgétaire. Les femmes sont ainsi indépendantes financièrement et ont davantage de compétences qu'auparavant. L'inclusion financière est fondamentale pour l'autonomisation des femmes et le bon développement du pays. Cependant, malgré tous les efforts fournis, certains défis sont encore à relever. Les principaux challenges auxquels sont confrontés le pays sont d'abord l'accès à la matière première et ensuite le développement des micro-finances comme avec les micro-crédits ou la sécurisation d'un fond de roulement pour que les femmes puissent acheter en amont la production des agriculteurs des villages aux alentours.
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Crédit image : Sarah Bel & Elsie Assogba / PNUD
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