S'exprimant lundi lors de la séance d'ouverture du Forum mondial, la Vice-Secrétaire générale, Amina Mohammed, a souligné l'impact vital des données sur les vies, soulignant que de meilleures données et prévisions auraient pu éviter de nombreux décès dus à des catastrophes naturelles.
«S'il est clair que la révolution des données a un impact énorme, elle n'a pas profité de manière égale pour tout le monde», a déclaré Mme Mohammed, ajoutant que, pour atteindre les 17 Objectifs de développement durable (ODD), des données de meilleure qualité et plus grandes sont nécessaires.
« Avec des données précises, représentatives, inclusives et désagrégées, nous pouvons comprendre les défis auxquels nous sommes confrontés et identifier les solutions les plus appropriées pour le développement durable».
La cheffe adjointe des Nations Unies a présenté d'autres moyens permettant aux données d'améliorer la vie en soulignant notamment que « cela signifie que les étudiants peuvent s'informer des possibilités d'emploi et que les femmes peuvent se familiariser avec les lois qui les protègent de la discrimination. Cela signifie que les citoyens peuvent surveiller les performances de leurs gouvernements et demander des comptes aux décideurs. Cela peut renforcer la confiance dans les institutions publiques et révéler de nouvelles opportunités. »
« La révolution des données a un impact énorme, elle n'a pas profité de manière égale pour tout le monde », Amina Mohammed
Les Nations Unies, a déclaré Mme Mohammed, dirigent les efforts mondiaux pour intégrer les systèmes de données et d'information. L'Open Data Hub pour les Objectifs de développement durable, par exemple, est un outil qui fournit aux décideurs des données précises pour une politique et un plaidoyer éclairés.
Mme Mohammed a également mentionné le travail du Centre des données humanitaires des Nations Unies, basé à La Haye, qui accroît l'impact et l'utilisation des données dans le secteur humanitaire, garantissant que les travailleurs humanitaires du monde entier peuvent accéder aux informations dont ils ont besoin pour prendre des décisions rapides, éclairées et salvatrices.
Il existe un besoin urgent de financement des systèmes de données et statistiques, a déclaré Mme Mohammed, qui reste actuellement limité, ainsi que d'un soutien politique, technique et de plaidoyer dans tous les domaines.
«Les équipes de pays des Nations Unies du futur», a-t-elle déclaré, «doivent être dotées des compétences et capacités appropriées pour exploiter les opportunités offertes par tous les types de données et d'innovation, y compris les technologies émergentes telles que le Big Data, l'intelligence artificielle, la blockchain, la robotique et des drones. »
Mme Mohammed a conclu en invitant tous les innovateurs en matière de données à travailler avec l'ONU et à faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte.
Solutions innovantes pour améliorer les donnéesDans la capitale des Émirats arabes unis, les experts doivent lancer des solutions innovantes pour améliorer les données sur les migrations, la santé, le genre et de nombreux autres domaines clés du développement durable lors du deuxième Forum mondial des Nations Unies sur les données.
Organisée sur trois jours, la conférence comprend plus de 80 sessions et événements parallèles. L'occasion pour les principaux producteurs et utilisateurs de données et de statistiques de trouver des moyens de fournir de meilleures données aux décideurs et aux citoyens dans tous les domaines du développement durable.
S'exprimant avant la séance d'ouverture, Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l'ONU, a souligné l'importance cruciale de disposer de données de qualité pour atteindre les ODD.
Il est essentiel de disposer de données précises, fiables, actualisées et ventilées, Liu Zhenmin.
« Il est essentiel de disposer de données précises, fiables, actualisées et ventilées, afin de suivre le nombre sans précédent d’objectifs économiques, sociaux et environnementaux contenus dans le Programme 2030 », a déclaré M. Zhenmin.
« Au Forum mondial sur les données de l'ONU, je m'attends à ce que de nouveaux partenariats soient forgés, des engagements annoncés et un soutien renforcé », a-t-il ajouté.
La conférence a lieu deux mois avant l’adoption attendue par les États Membres du Pacte mondial pour la migration, premier accord mondial de l’ONU sur une approche commune de la migration internationale. A cette occasion, l’une des séances de haut niveau sera consacrée à l’amélioration des données sur la migration afin d’aider à définir de nouvelles stratégies permettant de mieux suivre plus de 258 millions de migrants dans le monde, y compris par le biais de sources de données en temps réel telles que les enregistrements d'appels.
Le financement des données et des statistiques, ainsi que les moyens de combler le déficit de financement et les lacunes en matière de données existant dans de nombreux pays seront au cœur des débats du Forum de cette année, à un moment où les pays en développement sont confrontés à un déficit de 200 millions de dollars par an et alors que plus de 100 pays ne disposent pas de données complètes sur l'enregistrement des naissances et des décès. Or, le manque de financement et de capacités est un sérieux problème pour de nombreux pays.
Parmi les autres questions à examiner lors du forum figurent la nécessité de disposer de données disponibles et la manière de faciliter le partage de données et l'intégration de nouvelles sources de données dans les statistiques officielles.
Le Forum lancera ou proposera un certain nombre de solutions pratiques, y compris pour l’utilisation de sources de données non traditionnelles telles que les enregistrements de téléphones portables et bancaires, les médias sociaux, les observations de la Terre et les données géospatiales.
Les projets présentés comprennent l'utilisation d'images satellitaires à haute résolution pour cartographier la pauvreté, mesurer la fertilité des sols et améliorer la productivité agricole.
Certaines sessions examineront les avantages et les risques liés à l'utilisation de nouvelles sources de données pour le bien public, y compris les questions de confidentialité et de gouvernance.
Plusieurs initiatives se concentrent sur les moyens de mieux comptabiliser les minorités et les groupes vulnérables et d’améliorer les données relatives au genre, de veiller à ce que personne ne soit laissé pour compte et de garantir la protection des droits de l’homme. ; et comment les journalistes recueillant des données peuvent travailler avec les bureaux de statistique nationaux pour mieux informer le public.