La Journée internationale de la montagne, désignée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 2003 et célébrée le 11 décembre, souligne l'importance des montagnes pour la vie sur Terre. Le thème pour 2017, « Les montagnes sous pression: climat, faim, migration », attire notre attention sur certains des défis les plus critiques, auxquels sont actuellement confrontées les montagnes et les personnes vivant dans les zones de montagne. Il réaffirme également les rôles que remplit la Convention du patrimoine mondial afin de sauvegarder les zones de montagne protégées, ainsi que renforcer la résilience des populations montagnardes pour surmonter ces défis.
Face aux impacts du changement climatique, la Valeur universelle exceptionnelle et l'intégrité des sites de montagne du patrimoine mondial sont de plus en plus menacées. La publication « Horizon du patrimoine mondial de l'UICN 2 » souligne que les changements climatiques constituent la menace la plus immédiate pour le patrimoine mondial naturel. Au moins un quart de tous les sites naturels sont déjà confrontés aux conséquences du changement climatique. Il s'agit notamment du Parc national du Kilimandjaro en Tanzanie, avec le point culminant d'Afrique, des Alpes suisses Jungfrau-Aletsch, qui abritent le plus grand glacier d'Europe, et du Parc national de Huascarán au Pérou, situé dans la plus haute chaîne de montagnes tropicales du monde. Le changement climatique affecte non seulement leur biodiversité, leur géodiversité et d'autres caractéristiques naturelles exceptionnelles, mais rend également plus vulnérables les populations autochtones et les communautés locales, qui sont les gardiennes de ces paysages montagneux.
Les montagnes ont toujours inspiré les populations et sont souvent considérées comme sacrées. En 1993, le Parc national de Tongariro en Nouvelle-Zélande a été le premier paysage culturel inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, reconnaissant la signification culturelle et religieuse de ses montagnes pour le peuple maori et symbolisant les liens spirituels entre cette communauté et son environnement. La plupart des paysages de montagne sont formés à partir d’une longue interaction entre l'humanité et l'environnement naturel. Les Rizières en terrasses des cordillères des Philippines, sont un exemple remarquable de 2000 ans d'une telle interaction. La conservation de ces sites dépend de la richesse des savoirs autochtones et locaux, et des cultures et traditions des populations vivant dans ces lieux remarquables qui ont créé et entretenu ces paysages.
Les populations dépendent de montagnes, sites du patrimoine mondial bien conservés. Ces sites jouent souvent un rôle direct dans la fourniture de nourriture, d'eau propre et de plantes médicinales. Par exemple, Tien Shan occidental, un bien transnational qui s'étend du Kazakhstan, au Kirghizistan et à l'Ouzbékistan, est connu pour être un centre riche en biodiversité agricole, comprenant des arbres fruitiers et de nombreuses plantes cultivées rares. Ainsi, la conservation du bien contribue à renforcer la sécurité alimentaire de la région. Les biens de montagne du patrimoine mondial offrent également des outils innovants pour réduire la pauvreté et améliorer les moyens de subsistance durables des communautés locales, notamment en développant un tourisme culturel et écologique durable. La conservation des sites de montagne contribue également à la biodiversité et au bien-être des populations vivant en aval.
Les sites de montagne du patrimoine mondial peuvent contribuer de manière significative au développement durable, en préservant la biodiversité et les écosystèmes tout en contribuant aux bénéfices pour l’ensemble de la société. La politique de développement durable du patrimoine mondial, adoptée en 2015, a fixé des jalons pour ceux qui mettent en œuvre la Convention du patrimoine mondial, vers la réalisation de l'Agenda 2030, pour initier les actions nécessaires au niveau politique et sur le terrain. Nous devons agir ensemble pour sauvegarder nos précieuses montagnes pour le bénéfice de tous, avant que les changements en cours ne deviennent irréversibles.
Communiqué de l'UNESCO (1037 hits)
07/10/24 à 12h30 GMT