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La collaboration internationale entre scientifiques est devenue incontournable, selon l'UNESCO



  • En 2014, un article scientifique sur quatre a été cosigné par un collaborateur étranger, contre un sur cinq une décennie plus tôt, observe le Rapport de l’UNESCO sur la science : vers 2030, paru en novembre 2015.

    Cette moyenne mondiale cache bien des variations entre régions. C’est aux Caraïbes que le taux de collaboration internationale entre scientifiques est le plus élevé. Il est même passé de 59% à 82% de tous les articles produits dans la région entre 2005 et 2014.

    En 2014, 86% des articles scientifiques publiés dans les pays à faible revenu résultaient d’une collaboration internationale, contre 82% en 2005. Dans les pays à revenu intermédiaire (tranche inférieure), le taux était de près de 38% (contre 32% neuf ans plus tôt). Quant aux pays à revenu élevé, un article sur trois (34%) y comptait un co-auteur étranger, contre 28% auparavant.

    Bien que les taux les plus élevés de collaboration se trouvent dans des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire (tranche inférieure), il existe des exceptions à la règle. Ainsi, la Suisse, considérée par l’Union européenne comme « un champion de l’innovation », comptait un des taux les plus élevés au monde en 2014 : 72% (contre 59% en 2005). Ce taux est bien supérieur à celui de l’Union européenne (46% en 2014). Elle ne peut donc pas s’expliquer uniquement par la participation de la Suisse aux programmes de recherche européens.

    Le fait que 51% des doctorants en Suisse soient nés à l’étranger n’est sans doute pas étranger à ce phénomène. Plus de la moitié des docteurs et près de la moitié du personnel de recherche dans le secteur privé sont également nés en dehors de la Suisse. Par ailleurs, une étude de l’Eurostat (2010) citée par le Rapport de l’UNESCO sur la science a révélé qu’entre 5% et 29% des citoyens européens titulaires d’un doctorat avaient travaillé à l’étranger comme chercheur pendant au moins trois mois au cours de la dernière décennie. Le rapport cite une autre étude de 2009 cette fois ayant conclu que « la collaboration entre les universitaires invités et leurs collègues allemands se poursuivait après la fin de leur séjour ». Enfin, une troisième étude a montré que, dans six pays d’Asie-Pacifique, « les scientifiques qui « avaient été formés à l’étranger participaient activement à la collaboration internationale en matière de recherche ».

    C’est dans les États arabes d’Asie que la collaboration internationale entre scientifiques a fait le plus grand bond en avant entre 2005 et 2014 : de 44% à 77% des articles. Au cours de cette période, la productivité scientifique a bien progressé en Arabie saoudite et au Qatar, grâce notamment aux mesures incitatives mises en place pour attirer des chercheurs étrangers. Ainsi, ces dernières années, l’Université du roi Abdulaziz en Arabie saoudite a réussi à attirer plus de 150 chercheurs étrangers faisant l’objet de nombreuses citations. Le rapport observe que « ces enseignants sont censés mener des recherches en Arabie saoudite et collaborer avec leurs collègues saoudiens. Ce plan a permis [à l’université] de gagner des places dans les classements mondiaux, de stimuler la production globale de la recherche et de renforcer les capacités locales en matière de recherche-développement. Autre particularité, l’Arabie saoudite compte plus de doctorants inscrits à l’étranger que sur le territoire national. Le Qatar, pour sa part, a réussi à attirer plusieurs universités de recherche de renom vers la Cité de l’éducation, dont cinq universités américaines.

    Les régions qui ont les plus forts taux de collaboration internationale entre scientifiques après les États arabes d’Asie sont l’Asie centrale (où le taux est passé de 61% à 71% des articles), l’Association européenne de libre échange, dont la Suisse fait partie (de 58% à 70%), et l’Afrique (de 54% à 65%).

    En revanche, moins de la moitié des articles scientifiques ont un coauteur d’origine étrangère en Union européenne (de 36% à 46%) et en Amérique latine (de 39% à 42%).

    Les taux les plus bas sont à chercher du côté de l’Asie du Sud (26%) et du Sud-est (28%), où la Chine (24%) et l’Inde (23%) enregistrent des taux modestes de collaboration internationale. La création de la Communauté économique des Nations de l’Asie du Sud-est (ANASE) en 2015 devrait favoriser davantage de coopération scientifique entre ses pays membres.

    En règle générale, des petites îles insulaires en développement et les pays ayant des systèmes d’innovation immatures ont les taux de collaboration internationale les plus élevés. C’est le cas notamment des pays suivants, où plus de 90% des articles avaient au moins un auteur étranger entre 2008 et 2014 : Afghanistan, Angola, Burkina Faso, Bhoutan, Cabo Verde, Cambodge, El Salvador, Guatemala, Honduras, République démocratique populaire lao, Maldives, Mongolie, Mozambique, Myanmar, Nicaragua, Niger, Panama, Papua nouvelle guinée, Paraguay, République du Congo, Îles Solomon et Timor-Leste.

    Communiqué de l'UNESCO
    Télécharger le rapport de l'UNESCO sur la science, vers 2030

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