La 106e Conférence internationale du Travail (CIT) s’est achevée après deux semaines de discussion sur les principaux enjeux du monde du travail, notamment la promotion de la paix et de la stabilité dans les pays sortant d’un conflit, le renforcement de la gouvernance des migrations de main-d’œuvre et l’écologisation de l’économie.
La Conférence internationale du Travail a adopté une nouvelle norme de référence, la recommandation (n° 205) sur l’emploi et le travail décent au service de la paix et de la résilience, 2017 qui met à jour les orientations d’une ancienne recommandation adoptée en 1944 afin d’apporter des réponses aux situations de crise contemporaines liées aux conflits et aux catastrophes. Elle étend aussi son champ d’application à la reconstruction et au redressement pour inclure la prévention et la préparation.
La nouvelle norme offre un cadre normatif unique axé sur les mesures liées au monde du travail pour prévenir les conflits et les catastrophes et pour répondre à leurs effets dévastateurs sur les économies et les sociétés, en accordant une attention particulière aux groupes de population vulnérables, comme les enfants, les jeunes, les femmes et les personnes déplacées.
La Conférence a aussi adopté une résolution qui demande au Directeur général de l’OIT de prendre l’initiative pour renforcer les partenariats au niveau international afin de promouvoir la nouvelle norme.
«L’adoption d’une nouvelle recommandation sur l’emploi et le travail décent au service de la paix et de la résilience est très importante à plusieurs niveaux», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, dans son allocution de clôture de la CIT.
«Importante parce qu’elle montre, sans ambiguïté, que l’OIT est disposée et apte à actualiser ses normes, pour qu’elles soient plus robustes et pertinentes. Importante aussi parce que c’est une réponse vitale du monde du travail à des millions de personnes affectées ou déplacées par des crises ou des catastrophes. Non seulement nous sommes à leur écoute mais nous agissons pour elles, et avec elles».
Le Directeur général de l’OIT a également rappelé aux délégués les responsabilités de l’OIT dans le domaine des migrations de main-d’œuvre. Il a fait référence aux «graves lacunes de gouvernance qui autorisent les pratiques abusives et, trop fréquemment, une détérioration des comportements des citoyens et des discours politiques à l’égard des migrants et de la migration». Il a exhorté la communauté internationale «à ne rien céder face aux attitudes qui portent atteinte aux valeurs et aux normes de l’OIT et à fournir un appui et un leadership véritables pour la construction des systèmes de gouvernance (…) qui permettent à toutes les parties concernées de tirer profit de la migration».
M. Ryder a loué la «qualité des débats» et «les nombreuses expressions de soutien à l’Accord de Paris », rappelant à son auditoire qu’il n’y avait pas de «transition linéaire de l’économie brune à l’économie verte». Il a insisté sur la valeur du dialogue entre les gouvernements et les partenaires sociaux pendant cette transition: «Le tripartisme porte ses fruits».