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Des normes écologiques s'ajouteront aux critères du Compte du millénaire


Par Kathryn McConnell Rédactrice du « Washington File »

Washington - La Société du Compte du Millénaire (« Millennium Challenge Corporation » ou MCC) devrait, d'ici cet été, ajouter à sa liste d'indicateurs de performance des pays un critère relatif à la gestion de leurs ressources naturelles, a déclaré le directeur général de la MCC, M. John Danilovich, dans une allocution faite le 23 janvier à l'American Enterprise Institute, un centre d'études politiques situé à Washington.
Les pays candidats devront désormais incorporer cet indicateur environnemental dans leur soumission en faveur d'une aide pluri-annuelle du Compte du millénaire (MCA), a indiqué le haut responsable, ajoutant qu'il leur serait éventuellement possible, à titre de solution alternative, d'inclure un solide élément écologique dans l'un des indicateurs existants.
Société gouvernementale américaine indépendante chargée d'aider certains des pays les plus pauvres du globe, la MCC fonctionne sur le principe selon lequel cette aide est d'autant plus efficace qu'elle soutient une ligne d'action politique, économique et sociale qui favorise la réduction de la pauvreté grâce à la croissance économique. La MCC administre le Compte du millénaire, établi dans le but de promouvoir dans le monde en développement l'adoption de principes démocratiques et d'une saine politique économique en conditionnant les compléments d'aide américaine à des réformes visant la lutte contre la corruption et la stimulation de la croissance économique.
Les indicateurs actuels, élaborés pour la MCC dès sa création au début de 2004, sont des instruments « très fiables » permettant de déterminer la mesure dans laquelle le comportement d'un pays sur les plans politique, économique et social va effectivement dans le sens d'un développement économique durable et à large assise, a déclaré M. Danilovich.
La MCC est dirigée par un conseil d'administration qui, outre le directeur général, comprend le secrétaire d'Etat, le ministre des finances, le représentant pour le commerce extérieur, l'administrateur de l'Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) ainsi que quatre représentants du secteur privé.
Un organisme plus « agissant »
M. Danilovich a déclaré que la MCC s'efforcerait de devenir en 2006 un organisme plus « agissant » lorsqu'il s'agirait d'inciter les pays candidats à élaborer des propositions judicieuses de développement et qu'elle recherchait de nouveaux moyens d'accroître sa coopération avec le secteur privé.
Si la MCC est disposée à collaborer avec un pays qui « tient sérieusement à réduire la pauvreté », elle lui refusera son concours s'il s'écarte de ses objectifs déclarés ou continue sur la voie « de la corruption, de la gabegie et de l'instabilité », a souligné le directeur général.
« Nous n'hésiterons pas à dire « non » ou « ce sera tout » à un pays », a-t-il déclaré à la veille de son départ pour le Maroc et le Bénin qui ont tous deux soumis des propositions pour obtenir un financement du Compte du millénaire. C'est ainsi, par exemple, qu'en raison de la dégradation de la situation des droits de l'homme et du climat politique en Gambie, la MCC a décidé de surseoir à l'envoi dans ce pays d'une mission visant à déterminer si le programme qu'il propose réussirait effectivement à atténuer la pauvreté et si les fonds du Compte du millénaire y seraient utilisés judicieusement.
Cette mesure dite de « diligence raisonnable », c'est-à-dire de prudence, s'applique à tous les pays qui ont déjà été jugés admissibles à une aide éventuelle des Etats-Unis au titre du Compte du millénaire.
Deuxième exemple, la MCC a décidé de reporter sa décision relative à un financement pour l'Arménie en raison d'inquiétudes suscitées par des « irrégularités » qu'on aurait relevées durant le référendum constitutionnel réalisé en novembre 2005.
Pourtant, la MCC n'a pas claqué la porte à l'Arménie. Elle a expliqué au président de ce pays qu'il était possible de prendre des mesures « correctrices » afin de regagner la confiance de la MCC, si bien que, le 18 janvier, la MCC a décidé de recommander à son conseil d'administration d'approuver la demande arménienne de financement en faveur de l'amélioration de son système d'irrigation, d'une assistance technique et d'un soutien en matière de crédit.
Mieux expliquer la procédure de soumission
Ainsi, l'objectif de la MCC, a dit M. Danilovich, est de devenir un organisme qui « d'un côté, attend des résultats mesurables (de la part des pays bénéficiaires) et, de l'autre, a une stratégie de retrait en place ».
« Il s'agit en fin de compte de donner aux pays pauvres les moyens de sortir eux-même, par la croissance, du piège de la pauvreté, a-t-il souligné. Nous pensons que beaucoup de pauvres prospéreront, pour peu qu'on leur donne l'accès aux rouages de l'économie et que les stratégies d'enrichissement soient mises à leur portée. »
La MCC travaille actuellement avec 23 Etats « admissibles » et 18 Etats dits « du seuil », c'est-à-dire sur la voie de l'admissibilité. Elle a conclu et applique cinq accords de financement à ce jour, avec Madagascar, le Honduras, le Cap-Vert, le Nicaragua et la Géorgie, ainsi que deux accords « de seuil », avec le Burkina Faso et le Malawi, a indiqué le directeur général. On attend trois nouveaux accords dans un avenir immédiat et d'autres accords « de seuil » d'ici à la fin de 2006.
M. José Brito, ambassadeur du Cap-Vert aux Etats-Unis, a déclaré à cette même conférence de l'American Enterprise Institute que la MCC était « un programme unique en son genre et excellent, qui (...) aidera mon pays à consolider et à approfondir sa démocratie, à créer une société dynamique et à assurer une vie meilleure aux générations futures ».

(Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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