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Une amazone de la lutte contre la désertification


Grande, le verbe haut, elle ne passe pas inaperçu dans les couloirs du Palais des congrès de Madrid, entre les stands dressés à l’occasion de la COP8. Dans les bureaux affectés aux ONG, elle est très souvent sollicitée par les médias. Il faut dire que Madame Maïga Sina Damba est une habituée des Conférence des parties de la CCD. Elle n’en a raté aucune depuis la première COP tenue en 1997 à Rome. Elle court le monde pour dire sa conviction que la désertification est un phénomène réversible pour peu que la communauté internationale accepte d’investir un minimum de ressources dans la mise en œuvre de l’UNCCD.

Madame Maïga Sina Damba est Présidente de Association de Formation et d’Appui au Développement (AFAD) qu’elle a crée en 1994 dans son pays, le Mali. Cette association intervient dans une localité du Mali, pas loin de la frontière de la Mauritanie. C’est l’une des régions les plus désertiques du pays et dans cette zone, les populations vivent au quotidien les effets néfastes de la désertification et de la dégradation des terres. L’AFAD s’investit dans des domaines aussi divers que la promotion des droits humains, la lutte contre la pauvreté et surtout la lutte contre la désertification. Elle appuie des groupements féminins dans la création de pépinières, la promotion des nouvelles techniques de production comme l’irrigation. L’association vise à former les femmes à mieux produire pour assurer la sécurité alimentaire du village mais également pour lutter contre la pauvreté.

Madame Maïga Sina Damba connait donc bien le phénomène de la désertification. Elle est d’autant plus à l’aise pour en parler durant les COP. Cette femme de conviction a participé à la manifestation organisée par les ONG la veille de l’ouverture de la CP8 à Madrid. Elle souligne avec force que la société civile à initié cette manifestation pour dénoncer la léthargie, la bureaucratie et les lenteurs qui bloquent la mobilisation des ressources financières nécessaires à la mise en œuvre de la CCD. « J’ai participé à toutes les COP et 10 ans après, j’ai l’impression d’être revenue à la case départ » affirme-t-elle. C’est pourquoi dit-elle, les ONG se sont fortement mobilisées à cette COP pour interpeller la communauté internationale sur ses responsabilités face à un phénomène qui menace la vie de millions de personnes à travers le monde. Madame Maïga Sina Damba s’est fortement impliquée dans les activités menées par la société civile à Madrid (table rondes, expositions, side events etc.). Ces ONG ne veulent plus se taire face au manque de ressources qui bloque la mise en œuvre de cette convention. Dans le cadre de la CCD, plusieurs pays dans le monde se sont dotés de Plan d’Actions Nationaux pour l’Environnement (PAN). Mais depuis une décennie, la non disponibilité des ressources financières a relégué les PAN dans les tiroirs. « La réalité, c’est que les PAN sont actuellement en panne sèche » conclut Madame Maïga avec une colère contenue.

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