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Des avancées cruciales dans la conservation du patrimoine génétique des races d'ânes en cours d'extinction


La plupart des races d’ânes sauvages sont en voie d’extinction, comme l’âne sauvage d’Asie (Equus hemionus) ou l’âne sauvage d’Afrique (Equus asinus africanus), mentionnés dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). De nombreuses races d’ânes domestiques dans le monde sont menacées. En France, sur les sept races d’ânes, cinq sont en cours d’extinction avec moins de 100 femelles à la reproduction en 2015 (23 ânesses bourbonnaises, 34 ânesses Grand Noir du Berry, 40 ânesses normandes, 43 ânesses de Provence, 88 ânesses du Cotentin) et deux sont en danger d’extinction avec moins de 300 femelles à la reproduction en 2015 (136 ânesses des Pyrénées, 296 baudets du Poitou).


La préservation de ce patrimoine génétique est donc urgente, et passe notamment par la cryoconservation du sperme, des ovocytes et des embryons. La cryoconservation des ovocytes nécessite leur collecte sur des femelles vivantes. Celle des embryons nécessite leur production en grand nombre à partir de quelques femelles, ce qui n’est pas envisageable in vivo puisque ces animaux ne produisent qu’un embryon par cycle de 26 jours. Cette production en grand nombre est envisageable in vitro mais nécessite la collecte d’ovocytes sur des femelles vivantes. Cette collecte est donc une étape incontournable pour la conservation du patrimoine femelle.


Le personnel de la plateforme équine de l’UEPAO1 de l’Inra a réussi à mettre au point pour la première fois une technique de collecte d’ovocytes sur ânesses vivantes par ponction folliculaire transvaginale sous échographie, en accord avec le comité d’éthique en expérimentation animale Val de Loire. Au total, 92 ovocytes ont été collectés au cours de 22 ponctions, soit en moyenne 4,2 ovocytes par ânesse. Puis, les chercheurs de l’unité PRC1 ont adapté une technique de maturation in vitro d’ovocytes de jument aux ovocytes d’ânesses, permettant d’étudier pour la première fois la chronologie de la maturation des ovocytes d’ânesses. Il a pu être observé qu’il est possible d’obtenir 44% d’ovocytes d’ânesses matures après 34 heures de culture in vitro.


Ces travaux ont donc permis de développer une technique de collecte in vivo d’ovocytes d’ânesses par ponction folliculaire sous échographie et d’assurer leur maturation in vitro : deux étapes cruciales dans la conservation du patrimoine génétique des espèces en cours d’extinction.

Communiqué de presse

Source : CNRS

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