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Les dirigeants mondiaux lancent un signal politique clair pour lutter contre les changements climatiques



  • À deux mois de la Conférence de Bali, le Secrétaire général salue l’ouverture d’une nouvelle ère dans la lutte contre le réchauffement de la planète

    Plus de 70 chefs d’État et de gouvernement ont exprimé aujourd’hui, au Siège des Nations Unies à New York, leur volonté de s’attaquer aux conséquences des changements climatiques. « J’ai entendu un appel clair », s’est félicité le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lors de la clôture de cette rencontre, la plus importante réunion de dirigeants mondiaux jamais organisée sur ce thème.

    Estimant que cette Réunion de haut niveau marquait le début d’une nouvelle ère, le Secrétaire général s’est félicité du signal politique fort adressé aux négociateurs de la treizième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui doit se tenir à Bali, en Indonésie, en décembre prochain. Il a souligné la nécessité de trouver un accord d’ici 2012, qui marque la fin de la première période d’engagement du Protocole de Kyoto. « La Conférence de Bali doit ouvrir la voie à l’ère post-Kyoto », a renchéri M. Susilo Bambang Yudhoyono, Président de l’Indonésie, pour qui le succès de cette rencontre organisée dans son pays reposera sur la capacité de la communauté internationale à répondre à une double question: que faire entre maintenant et 2012, et qu’envisager pour l’après-2012?

    M. Ban a souligné le consensus qui a émergé, parmi tous les orateurs, sur le caractère incontestable du lien qui existe entre les changements climatiques et l’activité humaine. « L’heure du doute est révolue », a-t-il ainsi déclaré. Pour faire face à ce qui a été présenté comme un défi majeur pour le XXIe siècle, le Secrétaire général a rappelé le rôle moteur des Nations Unies dans la recherche de solutions et a souhaité que toutes les autres initiatives prises sur ce sujet soient compatibles avec les termes de la Convention-cadre. Par ailleurs, Srgjan Kerim, Président de la soixante-deuxième session de l’Assemblée générale, a souligné la dimension éthique et l’obligation morale que revêtait la lutte contre les changements climatiques. « Il n’y a pas de temps à perdre », a-t-il lancé aux dirigeants mondiaux.

    Selon les estimations du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), principal organe des Nations Unies chargé de l’évaluation des fluctuations climatiques, la planète pourrait connaître un réchauffement de 1,8 à 4ºC d’ici la fin du siècle, et entre 75 et 250 millions d’habitants du continent africain pourraient être touchés par une pénurie d’eau potable avant 2020.

    Le déroulement de la Réunion de haut niveau s’est articulée autour de quatre séances plénières thématiques, chacune dédiée à un aspect de la réponse à fournir aux effets négatifs des changements climatiques: adaptation et résilience; réduction des émissions et stabilisation du climat; le rôle de la technologie; et le financement.

    Au cours de ces discussions, la plupart des intervenants ont insisté sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière durable, d’améliorer les mesures d’adaptation face aux changements climatiques, de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement, et de favoriser les transferts de technologies.

    Le débat a par ailleurs révélé les inquiétudes de nombreux pays en développement qui ont souhaité que la lutte contre les changements climatiques ne mette pas en péril les objectifs de développement économique et d’éradication de la pauvreté. Le Président du Panama, Martin Torrijos, a notamment plaidé pour des ressources et des investissements supplémentaires afin d’assister ces pays. Le Ministre de l’environnement du Kenya a pour sa part demandé que le Fonds d’adaptation prévu par la Convention-cadre soit suffisamment financé et rendu opérationnel rapidement. Le Président de Madagascar, Marc Ravalomanana, a quant à lui proposé un partenariat écologique novateur entre les pays industrialisés et l’Afrique. Quant aux Chefs d’État du Cameroun et du Gabon, ils ont rappelé les sacrifices économiques que font les pays d’Afrique centrale en préservant de toute exploitation, au bénéfice de toute l’humanité, les forêts du Bassin du Congo, deuxième réserve forestière mondiale après l’Amazonie.

    De nombreux orateurs, dont ceux du Nicaragua, de la Malaisie et de la Gambie, ont par ailleurs appelé les pays industrialisés à faire face à leur responsabilité historique en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre. « Les pays en développement portent une part disproportionnée du fardeau des changements climatiques », a estimé le Ministre des finances de l’Inde. Dans ce contexte, plusieurs intervenants ont souhaité qu’un futur accord sur la lutte contre les changements climatiques s’appuie sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée, selon lequel chaque pays lutte selon ses capacités et son volume d’émissions.

    La Réunion de haut niveau a aussi mis en lumière la vulnérabilité particulière des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement. Le Président des États fédérés de Micronésie, M. Emmanuel Mori, a ainsi expliqué que les habitants du littoral commençaient à se déplacer vers les zones montagneuses des îles de son pays. Le représentant du Bangladesh a pour sa part indiqué que l’élévation du niveau de la mer pourrait provoquer le déplacement de 25 à 30 millions de personnes dans son pays et a souhaité que les droits des « réfugiés climatiques » soient reconnus.

    Le Président de la France, Nicolas Sarkozy, s’est lui aussi alarmé de la possible apparition de réfugiés climatiques. « L’inaction, ce serait accepter un point de non-retour », a-t-il martelé en ajoutant le risque d’une perte de 5 à 20% du PIB mondial par an. De plus, il a rappelé que son pays avait inscrit dans sa loi l’obligation de réduire le niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre de 75% d’ici à 2050. Condoleezza Rice, Secrétaire d’État américaine, pays critiqué par plusieurs orateurs pour n’avoir pas ratifié le Protocole de Kyoto, a assuré que son pays voulait promouvoir le développement des technologies propres, citant notamment les biocarburants et l’énergie nucléaire. Le Japon, pour sa part, a proposé l’élimination des droits de douanes sur tous les produits qui contribuent à réduire l’effet de serre.

    Le Secrétaire général de l’ONU avait souhaité associer à cette Réunion de haut niveau des représentants de la société civile, du secteur privé et des collectivités locales. C’est à ce titre qu’Arnold Schwarzenegger, Gouverneur de l’État de Californie, est venu vanter les mérites de son action pour définir des normes contraignantes pour les émissions de carbone et développer des technologies « vertes ».

    Source : ONU

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