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L'humanité au coeur des préparatifs de la première Conférence sur les océans



  • Le 20 février 2016, le cyclone tropical Winston de catégorie 5 a frappé la côte nord de Viti Levu, l'île la plus grande et la plus peuplée de Fidji, tuant au moins 44 personnes et clouant au sol les vols au départ et à destination de la nation insulaire de l'océan Pacifique.

    « Ce fut l'un des cyclones les plus forts qui ait frappé n'importe quel pays de l'hémisphère Sud », se souvient Semi Koroilavesau, Ministre fidjien des Pêches. « C'était catastrophique pour les Fidji et nous nous en remettons encore », ajoute-t-il sombrement.

    M. Koroilavesau est récemment intervenu lors d'une table ronde en marge de la première réunion préparatoire - convoquée par le Président de l'Assemblée générale au siège de l'ONU à New York - pour la première Conférence des Nations Unies sur les océans, co-organisée par les gouvernements de Fidji et de la Suède, du 5 au 8 juin 2017.

    « Notre océan se réchauffe et modifie le comportement de notre ressource principal, qui est le thon », a déclaré M. Koroilavesau soulignant l'importance de l'océan pour le peuple fidjien.

    « Le régime migratoire a changé en raison des conditions de l'eau. La dégradation de l'eau épuise également nos ressources et crée beaucoup de ravages dans notre océan », a-t-il dit au groupe de haut niveau, qui comprenait le Président de l'Assemblée générale, Peter Thomson ; la Vice-première Ministre adjointe de la Suède, Isabella Lövin ; et le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales (DESA), Wu Hongbo.

    « Fidji dispose d'environ 320 îles. L'océan est un élément important pour nous tant dans notre vie quotidienne et ... aussi comme voie de transport entre les îles », a déclaré M. Koroilavesau.

    Les préparatifs de la réunion de juin se concentreront sur plusieurs thèmes – à travers des discussions, réseaux et partenariats - qui, selon le Président de l'Assemblée générale, « jetteront les bases sur lesquelles reposera la Conférence sur les océans ».

    « Nos efforts aujourd'hui et dans les années à venir détermineront si nos enfants et ceux qui les suivront connaîtront la joie et la subsistance des océans qui nous ont été transmis dans notre jeunesse. Ne leur refusons pas cette richesse », a déclaré M. Thomson dans un message qui a fortement résonné avec le thème du mois de février – 'les peuples et les océans', en mettant l'accent sur les moyens d'existence, le tourisme, la sécurité alimentaire, le transport maritime et Commerce.

    « Que vous regardiez les stocks de poissons en déclin qui atteignent un point de basculement, ou le niveau d'acidification de l'océan ou si vous regardez la quantité de plastiques dans nos océans, je pense que toute personne raisonnable peut conclure que le temps presse et que nous avons besoin d'agir rapidement », a déclaré M. Thomson, lors de la réunion préparatoire.

    Le Programme développement durable à l'horizon 2030 et son objectif 14

    Le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, Wu Hongbo, a souligné le lien existant entre les océans et les populations, en particulier dans le contexte de l'Objectif de développement durable (ODD) 14, relatif à la conservation et à l'exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines aux fins du développement durable. « Lorsque nous parlons de l'ODD 14, nous pensons à la navigation maritime, nous pensons à la pêche maritime aux fins de l'alimentation, nous pensons à faire du tourisme, mais ce n'est pas tout. La santé de la mer et l'exploitation durable des ressources marines ont un impact direct dans la mise en œuvre des nombreux ODD », a fait remarquer M. Wu, appelant à des engagements volontaires pour la mise en œuvre de l'ODD 14.

    Notant que l'ODD 14 est à l'avant-garde du Programme de développement durable à l'horizon 2030, M. Wu a fait aussi le lien entre les océans et l'objectif d'éliminer la faim. « Nous recevons beaucoup de nourriture de la mer, nous devons donc protéger la mer », a-t-il dit.

    Outre l'alimentation et la nutrition, M. Wu a souligné la contribution importante des océans au bien-être général des populations et à l'atténuation des effets du changement climatique.

    « L'océan et la mer sont le régulateur naturel de notre climat et ils sont bons pour l'assainissement », a noté le Secrétaire général adjoint. « On dit que les océans absorbent un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Si nous perdons la mer et les océans, imaginez simplement quel genre de situation nous aurons », a-t-il averti, établissant également un lien entre les océans, l'emploi et la croissance économique.

    « Je pense que l'utilisation optimale ou durable des ressources marines donnerait vraiment un coup d'accélérateur à la croissance économique et créerait beaucoup d'emplois », a déclaré M. Wu.

    Engagements transformateurs

    Selon le Président de l'Assemblée générale des Nations Unies, Peter Thomson, les résultats de la Conférence sur les océans incluront un appel à l'action et un rapport de conférence qui constitueront le programme de travail pour la mise en œuvre de l'ODD 14.

    « Nous devons garder une vision claire. Nous devons universaliser nos efforts. Nous devons maintenir la dynamique pour des engagements transformateurs qui seront annoncés à la Conférence sur les océans de juin », a souligné M. Thomson lors de la première réunion préparatoire.

    M. Thomson attache une importance particulière aux résultats de la Conférence sur les océans qui, selon lui, constitueront un tournant dans l'histoire.

    « C'est l'occasion pour tout être humain de participer au rétablissement des océans. Pour tout être humain qui se soucie de la santé des océans », a déclaré M. Thomson, lors de la réunion.

    La Vice-première ministre suédoise, Isabella Lövin, considère la Conférence sur les océans comme une occasion de « partager des expériences, de partager les meilleures pratiques ». « Cette conférence sera le carrefour où nous pourrons partager ces connaissances, transférer des technologies et aider les pays en développement à avoir les capacités nécessaires parce que les océans nous connectent tous », a-t-elle dit.

    Mme Lövin a également exprimé sa préoccupation au sujet de l'exploitation non durable des ressources océaniques et de la pollution. « Si ces tendances se poursuivent, avec la surpêche, avec de plus en plus de pollution plastique dans nos océans, nous aurons plus de plastiques que de poissons dans nos océans d'ici 2050 », a-t-elle prévenu.

    Comme ses collègues, elle a lancé un appel urgent à l'action. « C'est vraiment, vraiment sérieux, c'est ce que nous devons faire maintenant pour nos enfants et petits-enfants » a-t-elle dit. « Nous devons agir maintenant et nous pouvons le faire. Nous n'avons aucune excuse pour ne pas le faire ».

    L'ONU a appelé à des engagements volontaires pour mettre en œuvre l'ODD 14 et a établi un registre en ligne. Les engagements volontaires, selon le Secrétaire général adjoint Wu, « soulignent l'urgence d'agir et de trouver des solutions ».

    Parmi les autres thèmes abordés chaque mois avant la Conférence sur les océans, on peut mentionner : pollution océanique (déchets marins, polluants atmosphériques terrestres, déchets maritimes, déversements d'hydrocarbures); biodiversité marine (surpêche, perte d'habitat marin, perte d'espèces); et les océans et le changement climatique (élévation du niveau de la mer, réchauffement de l'océan, acidification des océans, décoloration des coraux).

    Communiqué de l'ONU

    [ODD2030-14]

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