« Les scandales en série du secteur de la pêche ». L'article de Lamine Diouf sur le site Ndarinfo du 24 mai 2020 dénonce l'ampleur de la surexploitation des ressources halieutiques dans la Zone économique exclusive (ZEE) sénégalaise par des navires étrangers. En effet, les différents ministres de la Pêche et de l'Économie maritime optent pour les mêmes pratiques politiques d'attribution de licences à des navires de pêche étrangers, russes, européens, chinois pour pêcher dans les eaux sénégalaises. Les ressources halieutiques sont destinées à la consommation, mais aussi à la « production de farine de poisson ».
Les ressources halieutiques au large des côtes sénégalaises sont naturellement abondantes en raison du phénomène d'upwelling. Mais elles sont menacées par une pêche non réglementée comportant de nombreux accords illicites avec des navires étrangers et utilisant des chalutiers. Cela représente une menace pour la sécurité alimentaire des Sénégalais dont le plat national, le thiéboudienne est composé de poisson et de riz et les emplois des pêcheurs artisanaux.
L'ONG Greenpeace Afrique avait déjà averti le ministre de la Pêche et de l’Économie maritime, Alioune Ndoye en poste depuis novembre 2019 de « choix inappropriés des politiques menées », ainsi que de la « non-application des textes réglementaires et documents stratégiques » au détriment des communautés locales de pêcheurs. L'ONG et le Groupement des armateurs et industriels de la pêche au Sénégal (GAIPES) luttent contre « une probable attribution de 52 licences de pêche à des bateaux d'origine chinoise et turque » selon l'article.
Cette situation contraint les pêcheurs artisanaux sénégalais à demander des licences aux pays voisins comme la Mauritanie. Cela génère des tensions avec les garde-côtes mauritaniens malgré la signature d'accords avec le Sénégal. Le 4 février 2020 suite à l'arraisonnage de deux pirogues de pêche sénégalaises par des garde-côtes mauritaniens, une manifestation a éclaté dans le quartier de Guet Ndar à Saint-Louis.
Pour le Centre de recherche océanographique Dakar-Thiaroye (CRODT), les eaux sénégalaises connaissent une surexploitation des ressources halieutiques, notamment du merlu, du mérou blanc, du thon, de la sardinelle.
Pour lire l'article : https://www.ndarinfo.com/Les-scandales-en-serie-du-secteur-de-la-peche_a28783.html
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