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Comment un simple projet d’infrastructure a transformé la vie de l’une des communautés les plus isolées d’Haïti



  • Depuis plus d’un siècle, les habitants des Irois (ils sont actuellement 8 000 dans la ville elle-même, plus 20 000 dans les villages environnants) vivent de la pêche et de l’agriculture de subsistance dans les vallées étroites qui n’ont pas encore succombé à la désertification qui ronge le paysage haïtien. Les Cayes, la grande ville la plus proche dotée d’un hôpital important, est à quatre heures et demie de route pénible – à condition que les inondations, les glissements de terrain ou la boue ne rendent pas la route impraticable. Les visiteurs se risquent rarement à aller jusqu’aux Irois, et ceux qui le font doivent demander l’hospitalité au Père Vilsaint, le prêtre catholique local, car il n’y a pas d’hôtels. La ville ne capte pas les émissions des stations de radio locales. Il n’y a pas de téléphone et la seule électricité est produite par une minuscule génératrice qui alimente quatre ampoules au presbytère du Père Vilsaint. La nuit, une fois que la génératrice est coupée, c’est l’obscurité absolue.


    D’après Audlerne Aubourg, le jeune maire de la ville, au début de 2004, les Irois était la dernière grande commune (c’est ainsi que sont appelées les municipalités locales) de cette région à n’avoir aucune sorte de service d’approvisionnement en eau. Chaque jour, les femmes et les enfants devaient marcher – parfois des heures – pour aller chercher de l’eau dans de petits ruisseaux où ils remplissaient leurs seaux et leurs cruches. Dans la ville elle-même, quelques familles utilisaient des puits peu profonds qui produisaient un liquide saumâtre pollué par les latrines extérieures.
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