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Des rafles de régimes de noix de palme et de la fiente de poule utilisées par l'IRAD pour une fertilisation écologique du bananier plantain à la Dibamba (littoral-Cameroun) (littor



  • Visiblement, le gouvernement, à travers l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) que manage le Dr Noé Woin, ne ménage aucun effort pour développer et mettre à disposition des pratiques agricoles écologiques susceptibles de booster la production des produits alimentaires de grande consommation au Cameroun.

    C’est dans ce sillage que la Station IRAD Dibamba (région du Littoral) spécialisée à la recherche sur le palmier à huile est en train d’explorer un autre domaine, et non moins important pour la consolidation de la sécurité alimentaire au Cameroun, à savoir la recherche sur le bananier plantain.

    En effet, depuis septembre 2022, une superficie de plus de 19 000 m2 de champs semenciers de bananiers plantains pour plus de 3 000 plants est expérimentée, avec des résultats prometteurs, dans la structure opérationnelle de l’institut que dirige Dr Noé Woin.

    Et la principale innovation ici, c’est le recours aux engrais organiques, en l’occurrence les rafles de régimes de noix de palme (portion de 5 760 m2) et de la fiente de poule (portion de 13 320 m2). ‘’Bâtard’’, ‘’Big Ebanga’’ et ‘’Essong’’sont, pour l’instant, les variétés, mises en terre, issues de la très riche collection de bananiers et plantains du Centre africain sur bananiers et plantains (CARBAP) à Njombé (Littoral).

    D’après le technicien affecté à cette tâche, Martin Mbogning, contrairement aux parcelles dont l’usage des engrais chimiques est légion, celles aménagées à la la Station spécialisée de recherche agricole sur le palmier à huile (SSPAH) de la Dibamba sont soumises à la matière organique, qui de surcroît provient des activités parallèles de l’institut bras séculier de l’État en matière de développement agricole, en l’occurrence la recherche sur le palmier à huile et sur la production avicole.

    C’est ainsi que les déchets prélevés de ces activités deviennent, en quelque sorte, la matière première dans le processus de production des semences de bananiers plantains à mettre à la disposition des agriculteurs.

    «À partir des rafles de régimes de noix de palme et la fiente de poule, comme matière organique, on peut mettre sur pied une plantation de bananiers plantains capables d’un potentiel de production de bananes plantains optimale et de qualité», soutient le spécialiste de l’IRAD.

    En attendant de mener une étude scientifique conduisant à une évaluation des paramètres agro-morphologiques des bananiers plantains obtenus à partir des rafles de régimes de noix de palme et de la fiente de poule, M. Mbogning fait savoir que «les essais de bananiers en observation depuis quelque temps produisent des régimes de bananes à partir de 8 à 10 mois et des rejetons à partir de 4 à 5 mois».

    Ainsi, est-il à reconnaître que dans cette démarche innovante des chercheurs de l’IRAD, fondée sur l’approche de l’économie circulaire, à travers l’utilisation des déchets (rafles de régimes de noix de palme et fiente de poule) participe de l’abandon des engrais chimiques de plus en plus onéreux et impactant gravement sur l’environnement et la santé des consommateurs.

    Mieux, cette éco-pratique permet de protéger et les consommateurs et l’environnement, en limitant plus ou moins la perte de la biodiversité. Ce qui augure, pour cette filière, selon les acteurs agricoles avertis, un véritable filon à mettre à contribution dans le cadre de la politique d’import-substitution préconisée par l’État. Pour le renforcement de la sécurité et de l'autonomie alimentaires.

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