Au terme de sa 51ème assemblée plénière qui s'est tenue à Monaco du 20 au 23 septembre, le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) a rendu public son Rapport spécial sur le changement climatique, les océans et la cryosphère. Ci-dessous, quelques extraits du communiqué que le GIEC a diffusé ce mercredi 25 septembre. Retrouvez également les liens vers les documents officiels au pieds du texte.
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Pour l’élaboration du rapport, plus de 100 auteurs issus de 36 pays ont évalué les publications scientifiques les plus récentes liées à l’océan et à la cryosphère dans le contexte du changement climatique, référençant quelques 7.000 d’entre elles. Ils ont ainsi épluché une longue liste d’impacts dévastateurs, à commencer par le sort des populations vivant dans l’ensemble des zones côtières basses de la planète. L’augmentation du niveau moyen et extrême de la mer, parallèlement au réchauffement de l’océan et à l’acidification, devrait exacerber les risques pour les habitants de ces zones. Ce chiffre devrait atteindre le milliard en 2050.
A côté de cela, il faut ajouter les 65 millions d’habitants des petits Etats insulaires et les 4 millions des régions arctiques. Toutes ces personnes vont être touchées par le réchauffement des océans et de la cryosphère, à des degrés divers. Dans le sud-est de l'Islande, le lagon glaciaire de Jökulsárlón formé par la fonte d'un glacier. (...)
Fonte des glaces et élévation du niveau de la mer
D'après leurs projections, ce recul devrait accroître les risques pour les populations, par exemple les aléas tels que les glissements de terrain, les avalanches et les inondations. En effet, les glaciers plus petits que l’on trouve par exemple en Europe, en Afrique de l’Est, dans les régions tropicales des Andes et en Indonésie, devraient perdre plus de 80% de leur masse actuelle d’ici 2100 selon les scénarios d’émissions élevées. Les deux calottes glaciaires de la planète, en Antarctique et au Groenland, ont perdu en moyenne 430 milliards de tonnes chaque année depuis 2006, devenant la principale source de la hausse du niveau des océans. Les glaciers de basse altitude dans les Alpes, le Caucase ou la Scandinavie pourraient perdre 80% de leur volume d’ici 2100 et beaucoup pourraient disparaitre même en limitant le réchauffement. (...)
La hausse du niveau des mers 2,5 fois plus rapide qu’au XXe siècle
Selon le rapport, le niveau des mers a augmenté 2,5 fois plus vite au début du XXIe siècle qu’au XXe, et va continuer à s’accroître principalement en raison du rétrécissement des calottes glaciaires. Cette hausse pourrait atteindre 30 à 60 cm environ d’ici 2100 et ce, même si les émissions de gaz à effet de serre sont fortement réduites et si le réchauffement planétaire est limité à une valeur bien en dessous de 2 degrés Celsius, mais environ 60 à 110 cm si ces émissions continuent d’augmenter fortement. (...)
Des écosystèmes océaniques en mutation
Selon le rapport, tout semble indiquer que certains États insulaires deviendront inhabitables en raison des changements liés au climat subis par l’océan et la cryosphère, mais les seuils d’habitabilité demeurent très difficiles à évaluer. Autre point de l’étude du GIEC, « les océans se sont réchauffés sans relâche depuis 1970 ». D’ici à 2100, les océans absorberont 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à l’heure actuelle si le réchauffement planétaire est limité à 2 degrés Celsius, et jusqu’à 5 à 7 fois plus, si les émissions sont plus élevées. (...)
Il est encore temps d’agir
La fréquence des vagues de chaleur marines a doublé depuis 1982 et leur intensité augmente. « Les écosystèmes peuvent être préservés », ont-ils fait valoir. « Si nous réduisons fortement les émissions, les conséquences pour les populations et les moyens d’existence n’en seront pas moins éprouvantes, mais elles pourraient être plus faciles à gérer pour les populations les plus vulnérables », a déclaré Hoesung Lee, Président du GIEC. Pour « maintenir le réchauffement planétaire nettement en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels », ils plaident donc pour « des transitions sans précédent dans tous les secteurs de la société » et surtout l’adoption de politiques climatiques ambitieuses indispensables à la concrétisation de l’Accord de Paris signé en 2015. (...)
« Plus nous agirons rapidement et de manière décisive, plus nous serons en mesure de faire face aux changements inévitables, de gérer les risques, d’améliorer nos vies et d’assurer la durabilité des écosystèmes et des populations du monde entier – aujourd’hui comme demain », a prévenu Debra Roberts, co-présidente du Groupe de travail II du GIEC.
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Crédit illustration : Pixabay
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