L’Asie est le continent qui connaît la croissance économique la plus forte. La croissance économique lors des deux dernières décennies dans la région Asie-Pacifique a permis de tirer de l’extrême pauvreté plus de 500 millions de personnes. D’après les estimations de la Banque Mondiale, en 2002, environ 20% des habitants sont désormais à l’abri du besoin.
Pourtant, la croissance économique en Asie du Sud-Est est terriblement tributaire des ressources naturelles, comme le pétrole, le gaz, les minéraux et le bois. Ce modèle n’est pas viable sur le long terme et provoque surtout des atteintes à l’environnement. Selon un nouveau rapport de l’OCDE, intitulé “ Towards Green Growth in Southeast Asia”, si rien n’est fait pour les endiguer, ces atteintes ne feront que nuire à la prospérité des pays. Ce rapport constate également que les ressources naturelles représentent plus de 20% de la richesse dans la région, contre 2% en moyenne dans les pays de l’OCDE, mais surtout que leur appauvrissement s’accélère de manière drastique, en particulier en Indonésie, en Thaïlande et au Viet Nam. La dépendance à l’égard des énergies fossiles provoque également une forte pollution toujours en augmentation, qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques. En effet, cela annulerait les progrès de l’espérance de vie et entraînerait des hausses des coûts sanitaires dans la région. De plus, la région de l’Asie du Sud-Est est également une région vulnérable face aux conséquences du changement climatique. Autant de raisons qui devrait inciter les pays à mener des réformes structurelles pour bâtir un modèle de croissance plus respectueux de l’environnement. Le secrétaire général adjoint de l’OCDE, M. Rintaro Tamaki, a alors déclaré : “ Le modèle de croissance actuel en Asie du Sud-Est n’est pas viable, mais la région se voit offrir une occasion idéale, alors qu’elle se modernise et développe ses infrastructures, de s’engager sur la voie d’une croissance verte “ et que “ des politiques claires et prévisibles permettraient d’attirer des fonds publics et privés vers des projets d’infrastructures vertes capables de favoriser la croissance à long terme tout en préservant l’environnement.” D’après l’OCDE, le changement climatique pourrait faire perdre plus de 5% de PIB à la région d’ici à 2060, en provoquant surtout des baisses de rendements agricoles et une élévation du niveau de la mer. L’Asie du Sud-Est est déjà sujette à des inondations côtières qui provoquent des pertes économiques se chiffrant à des centaines de millions de USD par an, et si rien ne change, le préjudice pourrait atteindre 6 milliards USD par an d’ici 2050.
L’Asie du Sud-Est, qui a connu une croissance rapide, le paye désormais au prix d’une pollution accrue de l’air et de l’eau. Dans beaucoup de villes de la région, la pollution atmosphérique dépasse aujourd’hui les valeurs guides de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS.) De plus, la région est touchée par l’appauvrissement des forêts, des terres arables et de la disparition des mangroves qui protégeaient les zones côtières contre les inondations. L’heure est grave et de nombreuses conséquences climatiques sont à prévoir si rien est fait afin d’aller vers un modèle de croissance économique plus respectueux de l’environnement. Pourtant, malgré toutes les conséquences de ce système économique, les énergies vertes tardent à être mises à profit dans la région, notamment à cause des politiques énergétiques et des subventions favorisant les combustibles fossiles par rapports aux énergies renouvelables. Il faudrait davantage que les investissements financiers dans les secteurs de l’agriculture et forestier tendent au vert.
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