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L'exploitation durable des forêts, le nouveau défi africain


La richesse de l’Afrique vient en partie de son sol, les moyens de subsistance de deux tiers de sa population reposant sur l’agriculture, la pêche en eau douce, et l’exploitation des forêts. En exposant l’Afrique subsaharienne à des sécheresses plus intenses et en raccourcissant sans cesse la saison de culture, le réchauffement climatique rend ainsi peu à peu les terres plus impropres à l’agriculture et réduit les rendements (et, par contrecoup, les revenus). Certaines projections évoquent même des récoltes inférieures de 50 % d’ici 2050 pour de nombreux pays africains.

Dans le même temps, l'augmentation de la population et la croissance des exportations agricoles entraînera logiquement une hausse de la demande en produits agricoles industriels d'ici à 2020 tels que le soja et l'huile de palme, faisant craindre une déforestation accrue dans certaines régions et une instabilité de la production des matières premières.

Évoquée lors de la dernière édition du New York Forum Africa (NYFA) en association avec l'Alliance pour la forêt tropicale 2020 (Tropical Forest Alliance ou TFA 2020), la préservation des forêts est désormais primordiale pour l'émergence d'un développement économique africain équitable, durable et respectueux de l'environnement. Plusieurs organisations privées (Conservation International, Dutch Sustainability Initiative et le World Resources Institute par exemple) se sont jointes ces dernières années à la TFA 2020 pour lutter contre le déboisement associé à la production de diverses marchandises, dont l’huile de palme, le soja, la viande de bœuf, le papier et la pâte à papier.

Plusieurs gouvernements africains commencent eux aussi à prendre conscience de ces enjeux et font de la lutte contre la déforestation une de leurs priorités dans le cadre de leur programme de réduction des gaz à effet de serre. Le Gabon et la République Démocratique du Congo disposent entre autres, de ressources forestières très importantes considérées comme de véritables puits de carbone. La RDC a basé l'essentiel de son programme d'action sur la sécurisation des moyens de subsistance et des modes de vie des communautés rurales, la gestion rationnelle des ressources forestières et la protection et la préservation des écosystèmes vulnérables.

Pour rappel, l'Alliance pour la forêt tropicale 2020 a été créée en 2012 par le gouvernement des États-Unis et le Consumer Goods Forum, un réseau d’entreprises qui rassemble plus de 400 détaillants et producteurs de 70 pays et totalise plus de 3 mille milliards de dollars de ventes annuelles. Elle est destinée à mobiliser l'ensemble des ressources disponibles dans les secteurs privé et public afin d'atteindre une déforestation nulle d'ici à 2020. Au travers de cet engagement, la TFA 2020 regroupe plusieurs organisations de la société civile actives dans des pays forestiers tropicaux, des petits agriculteurs et des représentants de peuples autochtones. Cette initiative internationale de lutte contre la déforestation tropicale est dirigée par l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le département d’État des États-Unis.

De son côté, le NYFA, premier forum économique panafricain organisée par la société Richard Attias et Associés, a regroupé du 28 au 30 août dernier des dizaines de décideurs politiques et économiques afin d'évoquer et de débattre des nouveaux enjeux du développement économique et social africain.

 

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