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Des centaines de millions d'autochtones subissent des inégalités au quotidien à travers le monde (ONU)


Plus de 30% des personnes laissées pour compte dans le monde sont des autochtones alors que les peuples autochtones ne constituent que 5% de la population mondiale, a rappelé mercredi la Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, Kate Gilmore, lors d'une table ronde à Genève sur les peuples autochtones et le développement durable.

« La mise en œuvre du droit au développement a été revitalisée par le Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour honorer la promesse faite aux peuples de les sortir de la pauvreté et de la persécution », a expliqué Mme Gilmore devant le Conseil des droits de l’homme.

Selon elle, les inégalités sont vécues « au quotidien par les 370 millions de personnes issues des communautés autochtones dans quelque 70 pays ». Ces communautés sont le plus souvent « laissées pour compte », a-t-elle dit. 

Mme Gilmore a fait remarquer que « l’Assemblée générale a reconnu que le développement sans ses bénéficiaires, les peuples, n’était pas le développement, mais seulement de l’économie ». « De même, le développement qui remplit les poches des riches et oublie les plus vulnérables n’est pas le développement, mais de la corruption morale sinon légale », a-t-elle ajouté. 

Selon la Haut-Commissaire-adjointe, le développement qui détruit les traditions, les cultures, les langues, les terres et l’héritage de l’humanité n’est pas, non plus, le développement. 

Faire des droits de l’homme des critères du développement

Mme Gilmore juge qu’il est primordial de définir les termes du développement : ni destruction, ni exclusion, ni indicateurs, mais au contraire inclusion des normes des droits de l’homme au profit de tous.

De son point de vue, il y a trois dimensions à mettre en avant. 

D’abord, Mme Gilmore appelle à mesurer précisément le fossé à combler.  Les États doivent identifier et mesurer les défis à relever ; octroyer les ressources adéquates et mesurer les progrès.

Il faut ensuite que les voix des peuples autochtones soient entendues et amplifiées, a dit Mme Gilmore, plaidant pour des relations étroites entre les agences gouvernementales et les organisations des peuples autochtones, afin que les Objectifs de développement durable soient mieux intégrés aux plans et budgets nationaux.

Troisième dimension enfin, la protection des peuples autochtones contre la discrimination et contre la répression de leurs dirigeants, a expliqué la Haut-Commissaire adjointe. 

Lors des débats, plusieurs intervenants ont pointé du doigt les discriminations qui persistent à l’encontre des peuples autochtones, la pauvreté extrême dont ils pâtissent et leur exclusion ou marginalisation des processus de prise de décisions. 

Communiqué de l'ONU

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