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Des chercheurs prédisent la sixième extinction massive d'espèces de la planète


Une nouvelle étude sur la faune sauvage menée en Grande-Bretagne a démontré que de nombreuses espèces d'oiseaux, de papillons et de plantes déclinent sensiblement, ce qui pourrait annoncer l'avènement d'une nouvelle phase d'extinction massive d'espèces de la terre, selon ses auteurs.

Publié dans le journal Science, le document a analysé six études sur des espèces britanniques de papillons, d'oiseaux et de plantes élaborées au cours des quarante dernières années. Les résultats sont inquiétants puisque les auteurs de l'étude ont révélé que la majorité des espèces de papillons - 71% des espèces en tout - sont en déclin depuis vingt ans.

L'étude a également démontré que 54% des espèces d'oiseaux se sont réduites en nombre au cours des vingt dernières années, de même que 28% des espèces de plantes indigènes ces quarante dernières années. "Il n'existe aucun ensemble de données dans le monde qui s'approche de la précision et de l'ampleur de ces résultats", a déclaré le Dr Jeremy Thomas du NERC, le Conseil britannique de la recherche sur l'environnement naturel, et coauteur de l'étude.

Les chercheurs estiment qu'un des facteurs majeurs à l'origine du déclin des espèces animales réside dans la perte d'habitats engendrée par l'évolution de l'affectation des sols décidée par les hommes, y compris le défrichage des bruyères et le déboisement. Par ailleurs, la pollution peut contribuer à dégrader les habitats restants, le changement climatique pouvant également être un facteur contributif.

Si des études précédentes ont déjà confirmé le déclin du nombre d'oiseaux de nombreuses espèces, la réduction du nombre de papillons est considérable. Si les oiseaux représentent à peine 0,6% de l'ensemble des espèces animales recensées dans le monde, les insectes comptent pour 54%.

"Nos détracteurs prétendent que les biologistes exagèrent la menace dans la mesure où les insectes ne sont en aucun cas aussi vulnérables à une extinction que ne le sont les plantes, les oiseaux et les mammifères. Les résultats démontrent que c'est faux", a confié à la BBC le professeur John Lawton, directeur général du NERC.

Les auteurs de l'étude préviennent que si cette tendance devait se vérifier aux quatre coins de la planète, elle renforcerait le point de vue de certains chercheurs, qui affirment que la terre se dirige vers sa sixième extinction massive d'espèces. Le Dr Thomas qualifie cette conclusion tirée de leur étude "d'avancée énorme" tout en ajoutant : "c'est le seul élément de preuve solide que nous détenons à l'heure actuelle".

La dernière extinction massive d'espèces a eu lieu il y a 65 millions d'années. Provoquée d'après certains par la collision d'une météorite avec la terre, elle a entraîné la disparition des dinosaures.

Source : CORDIS
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