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La sauvegarde des oasis, Volet oublié de la lutte contre la désertification



  • La sauvegarde des oasis, Volet oublié de la lutte contre la désertification

    L’association française CARI a animé à la COP8, une table ronde sur la problématique des Oasis.

    1. La Problématique

    Problème majeur du temps présent confirmé par l'évaluation du Millénium, la désertification se confirme chaque jour un peu plus comme un problème d'envergure mondiale sur lequel l'impact du changement climatique fait peser de sombres perspectives. Selon une définition désormais partagée la désertification correspond pour l'essentiel à la dégradation des terres, par conséquent à la diminution des terres fertiles qui engendre en cascade de nombreux problèmes non seulement environnementaux - dont l'un des problèmes transversaux majeurs est l'eau – mais aussi économiques et sociaux dont les questions de sécurité alimentaire, eux-mêmes à l'origine de famines et de migrations.

    Toutefois cette situation n'est pas nouvelle dans certaines zones désertiques où depuis des siècles, malgré l'aridité du climat, l'homme a su faire fructifier des terres et organiser une vie sociale en installant un système pérenne de survie collective bâti sur la gestion rigoureuse des ressources hydriques et telluriques. C'est le cas des oasis.


    2. La lutte contre la désertification dans les oasis

    Véritable modèle de développement durable, les oasis sont des écosystèmes patiemment élaborés depuis des siècles par les sociétés qui les habitent sous forme de constructions sociales, écologiques et économiques complexes et durables. Les oasis contrôlent des territoires allant jusqu'à 30% des terres émergées tout au long de la grande écharpe aride qui relie l'Afrique à l'Asie, du Sahara à la Mongolie et elles abritent une population de l'ordre de 150 millions de personnes. Elles constituent non seulement des lieux d'une vie économique et sociale originales mais aussi des jalons sur d'immenses territoires qui abritent une population rurale non négligeable dans une région comme le Maghreb par exemple.
    Toutefois des ruptures majeures sont en cours dans les milieux oasiens : autrefois greniers nourriciers, lieux d'échanges et sentinelles attentives dans le désert, les oasis connaissent une véritable crise sous l'effet conjugué d'un modèle de développement inapproprié qui exerce une trop grande pression sur les ressources naturelles, en même temps qu'elles subissent une raréfaction des ressources en eau sous l'effet des variations climatiques. L'oasis est fille de l'eau dit le proverbe ; sans eau pas d'oasis ; sans oasis c'est tout un territoire qui devient inhospitalier.
    Cette dégradation est symptomatique en modèle réduit du processus de désertification combinant les multiples facteurs écologiques, sociaux et économiques qui amènent à la disparition pure et simple du milieu. Déjà la structure sociale de nombreuses oasis se modifie sous l'effet des migrations internes laissant sur place une force de travail trop âgée ou trop jeune pour intervenir sur un milieu que seul le travail humain peut sauvegarder.

    Face à ce constat l'initiative du RADDO (Réseau associatif de développement durable des oasis au Maghreb) est une expérience innovante en voie d'élargissement en Algérie, Tunisie, Maroc et Mauritanie. Initialement basé sur l'action locale des associations oasiennes, le réseau a porté en 2002 une déclaration des Oasis aux décideurs réunis au Sommet du Développement Durable de Johannesburg et étend actuellement ses activités. Par ailleurs les associations se mobilisent sur des actions de réhabilitation et de sauvegarde basées sur la sensibilisation à l'environnement, l'agriculture écologique (agroécologie), la gestion économe de l'eau, la création de valeur ajoutée locale sur les productions oasiennes ainsi que l'écotourisme. Les pouvoirs publics des pays concernés et les bailleurs de fonds internationaux sont de plus en plus sensibles à la question.

    Voici un exemple en Tunisie qui illustre cette dynamique nouvelle au Maghreb. Il concerne le« compostage en milieu paysan et station de compostage à l'échelle d'une oasis, conservation de la biodiversité et multiplication des semences locales à des fins productives ». Cette activité a été conduite par l’Association de Sauvegarde de l'Oasis de Chenini-Gabès.


    3. Problèmes majeurs de l’Oasis de Chenini:

    3.1. Ecologiques

    - Le manque d’eau (en 1968 le débit était de 570 l/s, ce jour 70 l/s)
    - érosion variétale
    - appauvrissement des sols
    - utilisation abusive des engrais chimiques

    3.2. Socio-économiques


    - Abandon de certaines pratiques adaptées à l’oasis
    - Émiettement de la propriétés
    - Baisse de la rentabilité agricole
    - Ouverture brutale sur le marché


    4. Principaux Projets de L’ASOC

    4. I. Le jardin de la biodiversité: (juin 2000)

    Objectif du projet: Sauvegarde de la biodiversité de l’oasis et implication de la population dans le régénération des espèces et variétés menacés.

    Actions réalisées:

    Création du jardin
    Inventaire de la Biodiversité
    Valorisation du savoir faire local
    Sensibilisation et Information
    Dynamique du Projet

    Principaux partenaires:

    - PNUD/FEM-PMF EM
    - Mairie de Chenini nahal
    - Les Fellahs de l’Oasis



    4.2. Le projet « Gestion durable des ressources naturelles » de l’oasis de Chenini



    Les objectifs du projet :

    Contribution au maintien de l’équilibre naturel dans l’oasis ;
    Promouvoir et diffuser des techniques éco-durables pour garantir le maintien ou l’amélioration des niveaux de production ;
    Augmenter la valeur ajoutée de la production locale;
    Contribuer à la lutte contre l’appauvrissement biologique, la diminution de taux en matière organique et la salinisation du sol.

    Principaux partenaires:

    ASOC, COSPE (Coopération pour le Développement des Pays Émergents), Mairie de Chenini Nahel, Coopération Italienne, MEDD (Ministère de l’Environnement et de Développement Durable)

    Actions réalisées et en cours :

    La création d’une station de compostage.
    la collecte et la valorisation de 6 tonnes de sous produits de palmiers dattier par semaine
    La sensibilisation et la formation des paysans dans le cadre de l’utilisation de la matière organique et de la gestion durable de l’eau
    l’implantation d’un noyau d’agriculteurs biologiques,

    Assistance directe aux agriculteurs, aux jeunes et aux femmes de l’oasis à des activités agricoles potentiellement génératrices de revenus pour lutter contre l’exode rurale et l’urbanisation de l’oasis (cours de taille, greffage, apiculture, transformation alimentaire des dattes, travaux artisanaux avec le jonc,…).
    L’appui aux activités de recherche dans l’oasis



    4.3. Projet Bioasis « Gestion durable des semences locales dans l’oasis » 

    Date début : avril 2006

    Objectifs:

    Assurer la Souveraineté alimentaire à travers la production de semences non
    hybrides, en promouvant le développement rural durable de l’Oasis de Chenini-
    Gabés.

    Actions réalisées et en cours:

    - Création d’une parcelle expérimentale de production des semences
    - création d’un noyau de paysans conservateur
    - inventaire des semences
    - sessions de formation pour les paysans

    Principaux partenaires:

    - ONG Cives Mundi Soria Espagne (Agence de coopération Espagnole)
    - Mairie de Chenini Nahal


    Perspectives de l’ASOC pour la LCD

    Renforcement de capacité et de coopération en matière de la LCD

    Renforcer la structuration et le rôle des ONGs de base dans la LCD

    Mobiliser plus de moyens pour les projets de LCD

    [CCD-CDP8]
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