Mediaterre

Le gaz de schiste : un sujet très controversé au Nouveau-Brunswick



  • Depuis quelques années, diverses industries  s'intéressent à la mise en valeur des gaz de schiste, tant aux États-Unis, en Europe qu'au Canada. Il s'agit d'un sujet très controversé qui fait assez régulièrement la manchette des nouvelles au Canada notamment d'autant plus que la pression est très forte pour l'extraction de ce gaz. Ainsi, en Colombie-Britanique (Canada), pas moins de 175 000 puits ont été creusés, selon l'Association canadienne des producteurs de pétrole.

    Le gaz de schiste se retrouve dans des roches poreuses. Afin de libérer le gaz " stocké " dans des roches poreuses, souvent à grande profondeur, il est essentiel de fracturer la roche qui l'emprisonne. Cette libération du gaz est obtenue par le processus de fracturation hydraulique.

    Selon l'Union française des industries du pétrole, la fracturation est obtenue en injectant, à grandes profondeurs, un mélange d'eau, de sable et d'adjuvants chimiques. Cette injection fissure la roche et permet au gaz de schiste d'être libéré.

    Au vu de nombreux témoignages, le public est en droit de se poser de sérieuses questions quant à l'incidence de ce type d'extraction sur l'environnement et notamment l'effet des additifs utilisés sur la qualité de l'eau.

    Le Nouveau-Brunswick (Canada) n'échappe pas à cette préoccupation. Récemment, deux rapports d'experts étaient justement rendus publics sur le sujet. Ainsi, le Pr Louis LaPierre, biologiste  mandaté par le gouvernement provincial, estime, à l'issue d'une tournée de consultation, qu'il n'est pas pertinent  d'établir un moratoire sur la prospection du gaz de schiste mais recommande plutôt d'encadrer l'industrie du gaz de schiste.

    La même journée, le médecin hygiéniste en chef du Nouveau-Brunswick, la Dre Eilish Cleary, dans son rapport, estime, quant à elle, qu'il faut faire preuve d'une grande prudence. En effet, l'impact global sur la santé de ce développement industriel n'a que fort peu été étudié et les risques de la fracturation hydraulique sur la santé dépassent ceux associés aux produits chimiques utilisés. Selon elle, il importe, avant d'autoriser le développement de cette industrie, d'agir de manière préventive. Elle fait remarquer, en outre, que les lois dans ce domaine ne sont pas adéquates.

    Le rapport du Dr Cleary et celui du Pr LaPierre sont tous deux disponibles sur internet.
    Partagez
    Donnez votre avis

    Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0