Bois sacrés : quand la tradition sauve l'environnement
Les bois sacrés sont des îlots de végétation situés à proximité des villages, souvent présentés comme des reliques de forêts naturelles, préservées de l'action humaine en respect aux traditions et à la crainte qu'inspirent les esprits malfaiteurs qu'elles hébergent.
Selon certains responsables coutumiers, les bois sacrés sont des intermédiaires incontournables entre les habitants et leurs ancêtres. C’est ainsi qu’ils font des sacrifices pour demander santé, prospérité, maternité, pluie, bonne saison, invulnérabilité à l’égard des personnes mal intentionnées, protection contre les mauvais sorts. Tout arbre dans les bois sacrés abrite des esprits et leur destruction est soit sanctionnée par la mort du contrevenant soit par une destruction des acquis du village.
Environ 300 bois sacrés ont été recensés au Burkina. Les bois sacrés
sont des zones-refuges pour de nombreuses espèces végétales. La preuve
est que l’on rencontre dans certains bois sacrés et forêts
communautaires, plusieurs espèces devenues rares ou disparues dans les
terroirs environnants. Chaque forêt héberge un nombre limité d’espèces
(de 25 pour les plus pauvres à 65 pour les plus riches). Cependant,
prises dans leur ensemble, les forêts sacrées et les forêts
communautaires renferment plus de deux cents espèces végétales.
Le système de gestion des ressources naturelles des bois sacrées du Burkina est traditionnel. Dans certains villages, toute activité dans les bois est interdite par les règles coutumières, même le ramassage de bois mort. Les prélèvements se font dans les forêts communautaires dont la gestion incombe au délégué du village et à ses conseillers.
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