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Un nouveau rapport identifie des innovations clés pour combler l'insuffisance des investissements dans le développement durable


Un nouveau rapport publié aujourd'hui par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) identifie les innovations cruciales aux États-Unis au sein du système financier mondial qui pèse plus de 300 milliards de dollars. Si ces innovations sont développées, elles pourraient contribuer à combler le déficit d'investissement grandissant existant dans le développement durable. Le rapport est en cours de lancement au Forum économique mondial de Davos - à l'orée de ce qui promet d'être une année mémorable pour le développement durable

Suite à la crise financière, l'accent est mis sur la manière dont le système financier peut remplir son objectif sous-jacent qui est de participer à la bonne santé de l'économie mondiale à long terme. La nouvelle publication, Pathways to Scale, est le 3ème rapport intermédiaire de la Commission d'enquête du PNUE pour la conception d'un système financier durable. Il s'appuie sur le travail effectué dans 12 pays et sur un ensemble de secteurs majeurs tels que la banque, les assurances, l'investissement et les valeurs mobilières. Le rapport révèle que le problème principal vient du fait que les marchés financiers n'accordent pas toujours de valeur suffisante aux ressources environnementales, ayant pour résultat la baisse de la valeur des stocks de capital naturel comme l'air pur, les sols fertiles et l'écoulement abondant d'eau dans 116 pays sur 140 à travers le monde

    • Les opérations bancaires : Les banques détiennent la plus grande réserve des actifs financiers mondiaux (139 trillions de dollars), et le leadership des pays en développement tels que le Bangladesh, le Brésil et la Chine dans la réglementation des « crédits vert » mène à une nouvelle étape dans les normes bancaires internationales.

    • Les marchés obligataires : Le plus grand marché de capitaux (actifs de 100 trillions de dollars) à l'évolution la plus rapide a connu le triplement des émission d' « obligations vertes » en 2014 et du coût de l'intégration des facteurs de durabilité tels que le risque climatique dans les notations de crédit de routine.

  • L'investissement institutionnel : Avec 93 trillions de dollars d'actifs gérés par les fonds de pension, des assurances et des fonds souverains, de nouvelles structures d'investissement, des changements de gouvernance pour les investisseurs et une réforme des rémunérations (telles que les primes) cela pourraient contribuer à soutenir la prochaine génération de l'investissement durable.

En outre, l'enquête a identifié un intérêt croissant pour deux outils politiques transversaux :

    • Les décisions monétaires des banques centrales, y compris les politiques du bilan, pourraient également avoir le potentiel d'englober la stabilité et la durabilité - par exemple, par un «assouplissement quantitatif écologique» - bien que certaines mesures restent controversées

  • Des « stress tests environnementaux » pourraient aider à la fois les institutions financières et les régulateurs financiers à comprendre les implications financières des menaces environnementales perturbatrices telles que les catastrophes naturelles, la pollution atmosphérique chronique, le manque d'eau et le changement climatique.

Le Sous-secrétaire général des Nations Unies et Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner, a déclaré : « si nous voulons générer de la richesse véritablement inclusive alors nous avons besoin d'un système financier qui puisse investir efficacement dans le capital humain, productif et naturel dont nous dépendons tous. Le fait que les gouverneurs des banques centrales, les ministères des finances et des fonds d'investissement majeurs reconnaissent de plus en plus que de nouvelles « règles du jeu » ne sont pas seulement nécessaire et possible, mais peuvent offrir de réels avantages est encourageant ».

Pour Anne Staussboll, PDG du fonds de pension américain, CalPERS et membre du Conseil consultatif international de la commission d'enquête du PNUE : « investir pour le long terme nécessite des stratégies qui génèrent des valeurs durables, l'atténuation des risques multiples, et le renforcement des économies locales et mondiales. Le dénominateur commun pour parvenir à ces résultats de manière efficace est une base politique stable et avant-gardiste.

Un autre membre du Conseil consultatif, Naina Lal Kidwai, chef de HSBC en Inde, ajoute : «Pendant trop longtemps, on a autorisé un mythe à prendre racine en Inde selon lequel la viabilité et la finance sont en désaccord et que prendre en considération les questions d'environnement, de société et de gouvernance augmentent les coûts, réduit les rendements et entrave le développement. La pratique suggère pourtant l'inverse »

Les banques centrales commencent également à prendre des mesures pour intégrer les facteurs sociaux et environnementaux dans les politiques de base, pour Aloisio Tupinamba à la Banque centrale du Brésil : « la durabilité est un atout positif pour la stabilité financière et monétaire ».

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