Le directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner accompagne une délégation française, dirigée par le président François Hollande, aux Philippines afin de souligner l'importance de la lutte contre le changement climatique et de convoquer un forum destiné à encourager une action plus rapide et plus spécifique pour relever le défi mondial du changement climatique, au préalable des pourparlers de la CCNUCC sur les changements climatiques à Paris, en décembre.
Le Président français est accompagné par le ministre des Affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius, la ministre d'État du développement et à la Francophonie, Annick Girardin, et la ministre de l'Ecologie, du développement durable et de l'énergie, Ségolène Royal.
De hauts fonctionnaires de diverses organisations internationales accompagnent également M. Hollande dont la secrétaire exécutive de la CCNUCC, Christiana Figueres, le directeur général de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), Inger Andersen, et le directeur général du WWF International, Marco Lambertini.
Un certain nombre de personnalités bien connues pour leur activisme environnemental apportent également leur soutien à l'événement, comme le Patriarche Bartholomé I de l'Eglise orthodoxe et les acteurs holywoodien Jeremy Irons, Marion Cotillard et Mélanie Laurent. Des chefs d'entreprise et des représentants de divers établissements de l’enseignement supérieur français voyagent également avec la délégation.
Le Président des Philippines Benigno Aquino III et le Président Hollande ouvriront le forum intitulé : « Vers la COP21 : La société civile est mobilisée pour le climat » ce jeudi. Ils signeront également « l'appel de Manille » exhortant à l'action pour l’atténuation du changement climatique.
L'appel à l'action et le forum sont tous deux conçus pour encourager un soutien mondial de l'accord sur le climat qui sera finalisé lors des négociations à Paris plus tard cette année.
M. Steiner interviendra lors du forum, et se concentrera sur le renforcement de la résilience des établissements humains face aux changements climatiques, la nécessité de son financement et les possibilités offertes par l'économie verte à faible émission de carbone.
« Avec cette initiative historique, la France - l'hôte de l'ONU pour la conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2015 - et les Philippines, qui président le forum des pays les plus fortement touchés par le changement climatique, font preuve du leadership et de la solidarité nécessaires pour présenter au monde un accord solide et ambitieux sur le changement climatique à Paris, plus tard cette année », a déclaré M. Steiner.
« La visite de régions touchées par le typhon est un rappel que, sans de nouvelles mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, le coût du renforcement de la résilience s'élèvera encore et des mesures plus importantes et plus coûteuses seront nécessaires pour protéger les communautés contre l'intensification des effets du changement climatique. » a déclaré M. Steiner.
Selon un rapport récemment publié par le PNUE, même si les émissions de gaz à effet de serre mondiales sont réduites au niveau nécessaire pour maintenir hausse de la température mondiale en dessous des 2°C dès ce siècle, le coût de l'adaptation au changement climatique dans les pays en développement est susceptible d'atteindre deux à trois fois les estimations précédentes de 70 à 100 milliards de dollars par an d'ici 2050.
Malgré le financement de l'adaptation par des sources publiques atteignant 23 à 26 milliards de dollars en 2012-2013, un important déficit de financement se fera sentir après 2020, sauf si de nouveaux financements additionnels pour l'adaptation sont mis à disposition.
« La bonne nouvelle est que la transition globale vers une économie verte est déjà en cours. Au niveau mondial, plus de 65 pays ont lancé des initiatives nationales pour rendre leurs économies vertes, le recadrage des politiques économiques pour assurer la viabilité et ces pays se sont déjà engagés à apporter le financement et l'investissement nécessaires pour remodeler et reconfigurer leurs économies. L'investissement mondial dans les énergies et les combustibles renouvelables (hors grands projets hydro-électriques) a été équivalent à 279, 2 milliards de dollars, et a connu une augmentation de près de 17% en 2014 que l'année précédente. » a ajouté M. Steiner.
« Le débat des aspects économiques du changement climatique et des mesures concrètes qui doivent être traduites dans le nouvel accord climatique doit être plus honnête. Nous le devons à nous-mêmes, mais aussi à la prochaine génération, car ce sont eux qui devront en faire les frais. », a-t-il ajouté.
Au cours des dernières années, le PNUE a lancé une Enquête pour la conception d'un système financier durable destinée à examiner les contours des réformes et des initiatives financières durables, qui doivent être réunies pour atteindre un changement transformationnel, qui devront s'organiser selon les lignes suivantes :
L'enquête est actuellement délivrée dans 20 pays supplémentaires, dont plusieurs dans la région, comme le Bangladesh, la Chine, l'Inde et l'Indonésie.
M. Steiner a également déclaré : « Il est en effet de plus en plus important d'avoir ce rassemblement influent de dirigeants ici aux Philippines afin de porter l’attention sur la nécessité d'agir sur le changement climatique. En plus d'être l'une des économies les plus dynamiques d'Asie, les Philippines, sous la présidence de M. Aquino III, sont devenues une économie verte de premier plan et un pionnier de l'énergie renouvelable, elles ouvrent la voie vers un avenir plus propre et plus résistant dans la région asiatique et au-delà ».
Aujourd'hui, les Philippines sont le deuxième plus grand producteur d'énergie géothermique dans le monde. Des rapports récents indiquent qu’elle dispose du potentiel le plus important pour l'énergie éolienne en Asie du Sud-Est, elle est le plus grand centre de fabrication de produits solaires en Asie du Sud-Est, et possède un bonne capacité grâce à ses deux-mini centrales hydroélectriques et de biomasse comme sources d'énergie. Ce potentiel offrira des possibilités pour le pays pour une transition de sources de combustibles fossiles à des formes d'énergie renouvelables et propres.
Depuis 2008, année de l'introduction de la loi sur l'énergie renouvelable, les Philippines ont atteint à 59% l'autosuffisance énergétique et a signé 206 contrats pour de l’énergie renouvelables. En outre, le gouvernement des Philippines espère à développer des infrastructures pour permettre une augmentation des investissements dans des projets de développement d’énergies renouvelables et alternatives.
[CdP21-climat]
Communiqué du PNUE (1044 hits)