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Lancement de la période d'observation spéciale en Antarctique


Une campagne collective conçue pour donner un coup d’accélérateur à l’observation de l’atmosphère et de la cryosphère dans certaines des régions les plus reculées et inhospitalières de la planète a démarré cette semaine, avec le lancement d’une période d’observation spéciale de trois mois en Antarctique.

Les jours s’allongent sur le continent antarctique, à la veille de la saison d’été, et c’est en novembre que débute la saison des observations sur le terrain dans les régions australes. Pendant l’été austral, des mesures portant sur l’atmosphère et les glaces de mer viendront compléter les observations courantes à titre de contribution à l’Année de la prévision polaire.

Les services météorologiques et la communauté scientifique internationale s’attacheront à accroître le nombre d’observations de l’atmosphère et des glaces de mer à différentes stations terrestres, à la faveur d’expéditions à l’intérieur des terres et à bord de navires de recherche sillonnant l’océan austral.

Cette période d’observation spéciale s’inscrit dans le cadre d’une entreprise plus vaste, à savoir l’Année de la prévision polaire, qui a pour objectif de renforcer la protection de l’environnement, via l’amélioration des prévisions concernant l’Arctique et l’Antarctique, face aux bouleversements climatiques que connaissent les régions polaires et qui se répercutent sur les activités humaines.

Sous la houlette de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), de l’Institut Alfred Wegener (AWI) de l’Allemagne ainsi que de nombreux partenaires du monde entier, l’Année de la prévision polaire se déroulera du début du deuxième semestre de 2017 à la fin du premier semestre de 2019, de façon à couvrir une année entière dans l’Arctique et dans l’Antarctique. Vingt et un pays au total participent à cette entreprise internationale dans le cadre de plus d’une centaine de projets de recherche. Deux autres périodes d’observation spéciale ont déjà eu lieu cette année, qui concernaient l’Arctique.

Les observations qui portent sur l’Antarctique revêtent une importance particulière dans la mesure où elles sont rares et où il s’avère qu’elles permettent d’améliorer les performances des modèles pour les latitudes moyennes, qui couvrent des régions habitées.

D’une superficie de 14 millions de km2 (environ deux fois la taille de l’Australie), le continent antarctique est froid, sec et balayé par les vents. La moyenne annuelle de la température oscille entre -10 °C environ sur les côtes et -60 °C dans les régions intérieures les plus élevées. L’immense inlandsis, qui peut atteindre 4 800 m d’épaisseur, représente 90 % des réserves d’eau douce de la planète, assez pour faire monter de 60 m le niveau de la mer s’il devait fondre entièrement.

La péninsule Antarctique (extrémité nord-ouest du continent, proche de l’Amérique du Sud) fait parties des régions du monde où le réchauffement climatique est le plus rapide, presque 3 °C sur les 50 dernières années. Environ 87 % des glaciers situés sur la côte ouest de la péninsule sont en recul depuis 50 ans, le retrait des glaces s’étant accéléré ces 12 dernières années pour la plupart d’entre eux.

Plus de 2 000 radiosondes supplémentaires

Entre le 16 novembre 2018 et le 15 février 2019, de nombreuses stations météorologiques procéderont à plus de 2 000 radiosondages supplémentaires.

Venant s’ajouter aux programmes d’observation de l’atmosphère, des campagnes sur le terrain, diverses expéditions ainsi qu’un certain nombre d’instruments autonomes livreront en temps réel ou quasi réel leurs données qui seront diffusées via le Système mondial de télécommunications de l’OMM.

Les données supplémentaires qui seront recueillies pendant la période d’observation spéciale dans l’hémisphère Sud serviront à l’expérimentation numérique et à l’évaluation des prévisions et seront aussi exploitées dans le cadre d’activités de vérification coordonnées à l’échelle internationale et d’études d’impact des observations. Elles s’inscrivent par ailleurs dans l’effort entrepris pour optimiser les systèmes de prévision. Enfin, l’amélioration de la précision et de la fiabilité des prévisions portant sur les conditions météorologiques et les glaces de mer contribuera à modeler les futurs systèmes d’observation polaire dans l’hémisphère austral.

Communiqué de l'OMM

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